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Commentaire de Texte Rousseau Démocratie

Par   •  16 Février 2018  •  2 952 Mots (12 Pages)  •  713 Vues

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Par conséquent, la souveraineté consisterait « essentiellement dans la volonté générale ». C'est-à-dire que, dans cette association qu'est le contrat social, l'égalité apparaît comme un effet de la totalité réciproque de la « volonté générale », c'est une notion synthétique qui permet de définir tout citoyens, simultanément, comme celui qui commande et celui qui obéit. Elle est à la fois le produit et le fondement du pacte social. En clair, cette notion désigne ce que tout citoyen devrait vouloir pour le bien de tous y compris pour son intérêt propre, elle se distingue ainsi de la volonté particulière par laquelle chaque individu recherche son bien personnel, elle est donc à la base même du contrat social. Elle ainsi, d'après ROUSSEAU « la somme des différences des volontés de tous ».

Dans son texte, ROUSSEAU certifie que la volonté générale ne peut être représentée, et cela parce qu'elle ne peut être qu'elle-même, dans le cas contraire, elle est une autre volonté qui n'est pas celle de la volonté générale. D. TURPIN dans son ouvrage Pouvoir, dans Représentation et démocratie citera même le Contrat social lorsque ROUSSEAU indique que « Le souverain, qui n'est qu'un être collectif, ne peut être représenté que par lui-même ».

Baubert

Elisa

Ainsi donc par déduction, comme dit ROUSSEAU dans le texte étudié « Les députés du peuple ne sont donc ni ne peuvent être ses représentants », aucune personne envoyée pour représenter une autorité physique ou morale au près d'un gouvernant, ou d'une collectivité avec pour mission de « représenter » le peuple ou la nation ne peut être envisagé dans cette définition. Il ne peuvent être que des « commissaires ». C'est-à-dire qu'ils auraient, ces commissaires, un mandat impératif selon lequel, ils seraient obligés, en toutes circonstances, de suivre les instructions, les ordres, du peuple qu'ils représentent.

Conséquemment, « toute loi que le peuple n'a pas ratifiée est nulle : ce n'est pas une loi », cela reprend la définition de la loi comme « l'expression de la volonté générale », ainsi, toute loi que le peuple, c'est-à-dire le titulaire de la souveraineté, celui qui exerce le pouvoir, n'a pas approuvé, ni confirmé, ni validé, n'est pas légitime puisqu'elle aurait été imposé par une entité non souveraine, et donc par conséquent, non légitime.

Cependant, le mandat impératif, tel qu'il est proposé par ROUSSEAU pour les députés-commissaires, n'est pas sans risque : il fractionne le peuple puisque le représentant ne va plus représenter la Nation dans son ensemble, mais seulement et uniquement ses électeurs, ce qui est contraire à l'idée d'unité.

Afin de, à la fois bien faire comprendre son propos et de légitimer son argumentation, ROUSSEAU prend l'exemple du peuple anglais, qui a une influence importante à l'époque notamment avec le phénomène d'anglomanie.

B) L'exemple du peuple anglais

En prenant cet exemple, ROUSSEAU se démarque de l'anglomanie politique régnante, qui devait beaucoup à MONTESQUIEU.

L'anglomanie se manifeste juste après la Guerre de Sept ans notamment pour la mode vestimentaire, les arts décoratifs (on peut citer ici les jardins anglais)... Ainsi, cette anglomanie porte plus sur l'engouement intellectuel et culturel de la Grande-Bretagne, cela est en contraste avec l'anglophilie des Lumières. En clair, l'anglophilie se traduit par un goût assez prononcé pour les aspects culturels et civilisationnels développé par ce pays.

Au XVIII° siècle, les philosophes des Lumières avec les idées les plus progressiste ont fait preuve d'une anglophilie, notamment par la mise en avant du libéralisme politique, économique, social, intellectuel et économique du Royaume-Uni.

De plus, avec cet exemple, ROUSSEAU explicite son point de vue en le mettant en pratique. En effet, selon lui, le peuple anglais, de part son libéralisme politique et intellectuel, pense être libre au moins dans l'exercice de sa souveraineté. Or, ROUSSEAU dit bien qu' « il est esclave » ; il le dit esclave dès lors qu'il a élu les membres du Parlement, car il n'exerce sa souveraineté seulement lorsqu'il s'exprime lors du suffrage. Et, comme il n'a aucun autre pouvoir sur le pouvoir législatif, il se retrouve soumis, d'où l'expression d' « esclave » de ROUSSEAU, à leur représentant qui exercent la souveraineté du peuple légitimement puisqu'ils ont été élu. Le peuple anglais, donc, « se trompe fort », en effet, selon ROUSSEAU, il n'est pas libre, il se soumet lui-même à des personnes qu'il a choisit, on notera ici le paradoxe, qui peuvent exercer tout pouvoir sur lui.

En clair, ROUSSEAU ici, dans son texte montre bien que le peuple doit se représenter lui-même sans l'intermédiaire d'un député, ou alors par un « commissaire » qui devrait appliquer ce que lui commande le peuple, il appuie même son propos par l'exemple tant admiré du peuple anglais qui lui-même n'est si libre qu'on ne peut le penser à l'époque.

Ainsi, ce philosophe va ensuite intégrer la définition de la loi comme l' « expression de la volonté générale » qui doit impérativement être représentée.

Baubert

Elisa

II- L'obligation de la représentation de la volonté générale selon ROUSSEAU

Selon ROUSSEAU, la volonté générale doit impérativement être « représentée » afin que le peuple puisse exercer sa souveraine puissance. Ainsi, ce philosophe va d'abord expliciter comment le peuple doit être représenté dans la puissance législative et exécutive, et va ensuite exposer la conséquence du système à l'époque de ROUSSEAU au niveau de la nation et de ses lois.

A) La représentation du peuple dans la puissance législative et exécutive

La loi, selon ROUSSEAU, est générale par son objet et par sa source : par son objet car la loi ne statut pas sur un individu, mais sur des règles générales de la vie sociale qui s'imposent à tous ; par sa source, car elle ne résulte pas de la volonté particulière d'un individu, ni même celle de la majorité des individus,

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