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Ronsard- Comme on voit sur la branche

Par   •  22 Avril 2018  •  1 993 Mots (8 Pages)  •  498 Vues

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- Clotho - ou Nona pour les Romains - ainsi nommée d'un mot grec qui signifie « filer », paraît être la moins vieille, pour ne pas dire la plus jeune des Parques. C'est elle qui tient le fil des destinées humaines. On la représente vêtue d'une longue robe de diverses couleurs, portant une couronne formée de sept étoiles, et tenant une quenouille qui descend du ciel en terre. La couleur qui domine dans ses draperies est le bleu clair.

- Lachésis - ou Decima pour les Romains - nom qui en grec signifie « sort » ou « action de tirer au sort », est la Parque qui met le fil sur le fuseau. Ses vêtements sont quelquefois parsemés d'étoiles, et on la reconnaît au grand nombre de fuseaux épars autour d'elle. Ses draperies sont couleur de rose.

- Atropos - ou Morta pour les Romains - c'est-à-dire « inévitable » en grec coupe impitoyablement le fil qui mesure la durée de la vie de chaque mortel. Elle est représentée comme la plus âgée des trois sœurs, avec un vêtement noir et lugubre ; près d'elle, on voit plusieurs pelotons de fil plus ou moins garnis, suivant la longueur ou la brièveté de la vie mortelle qu'ils mesurent.

- Brutalité de la mort

- Sonorités dures : déjà évoquées

- Changement temporel

- La mort de la rose est évoquée au présent de vérité générale comme un fait naturel

- Alors que la mort de Marie est évoquée au passé composé qui souligne l’accomplissement.

B. Les sentiments personnels

- Fonctionnement de l’énonciation

A la généralité des deux quatrains évoqués au présent de vérité générale et avec le pronom indéfini « on » à valeur générale se substituent, dans les tercets

- P1 : présence discrète du poète qui n’apparait clairement qu’au vers 12 dans les adjectifs possessifs « mes », lors de l’évocation du caractère personnel des offrandes faites lors des « obsèques » de Marie

- P2 : Il tutoie Marie dès la 1er Tercet (adjectifs possessifs féminins et masculins, pronoms personnels sujet et COD et impératif singulier

- Cela suggère la présence des deux personnages qui entrent en communication et crée une certaine intimité.

- Entre éloge et tristesse

- Eloge (registre épidictique positif) de la femme aimée : jeunesse, grâce, beauté, amour, harmonie, fragilité, grâce à la comparaison, les qualités de la rose passent dans Marie

- Tristesse (registre pathétique) face à la mort dans le pléonasme « larmes et pleurs » qui insiste sur l’émotion et la douleur du poète.

Transition : Malgré la tristesse perceptible de l’homme face à la mort de la femme aimée, Ronsard, grâce à l’hommage qu’il rend à Marie lui rend cette grâce perdue car selon lui la mort est un repos et elle peut être dépassée. En effet, le 1er temps de la douleur passée, la présence de la mort s’éloigne.

III. Une mort pacifiée.

A. Un poème apaisant

- La nature :

La présence de la nature est apaisante : le printemps du mois de mai évoque un éternel recommencement et la certitude de la vie à venir. La champ lexical de la nature est asse fourni : « branche, feuille, fleur, rose » : c’est loin d’être un univers noir et morbide. On évolue dans un univers coloré, chatoyant et plein de vie.

- Le repos :

L’évocation au présent du repos « et cendre tu reposes » annonce une sorte de certitude du repos dans une certaine sérénité.

- Les sonorités :

Les liquides ou les sifflantes [s] ou [z] atténuent la brutalité de la mort et donnent de la douceur à la mort et la dédramatise : « languissante elle meurt, feuille à feuille déclose / … et cendre tu reposes », avec la réunion à la rime des deux morts antithétiques : mort et repos. (cette rime aurait du être différente car sépare les quatrains des tercets, mais ici identique pour souligner la continuité et le rapport entre les deux parties du texte)

- Le rythme :

Lent et équilibré : toutes les césures sont respectée, les vers 6, 8, 10 et 13 sont des tétramètres réguliers, les vers 9 et 11 sont régulier en 2/4//2/4

B. Transfiguration de Marie

Au vers 14, les deux éléments de la comparaison, la Rose et Marie, se trouvent réunis à l’aide du verbe « être » au subjonctif de but à valeur de souhait : « qu’il ne soit ». Ronsard fait alors fusionner le corps de Maris et les Roses.

C. Un éternel recommencement

La mort n’est pas vécue ici comme une séparation.

- Un dialogue au-delà la mort :

- P2 : Marie est présente dans le discours de Ronsard, il s’adresse à elle à la 2ème personne du singulier « tu », il s’adresse à elle comme si elle était encore là et cette communication, voire cette communion a lieu sans distinction entre vivant et morts.

- Des offrandes sensibles : de la même façon, les offrandes faites par Ronsard sont des offrandes sensibles (lait et fleurs) que le corps de Marie ne peut recevoir comme telles. Le lait nourricier représente la vie, la pureté, l’innocence, comme si il allait de nouveau nourrir Marie et la faire renaître. Les fleurs rappellent les roses et renvoient à ce qu’elle représente. Cette double offrande est mise en évidence par le parallélisme de construction : démonstratif, contenant, locution l’hyperbolique « plein de », offrande. Ces offrandes sont à la fois les symboles de ce que représentait Marie et d’un recommencement possible.

- La boucle du poème

- Reprise des rimes A et B dans le dernier quatrain : éternel recommencement sonore

- Dernier mot « rose », renvoie au vers 1

- Oxymore : « vif et mort » dépassement de l’épreuve en refusant la laideur et en transformant en fleurs le corps.

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