Liaisons dangereuses - Laclos.
Par Ninoka • 2 Juillet 2018 • 1 298 Mots (6 Pages) • 671 Vues
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- L’autoportrait
- La revendication d’une absolue singularité
⇒ Merteuil affiche sa différence par rapport aux autres femmes :
- « mon sexe » : elle est comme les autres femmes uniquement pacque la Nature l’a voulu ainsi, ms pourtant elle s’estime fondamentalement différente
- début de l’extrait : les expces des autres femmes sont « triviales », de l’ordre de l’« évidence » ; mais les siennes sont différentes : « cependant »
- « moyens inconnus jusqu’à moi » : en antithèse avec les expces des autres femmes (banales, « triviales »)
- question oratoire qui ouvre le dernier § de l’extrait : insistance avec utilisation du tonique « moi », « mais » marque la différence, la formule rhétorique nie l’adj. « commun »
- « pas comme ceux des autres femmes »
⇒ cette différence est due au fait qu’elle est autodidacte, qu’elle s’est faite seule :
- « j’avais su me créer des moyens », elle est démiurge, elle crée d’elle-même
- « règles que je me suis prescrites » : de nouveau, vbe réfléchi qui signale que tt part d’elle, qu’elle ne suit que ses propres règles ; elle est comme un électron libre qui génère sa propre énergie
- récurrence de « mes principes »
- « fruit de mes profondes réflexions », « je les ai créés » : lexique de l’auto-création, de l’auto-enfantement
- antithèses entre « donnés, reçus, suivis »/ « créés » et entre « sans examen »/« profondes réflexions » creuse la différence entre les autres femmes qui rappellent Panurge, et Merteuil
- métaphore finale peut prdre plsrs sens : Merteuil est le résultat de tt le travail qu’elle a fait elle-même, Merteuil est une œuvre d’art, Merteuil est née d’elle-même et échappe dc à tt lien de dépendance ; enfin, on remarque la syllepse sur le verbe « suis »
On a dc ici le portrait d’un être unique, différent des autres, quasi divin ; un être conscient de sa singularité et de sa qualité (d’où le mépris des autres et a contrario l’orgueil) ; regardez la composition de l’extrait : moi/les autres/moi.
- Une manipulatrice redoutable
⇒ elle manipule la gent masculine et inverse ainsi les rôles traditionnels de la société du 18ème :
- ds le 1er §, observez les cas sujets et les cas compléments
- elle est omnipotente, les nbrx antithèses et oxymores qu’elle utilise prouvent sa capacité à tt renverser
- « si redoutables »/« jouets », les hommes sont réifiés
- « attacher » ou « rejeter »
- « Tyrans »/« esclaves »
- « volonté » et « puissance » sont « ôt[ées] » aux hommes par Merteuil
- rythme binaire fréquent la montre implacable et déterminée ds 1er §
- elle est dangereuse
- car lunatique, habituée à n’obéir qu’à ses envies, imprévisible : « mes caprices » « ou » « mes fantaisies », « mes goûts mobiles » ; elle revendique son inconstance, tient un discours de DJ
- car comme une déesse Erinye, elle est destinée à punir les hommes : « née pr venger mon sexe et maîtriser le vôtre », « ennemi » ; tt est affaire de rapport de force, de combat
- elle prd Valmont à témoin de son ambition et de sa puissance, elle l’oblige (lui, l’homme) à contempler son triomphe : « vs m’avez vue », « qd m’avez-vs vue », « n’avez-vs pas dû en conclure que »
⇒ elle manipule l’opinion, elle est passée maître ds l’art de l’apparence :
- « disposant des événements et des opinions »
- « au milieu de ces révolutions fréquentes, ma réputation s’est pourtant conservée pure » : réalité et apparences
CCL : Lettre essentielle pr comprendre le personnage de Merteuil ; lettre qui justifie les différentes appellations dont on a affublé Merteuil : « Eve satanique » (Baudelaire), « Tartuffe femelle » (Mme de Riccoboni), « Démon femelle » (Laurent Versini).
Merteuil est une féministe avant l’heure, décidée à ruiner le règne masculin : le danger qu’elle représente pr Valmont et qu’elle va lui faire courir est déjà ici annoncé.
Mais cette lettre est dangereuse pr elle car c’est la plus sincère, dc la plus révélatrice de ce qu’elle est vraiment (cf. lettre 169).
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