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Par   •  16 Avril 2018  •  2 008 Mots (9 Pages)  •  545 Vues

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de la sanction. Nous verrons qu’elle est source de repères, de construction et de socialisation.

Ceci est valable aussi bien dans le secteur social que médico-social. Actuellement en stage dans un I.M. Pro , j’ai pu constater qu’il est également parfois question de sanction ou de la punition.

Mais c’est par ailleurs en faisant appel à ma propre expérience que j’ai pu aussi nourrir le besoin d’effectuer des recherches sur ce thème. Nous avons tous en mémoire des épisodes de notre scolarité empreinte de souvenirs de punition ou de sanction. J’ai pu entendre que si les châtiments corporels pouvaient exister à une autre époque, la punition est toujours de mise dans quelques formes de scolarité, seules les modalités d’application changent. Qu’il soit question d’une interrogation surprise, d’aller au coin, de nettoyer la salle de classe à la fin de l’heure, d’aider la maîtresse à ranger, de lignes à recopier par dizaine ou d’heures de retenues, la punition revêt une forme différente à chaque fois, mais demeure omniprésente dans les établissements où l’autorité s’exerce.

2) FAIRE UNE DISTINCTION

Tout d’abord, j’aimerais mettre en avant le fait qu’il existe encore de nombreuses confusions entre les termes de sanction et punition. En effet, j’ai pu constater que certains ouvrages ou articles dont j’ai recueilli les propos pouvaient utiliser le terme de punition dans sa globalité, ce qui incluait la notion de sanction. C’est par ailleurs cette ambiguïté qui m’a poussé à continuer mes recherches et à me documenter davantage. De par ma formation et mes expériences, c’est naturellement que je me suis plus particulièrement orienté vers le domaine de l’éducation spécialisée. J’ai alors pu remarquer que le mot sanction n’est que très peu utilisé. Eric Loonis, psychologue clinicien et docteur en psychopathologie, évoque à travers ses écritures et son expérience, l’existence d’une punition « juste ». Cependant, nous pouvons constater que cette dernière peut s’apparenter à certaines définitions correspondant à la notion de sanction. « Une punition « juste » c’est déjà une punition logique : elle apparaît aux yeux de celui qui est puni et de ceux qui observent, comme une conséquence rationnelle, compréhensible et prévisible des actes perpétrés. Pour avoir une valeur d’apprentissage, une punition ne doit pas être arbitraire ou injuste ou disproportionnée (ni molle, ni trop dure). Elle doit se rapprocher le plus possible d’une conséquence logique provoquée par le comportement » .

De surcroit, les propos de Catherine Saladin-Grizivatz, psychanalyste et psychologue dans un C.M.P. , illustrent bien la possible confusion que nous sommes amenés à rencontrer : « Une punition, c’est une sanction à une faute ; elle marque, de la part de l’adulte qui la donne, qu’une limite a été franchie » .

Il me paraissait, en guise de prémices à ce dossier, important de mettre en lumière le fait que, s’il est difficile d’effectuer une distinction claire entre ces deux termes de prime abord, il l’est encore davantage lorsque les termes choisis sont emprunts d’ambiguïté.

Pourtant, cette distinction est capitale, il en va de la qualité de la relation établie entre deux personnes.

« La différence entre punition et sanction est importante, surtout du point de vue de l’intention de celui qui sanctionne et de sa relation avec le sanctionné [… ] » .

Anne-Marie Martinez cite un directeur de structure pour illustrer la nuance qu’il peut exister entre ses deux termes. « Ben Van Baars qui décrit longuement la différence qu’il fait entre ces deux notions. Pour lui, « la nature de la punition et celle de la sanction sont distinctes. La sanction opère et ordonne une exclusion visant le maintien de l’ordre public, elle obéit à des codes institutionnels, objectifs, publiés ». Au contraire, « la punition est d’ordre correctif, elle se veut en cela éducative ; elle est une affaire entre des personnes, au centre d’une relation intersubjective. Échange où chacun apporte sa pierre, la punition permet de réintégrer l’individu au milieu des autres lui permettant, par un moyen où le corps singulier est en jeu, de reprendre sa place parmi le groupe ».

Le dictionnaire du Larousse définit la sanction et la punition de la manière suivante :

- La Sanction : 1. « Acte par lequel un usage, un événement, une action sont entérinés, reçoit une sorte de validité ». 2. « Conséquence naturelle d’un acte ». 3. « Mesure répressive infligée par une autorité pour l’inexécution d’un ordre, l’inobservation d’un règlement ». 4. « Conséquence juridique du non-respect d’une règle de droit ».

- La Punition : 1. « Action de punir, d’infliger un châtiment, une peine ». 2. « Peine infligée pour un manquement au règlement, en particulier à un élève, à un militaire ». 3. « Accident ou malheur qui paraît être la conséquence d’une faute ».

3) PUNITION

Elisabeth Maheu définit la punition comme une peine, une soumission ayant une efficacité à très court terme. « Du point de vue de l’étymologie, la punition, c’est la peine, le châtiment. La punition vise la non-récidive, la soumission à la règle par peur des représailles. […] Mais son efficacité est à très court terme si elle n’est pas relayée par des actes et des paroles qui donnent du sens à la loi et à la règle. La punition s’exerce dans un rapport de force déséquilibré, comme un règlement de compte. La punition se situe souvent dans une logique de face à face entre un maitre outragé et un transgresseur puni. […] »

Ce qui signifie que la punition dispensée n’a donc pas pour but premier de faire réfléchir la personne punie. Elle est au contraire, vécue comme réactive. « La punition, si elle n’est pas accompagnée de paroles qui donnent du sens à ce qui se passe, ne permet pas de réfléchir à la conséquence de ses actes » , explique Elisabeth Maheu . C’est donc cette notion d’apprentissage qui est ici exclue, la punition ne remplit pas son rôle d’éducation ni d’intégration sociale. Qui plus est, elle s’applique notamment par l’intermédiaire d’un rapport hiérarchique. Donc de force. Jacques Salomé dit que : « Punir c’est faire preuve de pouvoir et de puissance, en plaçant l’enfant dans l’impuissance et la soumission » . Il me paraît nécessaire d’approfondir les notions de soumission, utilisée par Mr Salomé,

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