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Introduction historique au droit et aux institutions

Par   •  23 Novembre 2018  •  6 243 Mots (25 Pages)  •  647 Vues

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- Des origines familiales à l’exil

- Une ascendance particulière

Des ancêtres peu communs

Les Keita, fondateurs du Mali, rattachent leur origine à Jon Bilali ou Bilal Ben Rabah, compagnon du Prophète Muḥammad et premier muezzin de la communauté musulmane. Lawalo, fils du muezzin, serait venu s’établir au Manden où il aurait fondé la ville de Kiri ou Ki. Ce Lawalo eut pour fils Latal Kalabi, lui-même père de Damal Kalabi, qui eut pour fils Lahilatul Kalabi. Celui-ci fut le premier roi du Manden à faire le pèlerinage à La Mecque. Le petit-fils de ce dernier, appelé Mamadi Kani, fut un « maître chasseur». C’est lui qui étendit le royaume des Keita sur l’ensemble Do, Kiri, Bako et le Bure (« Bouré »). La plupart de ces rois furent de grands chasseurs ; il semble bien que la première force militaire du Manden fut constituée par des chasseurs. En pays maninka, jusqu’à une date récente, les chasseurs formaient une association très fermée, qui avait la réputation de posséder beaucoup de secrets de la brousse et de la forêt ; le titre de simbon ou « maître chasseur » était fort recherché. Les chasseurs, selon la tradition, furent les premiers défenseurs des communautés villageoises. Mamadi Kani les regroupa pour constituer une armée. Il fit appel à ceux des clans kamara, keita, Konaté et Traoré, etc. On peut situer le règne de Mamadi Kani vers le début du XIIe siècle. Il eut quatre fils dont simbon Bamari Tañogokelen, qui eut pour fils Mbali Nene, dont l’arrière-petit-fils, Maghan Kön Fatta ou Frako Maghan Keñi, fut le père de Sunjata Keita, le conquérant fondateur de l’empire du Mali.

Des parents aux caractères opposés

Maghan Kön Fatta, le père de Soundiata était un roi d’une beauté légendaire aimé de son peuple qui régna au début du XIIIe siècle — le Sosso était alors en pleine expansion avec la dynastie des Kante tandis que Sogolon Kedjou, mère de Soundiata, était une femme de bon cœur mais laide et bossue : une bosse qui déformait ses épaules et son dos et une laideur robuste avec des bras musclés et ses seins gonflés poussant fermement le solide pagne de cotonnade noué juste sous l'aisselle.

- La prédiction du chasseur-devin

Le roi Magan K. Fatta aimait s’asseoir sous le fromager, arbre à palabre de Niani. C’est là-bas qu’il reçut un jour la visite d’un chasseur venu de Sangaran, à la poursuite d’une biche qui l’a mené aux portes de son royaume et dont il apportait un gigot pour l’offrir au roi comme le veut la tradition. Gnankouman Doua, le griot du roi, devinant, grâce à ses cauris que l’étranger était un devin lui offrit l’hospitalité afin de permettre au roi de bénéficier de sa science. C’est ainsi qu’il lui prédit l’arrivée prochaine d’une femme d’une laideur affreuse, accompagnée de deux chasseurs, et qu’il devra épouser car elle sera la mère de celui qui rendra immortel le nom de Manding à condition qu’il immole un taureau rouge comme sacrifice.

- La réalisation de la prophétie

Peu de temps après, la prédiction du chasseur-devin se réalisa. En effet, le roi et sa suite virent arriver, ce jour-là, deux jeunes étrangers beaux et de belle allure accompagnés d’une jeune fille avec un foulard qui ne cachait pas sa silhouette déformée, telle que l’avait prédite le devin. Ces étrangers étaient, en réalité, des frères, des chasseurs Manding venus du Pays de Do où les avaient conduits la chasse et l'aventure. , et qui apportaient la jeune fille en présent au roi. A la demande du griot du roi, ils commencèrent à raconter leur histoire.

Partis de leur village pour chasser, ils avaient rencontré aux environs du pays de Do où les avait conduits le gibier deux compaires qui leur apprirent que le roi Do Mansa-‐Gnèmo Diarra avait promis les plus belles récompenses au chasseur qui tuerait le buffle qui terrorisait les villageois. Ayant décidé de tenter leur fortune, ils rencontrèrent en chemin une vieille femme qui pleurait, tenaillée par la faim. Le plus jeune, de pitié, lui offrit quelques morceaux de viande. La vieille était en réalité le buffle qu’ils voulaient tuer et elle le leur révéla, après avoir mangé la viande, en précisant avoir, à son actif, 107 chasseurs tués et 77 blessés. C’est pour le remercier de sa bonté qu’elle lui donna une quenouille et un œuf en lui expliquant comment il s’en servira pour le terrasser à condition qu’il accepte de choisir, en guise de récompense de la part du roi de Do dont elle est la et qui l’a privée de son héritage, son double, une fille très laide, qui deviendra une femme extraordinaire pour celui qui arrivera à la posséder. C’est pourquoi, n’y parvenant pas, il l’amena au roi qui ne tarda pas à la marier avec fastes eut beaucoup de mal à la posséder mais finit par y parvenir en prétextant devoir la sacrifier sur conseil de son génie protecteur. Sogolon, prise de peur, s’évanouit et lorsqu’elle se réveilla, elle était déjà « femme ». Quelques mois après, elle donna naissance à Soundiata Keïta avec la bénédiction du ciel qui se manifestait par de gros nuages, de vifs éclairs, des pluies torrentielles et des vents effroyables. On lui donna un baptême pompeux tel un premier enfant à force de nourriture exquise et abondante sur fond de tam-tams, balafons et griots.

- De l’enfance à l’exil

Une enfance difficile

Soundiata a eu une enfance difficile car il a grandi sous les persécutions de sa belle-mère qui ne cesser de les maltraiter, lui et sa mère, jalouse qu’elle était de l’attention que leur portait son mari et sa cour, allant jusqu’à préméditer leur mort, en vain car ils étaient sous la protection de 3 hiboux magiques.

A la mort de son père, la souffrance de Soundiata maintenant âgé de sept ans pris une nouvelle proportion. En effet, le conseil n’avait pas respecté la volonté du défunt roi qui avait légué le trône à Soundiata et décida d’installer son demi-frère, Dankaran Touman, grâce aux intrigues de sa belle-mère, Sassouma Bérété. Son fils déclaré roi, elle devient toute puissante face à un Soundiata affaibli davantage par la mort de Doua, le griot de son père et continua de s’acharner sur lui allant même jusqu’à l’installer avec sa mère dans une arrière-cour du palais, dans une vieille case qui lui avait servi de débarras.

Le handicap de Soundiata, qui

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