Le contrat social
Par Christopher • 31 Octobre 2018 • 1 269 Mots (6 Pages) • 579 Vues
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donc pas un besoin urgent de paix comme pour Hobbes, mais plutôt une nécessité de diminuer d’éventuels conflits, et de garantir une société sécuritaire. Mais trois choses manquent dans cet état de nature : des lois acceptés par tous, un juge impartial et un pouvoir dont le rôle est d’exécuter la justice. C’est ce qui amène les hommes à constituer l’état de société, garantissant ainsi la tranquillité et le sécurité. Mais comment passer de l’état de nature à l’état de société ? Pour Locke, cela s’effectue par consentement mutuel. Il soutient qu’il serait cependant impossible aux hommes de laisser tous leurs droits de côté au profit d’un unique gouvernement tout-puissant. Il faudrait, d’après lui, se fier à la majorité. On parle donc d’un « contrat de soumission » au gouvernement, mais adopté selon certaines conditions : la majorité doit consentir à ce gouvernement sinon il sera dissout. L’Etat a le pouvoir de punir, mais dans le but de rendre service à la société, tout en respectant les droits naturels des individus. Donc pour Locke, la conservation des individus et leur punition sont entre les mains de l’Etat, il insiste cependant sur le fait que tout abus doit être évité. On retrouve le principe démocratique de la division des pouvoirs : le pouvoir législatif pour conserver les individus, l’exécutif pour les punir.
Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) expose également son avis sur le contrat social. Le philosophe sera tout particulièrement influencé par la philosophie politique de Locke. Leurs deux théories du contrat social reposent sur les mêmes préoccupations : l’harmonie naturelle des volontés et des intérêts des individus. Locke et Rousseau ne sont cependant pas en accord sur la conception du contrat en lui-même. Pour Rousseau, l’Homme à l’état de nature est tel qu’il serait s’il n’était pas un être social, il n’est donc ni « bon » ni « mauvais ». En effet, pour être méchant, il faut vouloir le mal d’autrui, mais en l’absence d’un semblable cela est impossible. L’homme à l’état de nature de Rousseau est également amoral, car c’est la société qui va définir le bien et le mal. Ce modèle théorique du philosophe est obtenu par analyse de notre état présent. Il s’agit de dégager dans les hommes tels qu’ils sont, ce qui revient à leur nature et ce qui revient à la société. L’état de nature pourrait être associé au naturel en chacun d’entre nous. C’est tout simplement cet état neutre, dans lequel l’homme sans être encore perfectionné, n’est pas encore perverti par la société. L’homme devient perfectible mais également dégradable. Mais la théorie de Rousseau repose avant tout sur la préservation de la liberté. Comme il l’énonce dans Du Contrat social, il faut « trouver une forme d’association par laquelle chacun s’unissant à tous n’obéisse pourtant qu’à lui-même et reste aussi lire qu’auparavant ». Pour cela, il faudrait conclure le contrat social. Par un contrat de soumission, les individus perdraient leurs libertés naturelles mais ces dernières seraient mises au profit de la société toute entière. Ce pacte instaurerait une certaine égalité entre les individus. Le même individu en tant que sujet obéit aux lois, et les promulgue. Il est donc nécessaire que chaque membre de la société se conforme à des règles imposées par l’Etat, pour favoriser le rapport horizontal entre les individus.
Pour conclure, nous pouvons dire que les théories de Hobbes, de Locke et de Rousseau, se proposent toutes de trouver dans l’individu le fondement de la société. Elles se différencient cependant selon leur conception de l’état de nature et leur analyse du contrat social. Les trois théories du XVIIème et du XVIIIème siècle, qu’elles soient absolutiste (Hobbes), plutôt du côté du libéralisme (Locke) ou de la démocratie (Rousseau), proposent de rompre avec l’état de nature des hommes pour établir l’ordre au sein de la société.
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