Commentaire le Contrat Social Rousseau
Par Raze • 12 Mai 2018 • 1 524 Mots (7 Pages) • 686 Vues
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Cette énonciation du projet nous permet donc d'affirmer que Rousseau va réfléchir sur le pouvoir politique afin d'établir un projet réalisable et réaliste. Rousseau va ensuite justifier son projet en affirmant son rôle de penseur mais aussi son rôle de citoyen qui lui impose d’être un homme instruit politiquement.
- La justification de son projet et de son rôle.
Dans un second temps Rousseau justifie son projet d'obtenir un pouvoir politique légitime propre aux intérêts de tous les hommes en affirmant qu'il n'occupera le rôle que de penseur politique et non d'acteur politique (A) mais aussi exprimant la nécessite, en tant que citoyen, d’acquérir un minimum de compétences en matière juridique (B)
A) Le rôle de Rousseau : théoriser et non agir.
« On me demandera si je suis prince ou législateur pour écrire sur la Politique? Je réponds que non, et que c'est pour cela que j'écris sur la Politique. Si j'étais prince ou législateur, je ne perdrais pas mon temps à dire ce qu'il faut faire; je le ferais, ou je me tairais ». Rousseau ne se considère pas comme un acteur de la politique, il ne fait que théoriser. On distingue alors deux rôles. L'acteur de la politique est celui qui applique la théorie. C'est le rôle du prince ou du législateur comme l’évoque Rousseau. A l'inverse, Rousseau se perçoit d’avantage comme un penseur, il écrit et théorise ce que va faire appliquer l'acteur. Il n'agit donc pas à proprement dit lui même. Cependant ces deux rôles sont complémentaires. Les princes et les législateurs ont besoin de personnes comme Rousseau qui apportent une réflexion logique et construite et les théoriciens ont besoin d'acteurs politiques comme les princes et les législateurs pour que leurs idées puissent voir le jour et être appliquées de manière concrète. Ainsi Rousseau affirme que son rôle reste limité à la théorie et non à l'application de la théorie qu’il réserve aux acteurs politiques.
B) C'est en tant que citoyen qu'il parlera de politique.
« Né citoyen d'un État libre, et membre du souverain, quelque faible influence que puisse avoir ma voix dans les affaires publiques, le droit d'y voter suffit pour m'imposer le devoir de m'en instruire. ». Rousseau évoque ici la République de Genève, lieu où il est né et a grandi. Rousseau n'a donc connu la monarchie française seulement pendant le temps où il a vécu a Paris. Sous cette république, Rousseau a le statut de citoyen et peut ainsi participer a l’élaboration de la loi grâce a son droit de vote. Ce gouvernement est pour lui un gouvernement beaucoup plus juste que la monarchie puisqu'il permet au citoyen d'intervenir, de détenir un part de la souveraineté (même si cette intervention reste très limité) et non pas seulement d’être sujet c'est à dire de suivre les ordres dictés par le monarque sans pouvoir exprimer sa volonté. En parlant de « membre souverain » Rousseau fait donc allusion à la démocratie, régime qu'il soutient, en affirmant sa volonté d'une souveraineté populaire. Cette possibilité de participer à la politique via un droit de vote oblige donc Rousseau à détenir un minimum de compétences, d’être suffisamment instruit politiquement afin de faire des choix sensés. Rousseau finit donc par faire l'éloge de cette République en affirmant : « Heureux, toutes les fois que je médite sur les gouvernements, trouver toujours dans mes recherches de nouvelles raisons d'aimer celui de mon pays! ». Rousseau s'estime donc chanceux d'avoir grandir dans une république ou sa voix compte plutôt que dans un autre type de gouvernement comme une monarchie. Cependant cet éloge peut se révéler être quelque peu ironique, puisqu'il a sûrement pour but de plaire au gouvernement afin que son ouvrage ne soit pas censuré.
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