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Du Contrat Social de J.J. Rousseau

Par   •  1 Octobre 2018  •  2 111 Mots (9 Pages)  •  459 Vues

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Chapitre III :

La force est fragile et précaire. Le fort n’est jamais assuré de le rester ; il peut toujours rencontrer plus fort que lui, une coalition des faibles peut à tout moment le renverser. La force ne peut fonder aucun droit ; l’expression « droit du plus fort » est ainsi une expression totalement contradictoire qui ne veut rien dire « un galimatias inexplicable ». Car la force est un fait, c’est le pur fait de la puissance physique ; le fait, c’est ce qui est ; le droit, c’est ce qui doit être. La force ne saurait donc créer aucun devoir, aucune obligation. On obéit à la force que parce que l’on ne peut pas faire autrement, par « nécessité », dès que celle-ci disparaît, l’obéissance s’annule. Je suis obligé de donner mon argent à celui-ci qui me menace d’une arme, mais dès qu’il a disparu, l’obéissance elle-même s’évanouit également.

Droit et force sont deux concepts antinomiques. Le droit est précisément ce qui met fin à la violence entre les hommes ; lui seul peut créer des devoirs.

L’expression « droit du plus fort » n’est qu’une façade utilisée par des pouvoirs illégitimes pour dissimuler justement le caractère illégitime de leur domination et lui donner une apparence de légitimité, mais en soi, l’expression est une absurdité.

Chapitre IV

La nature, le fait, ne saurait donc fonder le droit. La violence ne peut fonder une autorité légitime. La seule autorité légitime est celle qui émane des lois.

Rousseau s’attaque à nouveau à la philosophie politique de Grotius qui considère qu’un peuple peut très bien aliéner sa liberté à un roi.

Aliéner du latin alienus : l’autre, l’étranger. S’aliéner signifie perdre une partie de soi qui devient autre, étrangère.

Un homme peut bien se vendre pour survivre. Mais pourquoi un peuple se vendrait-il ? Ce n’est pas le peuple qui tire sa subsistance du roi mais l’inverse. Ce qui reviendrait à dire qu’un peuple s’aliénerait « à condition qu’on prendra aussi leur bien » ? Etrange contrat que celui où l’une des parties donne tout pour en échange ne rien recevoir.

La raison d’un tel contrat de dupes serait la tranquillité. C’est du moins ce que développe Hobbes dans le Léviathan. Mais « on vit tranquille dans les cahots ». L’Etat ne peut avoir pour seule ambition d’assurer la paix des sujets s’il ne réalise en même temps leur liberté.

Le politique ne peut être fondée que sur un contrat. Un contrat signifie que les deux parties engagées ont tout intérêt à réaliser celui-ci. On ne peut imaginer un parti qui donnerait tout et ne recevrait rien en échange. Ce serait supposer « un peuple de fous ».

Et même si on pouvait imaginer des particuliers qui renonceraient volontairement à leur liberté, rien ne serait fondé par là même ; il ne pourrait engager la liberté des générations futures. Chaque homme naît libre, personne ne peut disposer de sa liberté à sa place. Un tel contrat serait incapable de créer un Etat durable et fixe.

Rien pour Rousseau ne peut conduire l’homme à renoncer à sa liberté, ce serait renoncer à soi-même « Renoncer à sa liberté, c’est renoncer à sa qualité d’homme ».

L’autorité politique ne peut avoir pour finalité d’asservir l’humanité. On n’est pas esclave des lois. Les lois, tout au contraire, réalisent et garantissent notre liberté. Être esclave de l’Etat signifie que l’Etat n’est pas légitime, il n’y a alors aucune raison de lui obéir, on peut tout aussi « légitimement » lui désobéir.

On ne peut pas plus fonder l’autorité politique sur un prétendu droit à la guerre, autre figure du droit du plus fort. Le droit de guerre est un droit de vie et de mort ; le vaincu pourrait ainsi troquer sa liberté contre sa vie.

Mais le droit de vie et de mort n’a rien à voir avec le droit de guerre.

Dans l’état de nature, contrairement à ce que pense Hobbes, les hommes ne sont pas naturellement ennemis. Ils ne sont rien les uns à l’égard des autres, leurs rencontres ne créent aucun lien.

C’est la propriété qui est à l’origine de la guerre ; n’y ayant pas de propriété dans l’état de nature, il ne saurait y avoir de guerre ; et dans l’état civil, la propriété elle-même est garantie par des lois.

La guerre de toute façon relève du droit international, c’est-à-dire du droit des Etats entre eux : chacun est à l’égard de l’autre dans son droit naturel, c’est-à-dire a pour seul souci sa propre conservation de soi et pour ce faire est le seul juge de ce qui lui est utile et des moyens à utiliser.

La guerre n’engage donc pas des hommes mais des Etats, chacun y participe comme soldats, c’est-à-dire comme défenseurs de son propre Etat. Elle n’engage donc pas des particuliers mais des individus solidaires du pouvoir commun sur lesquels, la guerre terminée, il est impossible d’exercer la moindre emprise. Il n’y a donc aucun droit de vie et de mort, il ne peut non plus y avoir un droit à l’esclavage fondé sur celui-ci.

Chapitre V : une société n’est pas un simple agrégat d’individus qu’un particulier pourrait décider ou nom d’asservir. Un peuple est une unité organique construite par et à travers l’intérêt général qui unit tous ses membres. Il relève donc déjà d’un acte politique qui rend possible tous les autres

Chapitres VI, VII et VIII étudiés en cours.

Chapitre IX : Chaque contractant se donne entièrement à l’Etat, lui et tous ses biens.

Chacun a droit à ce dont il a besoin ; mais la possession (droit du premier occupant) ne devient propriété que par l’Etat ; la propriété peut être définie comme une possession, non plus fondée sur le droit du plus fort (usurpation) mais sur la loi. Ainsi, on peut être faible et jouir légitimement d’une propriété sans craindre d’en être dépossédé par l’arbitraire d’une violence personnelle.

Rousseau pourra ainsi conclure ce chapitre en ajoutant que le contrat social ne garantit pas seulement la liberté mais tout autant l’égalité. La loi substitue aux possibles inégalités (physique ou intellectuelle) la même égalité politique, celle du droit.

Rousseau énumère les conditions du droit du premier occupant : chacun ne peut s’emparer que de terre qui n’appartienne

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