Anthropologie et Contrat Social
Par Raze • 7 Septembre 2018 • 2 499 Mots (10 Pages) • 613 Vues
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Samuel von Pufendorf, dans son œuvre De jure naturae et gentium(Du Droit de la nature et des gens), 1672, développe l’idée selon laquelle l’Homme prenant conscience des propriétés communes naturelles qu’il possède avec les autres Hommes, s’associe naturellement à ses semblables. Même si Pufendorf s’inscrit dans la continuité de la réflexion d’Aristote sur une sociabilité naturelle de l’Homme, son idée peut se retranscrire dans la réflexion de Hobbes. En effet, l’Homme conscient de sa volonté de nuire à autrui et réciproquement, se lie aux autres par instinct de protection.
Cette nature définie de l’Homme soulève l’idée d’un droit naturel inscrit en l’Homme. Selon le jusnaturalisme, la normativité est rendue possible car elle est fondée sur la nature humaine établie par l’anthropologie.
- L’anthropologie, un outil influant et de compréhension
L’anthropologie permet de comprendre la réalisation et surtout la nécessité du contrat social, portant un caractère normatif (1) et qui, lui-même, institue une hiérarchie des rapports de forces qui évolue par rapport à l’anthropologie (2), elle-même.
- Un contrat social normatif nécessaire
La nature humaine convergeant vers un besoin de créer un lien social, amène les Hommes à s’associer sous la forme d’un contrat social. Cette convention volontaire découlant du besoin de créer un lien social, constat posé par une science non-normative, l’anthropologie, porte en elle un caractère normatif. En s’associant, les Hommes vont poser un ensemble de prescriptions visant à réguler les comportements et organiser la vie « ensemble ». Ce contractualisme émanant de la volonté naturelle des Hommes, tire donc sa légitimité du droit naturel.
Kant, dans La Métaphysique des mœurs, 1795, énonce l’idée qu’un contrat originel est établi d’une volonté de tous les membres contractants, et disposerait ainsi d’une légitimité naturelle.
La légitimation de ce contrat par le droit naturel permet d’inscrire un cadre normatif entre les membres du contrat, qui forment désormais la société.
- Un système hiérarchique évolutif
L’anthropologie permet de constater qu’il existe des rapports de force entre les « forts » et les « faibles », que l’on peut qualifier de naturels. Le contrat social, en tant qu’entité normative, a vocation non seulement à réguler les comportements mais également à établir une organisation de ces rapports de force dans la société. Les rapports hiérarchiques sont ainsi établis. Cependant, l’institution de ce contrat social ne signifie pas une égalité parfaite entre les individus, ici encore les rapports de force naturels peuvent intervenir et ce n’est que par la lutte, pacifique ou violente, que de nouveaux droits pourront être acquis.
C’est le cas de la Révolution française, bien qu’un contrat social fût déjà établi entre le Roi et son peuple, la nature de l’Homme a évolué et par conséquent les Hommes ont revendiqué puis mis en place par la lutte un changement brutal dans l’ordre social, moral. C’est une transformation complète découlant de l’évolution de la nature humaine. L’anthropologie est donc une science permettant de comprendre les évolutions de la société par l’évolution-même des caractéristiques humaines naturelles qui ne sont pas figées. Cette nature de l’Homme évolutive est donc un facteur influant direct sur les relations entre individus, les rapports de force et les solutions adoptées au sein de la société.
Le contrat social, cette association volontaire des Hommes permet l’émergence de la société et plus particulièrement l’organisation de cette société régit par la volonté générale. Ainsi, l’Etat et le droit positif vont apparaitre car toute personne membre de ce contrat social a des droits mais aussi des devoirs, et se trouve par sa volonté à se soumettre au respect du droit, du simple individu et surtout de la puissance publique.
- L’émergence de la société organisée
L’émergence de la société organisée est donc inhérente au contrat social, celui-ci étant l’origine et le fondement même de l’Etat (A), et cet Etat prend la forme d’un Etat de Droit, permettant à toute personne liée au Contrat Social de posséder certains droits et libertés mais aussi des devoirs, légitimés par sa propre volonté à se soumettre au respect du droit du simple individu et surtout à celui de la puissance publique (B).
- Le contrat social, origine et fondement de l’Etat
Le contrat social permet l’institution de l’Etat (1), il en est donc à l’origine mais il est aussi la base fondamentale de l’Etat (2) dont l’évolution entraine celle de l’Etat et base sans laquelle l’Etat ne peut perdurer.
- L’institution de l’Etat grâce au contrat social
Le Contrat Social institue un ordre juridique appelé l’Etat. En effet, ce contrat instaure une population qui correspond aux membres qui ont souscrit à ce contrat, et elle va s’établir sur un territoire donné par exemple par la cohésion du lieu de vie de ces membres. De plus, par sa légitimité et son aspect normatif des rapports de forces, un pouvoir prééminent va naître dans le but d’établir concrètement des règles d’organisation de cette société.
En effet, dans la logique démocrate de son œuvre Du Contrat Social, 1762, Jean-Jacques Rousseau pose le postulat selon lequel dans le contrat social, les Hommes doivent se placer sous la suprême protection qui découle de leur volonté. Cette volonté générale, volonté de tous corrigée par la volonté de chacun, induit l’instauration d’une puissance publique dans un but d’intérêt général.
L’Etat représente cette puissance publique, institué à l’origine par le Contrat Social, et cette puissance publique sera le fondement-même de cet Etat.
- Le contrat social comme base fondamentale de l’Etat
Bien que l’Etat soit la conciliation du particulier et de l’universel et donc l’absence d’opposition entre l’individu et la collectivité, celui-ci ne peut en lui-même ne plus exister si la nature de l’Homme pousse les individus à se désassocier de certains ou encore à s’associer avec d’autres. La volonté évolue et par conséquent le contrat social évolue sans cesse. La formation de l’Etat repose donc sur cette volonté
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