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"Quand vous serrez bien vielle" Ronsard

Par   •  18 Avril 2018  •  1 568 Mots (7 Pages)  •  548 Vues

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- Sonorité rude des vers : avec le son -r- / assonance en O tonalité sombre insiste sur le caractères inévitable de la mort.

- Cependant le poète adoucit sa mort en faisant allusion aux Champs Élyséens (partie enfer réservée aux amants), les myrtes sont les plantes que l'on retrouve dans cette partie des enfers, de plus il va parler de repos,

- Le poète ne s'attarde donc pas sur ce tableau, il reviens cruellement au thème de la vieillesse d'Hélène ("vielle accroupie") et montre ainsi que son sors est préférable au sien.

- Il s'agit donc à travers cette double évocation de la vieillesse et de la mort de frapper l'imagination d'Hélène et de lui donner ainsi une leçon. L'anticipation lyrique à donc ici une visée argumentative.

II- La visée argumentative du poème :

Ronsard s'adresse à Hélène de façon insistante (récurrence du "vous"), dans une double intention :

A) Une leçon d'épicurisme :

- épicurisme : philosophie Épicure : doctrine visant à vivre dans le bonheur.

- Cette leçon passe par la prise de conscience de la fuite du temps (thème poésie ronsardienne, plus insistant dans les sonnets pour Hélène):

-enjambement vers 12 "regrettant mon amour" : met en valeur notion du regret liée à la fuite du temps,

-présence fuite du temps dans le propos au style direct que Ronsard fait tenir à Hélène au vers 4: "Ronsard me célébrais...",

- Lenteur méditative du vers 4, ainsi l'aveu révèle la nostalgie du passé.

- Nécessité de profiter du moment présent : si Ronsard parle de la vieillesse et de la mort c'est pour convaincre Hélène de profiter de sa jeunesse et du présent:

- Dans les deux tercets rupture avec ce qui précède, en effet les impératifs d'exhortation "vivez" et "n'attendez" ramène Hélène au présent,

- Le rythme des vers devient plus rapide, croissant dans le vers 13 (2/4/6), traduisant l'impatience du poète.

-"Demain" placé en fin de vers s'oppose à "aujourd'hui" qui est accentué par l'adverbe "dès",

Ainsi ces procèdes mettent en relief le moment présent dont il faut profiter.

- - Le dernier vers résume la portée argumentative du texte : "Cueillez dès aujourd'hui...".

- Ainsi il constitue une reprise poétique "carpe diem" du poète latin Horace, chantre de l'épicurisme à son époque. ("carpe diem" : est une locution latine extraite d'un poème de Horace que l'on traduit en français par : «Cueille le jour présent sans te soucier du lendemain».

- Métaphore très suggestive : les "roses" illustrent la fragilité de la vie et le caractère éphémère de la beauté.

- le rythme croissant de ce vers (2/4/6) montre l'urgence de vivre et donne ainsi tout son sens à l'ensemble du poème qui converge vers ce même vers.

A) L'importance de la poésie, la fonction du poète :

Le poète ne se contente pas d'inciter Hélène à vivre et à aimer, il montre aussi que seule la poésie confère l'immortalité :

- La poésie permet en effet de dépasser le piège de l'enfermement dans le temps que traduit le jeu subtil des temps des verbes : le futur ("serez" serrai"...), le passé ("célébrait" "étais"), le présent ("vivez"...).

- Le poète par ailleurs est omniprésent dans le texte:

- de façon explicite (1er tercet) lorsqu'il évoque sa mort,

- après sa mort dans les pensées et les paroles d'Hélène "Chantant mes vers" "Ronsard me célébrait",

le nom de Ronsard perdure et devient source de bonheur et de consolation pour Hélène dans sa vieillesse, il est donc digne d'être aimé.

- - La poésie a une fonction de célébration (verbe "célébrait").

- Le champs lexical de la gloire: "émerveillant" "célébrait" "bruit" "bénissant" "louanges".

- La poésie rend immortel: cela se traduit au vers 8 par la régularité de son rythme (3/3/3/3).

- Le poète apparait comme conscient de sa valeur, on le remarque puisque toutes les servantes sans exception sont tirés de leur torpeur (baisse d'activité) par l'évocation de son nom (vers 7) "oyant telle nouvelle" "ne s'aille réveillant" (assonances éclatantes). Ronsard se réfère ici à une conception de la poésie développée par la pléiade pour qui le poète est comme l'Orphée (poète accompagnant ses chants de la lyre), capable de transcender la mort: son message perdure au delà des siècles. Le poème en est la preuve éclatante: si nous connaissons Hélène, c'est grâce a Ronsard qui l'a rendu immortelle. Ce poème sur le temps transcende le temps et prouve la véracité de la thèse de Ronsard.

Problématiques possibles

- En quoi la stratégie de séduction de Ronsard est-elle paradoxal ?

- Comment Ronsard mêle t-il cour amoureuse et éloge de la poésie ?

- Que célèbre Ronsard dans ce poème ?

- Comment s'exprime le carpe diem dans ce sonnet pour Hélène ?

Plans possibles

I- Stratégie de séduction paradoxale

II- Morale épicurienne

III- Le pouvoir de la célébration de la poésie

Conclusion (en fonction de la problématique)

Ainsi,

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