Dissertation démocratie directe ou représentative
Par Junecooper • 1 Novembre 2017 • 3 063 Mots (13 Pages) • 1 747 Vues
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B. La démocratique représentative, une nécessité pratique
La démocratie représentative est un régime politique au sein duquel les citoyens expriment leur volonté par l’intermédiaire de représentants élus à qui ils délèguent leurs pouvoirs. Ces élus interprètent la volonté générale de la nation, ce sont eux qui votent la loi et contrôlent éventuellement le gouvernement. Ils doivent être indépendants et autonomes, et ne peuvent être traduits en justice car ces représentants ne sont pas juridiquement responsables de leurs opinions. La démocratie représentative dispose de l’électorat fonction, la souveraineté appartenant non pas au peuple mais à la nation, de manière indivisible. En effet, lorsqu’un individu exprime son vote, il n’a aucun droit à participer à l’exercice de la souveraineté. La nation quant à elle doit déterminer ceux qui sont aptes à exercer l’électorat. En outre, une fois élu, les représentants disposent d’un mandat limité dans le temps. Aucun gouvernement n’est jamais installé définitivement, constituant ainsi une des conditions pour que le régime soit démocratique. Selon le philosophe Montesquieu, le choix de ce système représentatif se justifie pour des raisons pratiques « comme la plupart des citoyens, qui ont assez de suffisance pour élire, n’en ont pas assez pour être élus ; de même le peuple, qui a assez de capacité pour se faire rendre compte de la gestion des autres, n’est pas propre à gérer par lui-même. » En effet, selon lui, le peuple n’est pas apte à faire des lois ou à gouverner directement. Ce principe représentatif a par la suite été défendu par Sieyès, considéré comme le théoricien de la souveraineté nationale. Ce dernier fait part d’une différence entre la démocratie directe et le régime représentatif dans lequel les citoyens commettent l’exercice de leur pouvoir à des représentants. « Les citoyens qui se nomment des représentants renoncent et doivent renoncer à faire eux-mêmes la loi ; ils n’ont pas de volonté particulière à imposer. S’ils dictaient des volontés, la France ne serait plus cet Etat représentatif ; ce serait un Etat démocratique. Le peuple, je le répète, dans un pays qui n’est pas une démocratie (et la France ne saurait l’être), ne peut parler, ne peut agir que par ses représentants. » Ce principe a dès lors été vivement critiqué par Rousseau qui s’oppose donc à Montesquieu et à Sieyès. Il considère que ce système est à proscrire car dès lors que le peuple transmet son pouvoir souverain à des représentants, la politique ne leur appartient plus. De ce fait, cette dernière cesse d’être l’affaire de tous et devient ainsi l’affaire exclusive des représentants élus. De plus, Rousseau considère que le peuple, en déléguant le temps d’un mandat son pouvoir législatif, abdique alors sa souveraineté et renonce à sa liberté. En effet, le peuple en élisant des représentants ayant des souhaits semblables aux leurs, ne savent pas si à l’avenir ces derniers tiendront leur promesse tout au long de leur mandat : ‘’Le souverain peut bien dire : « Je veux actuellement ce que veut un tel homme, ou du moins ce qu’il dit vouloir » ; mais il ne peut pas dire : « Ce que cet homme voudra demain, je le voudrai encore » ’’.
Au vu de ces raisons, la démocratie représentative peut donc être vue comme un système politique incapable de traduire l’intérêt général du peuple. En outre, ce dernier ne peut s’exprimer qu’à travers le bulletin de vote destiné à élire les représentants et est ainsi dépossédée de son rôle de souverain, au profit de ce qu’il est convenu d’appeler le monde politique, dans lequel les partis jouent un rôle important. En effet, l’exercice du pouvoir se trouverait dans les mains d’une élite qui pourrait mettre tout en œuvre pour se maintenir dans cette position de représentant, quitte à se conformer à une idéologie politique au détriment de ses propres convictions. Ces difficultés quant à la garantie de l’exercice « réel » de la souveraineté des citoyens sont également accentuées par les intérêts de chaque élu, ces derniers ne coïncidant pas nécessairement avec ceux des électeurs.
En conséquence, la comparaison de ces régimes démocratiques à l’idéal démocratique, laisse en effet, apparaître leurs limites et défauts. Néanmoins, sur le plan des faits, il est toutefois intéressant de soulever que la démocratie, qu’importe son système, est plus enviable que les autres régimes politiques (dictature, par exemple). Ainsi, Churchill exprimait d’une manière humoristique : « la démocratie est le pire des régimes, à l’exclusion de tous les autres ».
Dès lors, il apparaît intéressant de soulever les singularités propres, mais surtout avantageuses, à chacune de ces formes démocratiques, conduisant ainsi certains Etats à rechercher une alternative entre elles. Cela, dans le but de parvenir à atteindre cet idéal démocratique effectif.
II. Deux systèmes démocratiques aux effets parallèles et conciliables
Bien que sujets à de nombreuses critiques, ces deux systèmes connaissent toutefois des avantages respectifs qui en font des régimes idéaux (A), à tel point que de nombreux pays font le choix d’adopter une démocratie. En outre, certains Etats essayent de parvenir à un compromis entre ces deux formes à travers l’alternative d’une démocratie participative ou semi-directe. (B)
A. Deux régimes démocratiques aux particularités idéales
De nos jours, la démocratie représentative est le régime politique adoptée par la plupart des démocraties actuelles dans le monde. En effet, ce régime est susceptible de s’appliquer dès lors que la géographie du pays est relativement grande ou que la démographie y soit particulièrement dense dans la mesure où il ne serait pas possible pour un Etat, tel que la France, de réunir tous ses électeurs dans un même lieu, à l’image de la démocratie directe. Tel qu’évoqué précédemment, cette démocratie représentative trouve sa forme à travers la désignation d’élus chargés de représenter la volonté générale en votant des lois ou en contrôlant éventuellement le gouvernement. Cette désignation se retranscrit par le biais d’une élection et non d’un quelconque tirage au sort. Ces élus possèdent en outre des mandats représentatifs, limités dans le temps de sorte à ce que l’espoir d’accéder au gouvernement soit ouvert à tous les citoyens. L’avantage de ce système tient au fait que les décisions juridiques ou politiques sont prises par des élus ou des professionnels de la politique qui consacrent
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