Droit civil
Par Andrea • 28 Octobre 2017 • 6 989 Mots (28 Pages) • 761 Vues
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Cela ne signifie pas que l’Egypte a toujours été un bloc uni. Il existe la Haute Egypte et la Basse Egypte (nord, vers la méditerranée). La basse E a été plus tôt agricole. La haute Egypte a longtemps été pastorale (peuplée par des chasseurs/c) parce que la faune et la flore était extrêmement riche. Paradoxalement, la Haute E est beaucoup plus dynamique d’un point de vue artistique.
L’histoire E sera celle de la réunification de ces deux blocs, avec une légère domination de la Haute sur la Basse, c'est-à-dire du Sud sur le Nord. L’Egypte est isolée, riche, et dispose d’un climat doux et propice.
La vallée du Nil est extrêmement verdoyante, principalement dans la Haute E.
§2 : Une époque pré-dynastique et archaïque
3000 à 2635 avant notre ère
LE MYTHE
Selon l’histoire racontée par les égyptiens, l’empire a été fondée par le premier pharaon : Nârmer. Il aurait unifié l’E dans un royaume unique. Et pour symboliser cette alliance, il aurait créé une ville appelée Mur Blanc en égyptien : Memphis. Elle va devenir la capitale de ce royaume unifié.
Cette histoire là est racontée par les scribes du pharaon, pour justifier son pouvoir. Chaque nouveau titulaire du pouvoir va pouvoir profiter d’une filiation. Le critère de l’ancienneté est un critère de légitimité très fort. La politique nécessite besoin d’une création mythique claire.
LES DONNÉES HISTORIQUES
L’agriculture apparaît vers 100 000 avant notre ère et très vite apparaissent des principautés, qui sont en guerre les unes avec les autres. Très vite, une concentration des pouvoirs va se réaliser jusqu’à l’apparition e deux grandes entités politique : la haute et la basse Egypte.
Ce qu’on appelle la dynastie zéro aurait débuté lors de l’unification de ces deux royaumes, plutôt en 3300 sous l’égide du Roi Scorpion (nom de l’animal fétiche de son royaume). Ce roi va unifier cet ensemble par la guerre. Il va ne plus se considérer comme le représentant des scorpions; il choisira un autre symbole de son pouvoir : Orus le faucons (l’animal qui vole le plus haut). Il est maintenant celui qui gouverne toute l’Egypte. C'est lui qui fonde le culte d’Orus.
Dans sa tombe, il laissera des textes gravés sur de l’ivoire. On y retrouve les éléments politico-religieux de son règne. On y raconte qu’un pouvoir supérieur aux autres est apparus et que tous les chefs des autres principautés se sont soumis à lui. Cela signifie qu’on n’a pas encore de pouvoir de type absolu mais on a un pouvoir centralisateur qui canalise les pouvoirs concurrents. La fin de la néolithisation de l’Egypte, c'est le passage d’une pop de pécheur à de l’élevage et de l'agriculture. Cette période coïncide avec ce changement là. La Basse E avait sans doute déjà effectué ce passage là. Le moment où les deux se rejoignent est le moment où le territ achève sa néolithisation.
Il y aura, presque immédiatement après l’unification, le développement d’échanges commerciaux intensifs. Mais aussi la mise en place de routes commerciales. Tout de suite on a une organisation économique, politique qui se met en place en 3300.
Et qui dit économie agricole, dit appropriation des terres. Et la sédentarisation amène la guerre et les affrontements violents. Quand on s’approprie une terre, on la défend, on ne fuit plus. Quand on approprie la terre, on invente la guerre mais pas seulement : on invente aussi des structures politiques stables.
La fin de la néolithisation de l'Egypte s’accompagne de la naissance d’un empire, d’une organisation et un pouvoir pour articuler cette organisation. L’État, c'est un pouvoir centralisé et rationalisé. On a ainsi toutes les données propices à l’avènement d’un pouvoir fort, incarné en l’occurrence par le Roi Scorpion. Il faut noter que l’évolution égyptienne d’un système à un autre est tout à fait extraordinaire du fait de sa rapidité et de sa stabilité.
Certains égyptologues disent même que l’on peut parler d’un état pharaonique à partir de la fin du 4ème millénaire avant notre ère.
Le dernier roi de la dynastie zéro et donc le roi de la première dynastie s’appelle Nârmer (Menes). Il règne sans doute entre 3200 et 3150 avant notre ère. “Nârmer” signifie “celui qui établit”. Il est celui qui établit l’état centralisé (Memphis). C’est celui qui va asseoir le pouvoir et finir sa transformation.
Le Roi Scorpion n’était pas encore pharaon, réellement, il n’était pas LE chef, l’unique. Nârmer est le premier roi absolu. Il n’est plus Orus qui surplombe les autres, il est l’unique. Il met en place les structures étatiques et le pouvoir pharaonique. Il le fait également dans la guerre. Nârmer va devoir faire disparaître le pouvoir de ceux que le roi scorpion supervisait.
Comment met-il en place ces structures étatiques? Il met en place un système fiscal permanent. Avant, il y avait un impôt mais il était prélevé de façon irrégulière, et souvent par les chefs locaux. Nârmer obtient le monopole de l’impôt et crée un système d’imposition annuel et régulé. Il met en place ce système pour recruter des fonctionnaires. On voit ainsi apparaître une bureaucratie ( ≠ France). Il s’entoure de scribes qui siègent à son palais. La condition pour un pouvoir aussi fort est une “armée” de fonctionnaires. Ces fonctionnaires seront principalement des comptables qui recenseront les bétails etc.
Immédiatement sont également recrutés des artisans pour façonner les tombes. Le pouvoir pharaonique s’entoure presque immédiatement d’artisans qui sculptent. Très vite, on commence à recruter des artisans étrangers. Les égyptologues pensent qu’il existait déjà une différence entre l’artisan vulgaire et l’artisan de “luxe”.
Nârmer continue ces structures étatiques par l’instauration de comptoirs (qui s’accompagne de garnison) et d’un réseau de commerce. Memphis est le centre de ce réseau.
La représentation du pouvoir change. Les contemporains de Nârmer montrent que tous les éléments de la vie dépendent du pharaon. Sa domination est économique, rituelle, politique, idéologique. (Représentation : un pharaon immense qui domaine tous les éléments de la vie) Le pharaon est le maître de toute chose. Il devient même l’égal des dieux
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