Fiche conceptuelle sur le secret de famille
Par Plum05 • 14 Octobre 2018 • 1 737 Mots (7 Pages) • 640 Vues
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Les secrets de familles créent des comportements bizarres, c’est ce que Tisseron appelle les suintements, c’est ce qui va faire comprendre à une personne qu’on lui cache quelque chose, qui met la puce à l’oreille. Claire Mazard dans son livre parle de la culpabilité de sa mère de l’avoir abandonnée pendant 3 ans qui la faisait vivre à l’enfant, elle a donc souffert lors de son adolescence des suintements de sa mère.
Parlons donc de l’effet pathogène du secret de famille : le secret de famille s’oppose à la communication, à l’authenticité . Toutes les communications sont empoisonnées, « le signe le plus sûr d’un secret de famille est l’extinction de la curiosité chez l’enfant_ » il va sentir que quelque chose ne va pas, va poser de moins en moins de questions pour éviter les situations de malaises, pour finir par ne plus parler de rien.
Par ailleurs, il y a beaucoup de parent qui déposent des vérités qu’ils croient vraies et les raconte à leurs enfants, les enfants sont alors privés de faire leur propre enquête.
De plus, certains grands parents sont prêts à répondre maintenant alors qu’ils ne l’étaient pas à l’époque avec leurs enfants.
Avec l’évolution des moeurs on assiste à une déculpabilisation de beaucoup d’événements de la vie, ce qui choquait à l’époque ne choque plus maintenant.
Quelque chose qui n’est pas dit ne suffit pas à définir un secret de famille, car nous ne disons pas tout, et c’est bien ! Ce qui fait l’originalité du secret de famille, ce qui fait qu’un secret entre dans le concept de secret de famille c’est que cette chose qui n’est pas dite, il est interdit même de savoir qu’elle existe . Ce n’est pas comme l’enfant qui saurait , qui connaitrait l’existence d’un secret mais pas les aboutissants « ceci est un secret je ne peux pas t’en parler », la famille va jusqu’à cacher l’existence même du secret « nous ne te cachons rien ».
Le secret ne s’oppose pas à la vérité , la vérité quand elle remonte a trois générations peut être biaisée. Les moeurs ont changé et de ce fait rien n’est reproduit à l’identique
La langue française traduit les différences de position face à un secret « tenir un secret » , « être dans le secret », « mettre au secret » il est tentant de mettre au secret un événement douloureux, d’essayer de l’oublier, de l’effacer totalement, de nier son existence. Si on bouscule quelqu’un qui s’est caché quelque chose on risque de faire beaucoup de mal à la personne. Il faut ne forcer personne à parler ni à écouter.
Il faut garder des secrets, on ne doit pas tout dire, la dénonciation des effets néfastes des secrets de famille ne doit pas devenir une apologie de la transparence.
Le concept de secret de famille permet de comprendre beaucoup de situations où les individus créent des comportements énigmatiques car les événements n’ont pas été verbalisés, ils permettent de comprendre le mutisme de certains enfants, des troubles affectifs qui se transmettent de génération en génération. On peut aussi être confrontés à des troubles de l’apprentissage chez les enfants..
Le concept de secret de famille est employé dans le travail social dans la mesure ou ceux-ci créent des traumatismes et des troubles au sein des familles, circonscrire la notion de secret de famille et leurs conséquences permet aux professionnels d’adapter leur accompagnement. En les accompagnant dans une démarche de reconstruction . Si on parle de pratique professionnelle des travailleurs sociaux on parle d’institution médico sociale , il convient de parler de limites , car la fabrication de secrets pathogènes est parfois le fait des institutions soignantes, les thérapeutes peuvent avoir accès à des informations que le patient n’a pas. Par exemple, un rendez-vous est pris pour un enfant par sa mère qui révèle au thérapeute qu’il est né par fécondation in-vitro. Le thérapeute risque alors de présenter des suintements, des comportements, des gestes, des attitudes, des mimiques . D’après Serge Tisseron le thérapeute devrait refuser de suivre des patients dont il sait des choses qu’eux mêmes ignorent.
BIBLIOGRAPHIE
ALLAIS Juliette : « Psychogénéalogie - Partie 3 - Quand votre personnalité reflète des traumatismes reçus en héritage » Eyrolles e-books, Novembre 2007
ANCELIN SCHUTZENBERG Anne : « Psychogénéalogie : Guérir les blessures familiales et se retrouver soi » Paris, Payot, Novembre 2007
BERNARD David : « l’enfant et le secret » dans cliniques méditerranéennes 2012 numéro 82
MAZARD Claire : « l’absente », Syros, 2002
ROUSSEAU : « Du contrat social » 1762
TISSERON Serge : « Tintin et les secrets de famille », Paris, Aubier, 1990.
TISSERON Serge : « Secrets de famille, mode d’emploi », Paris, Hachette, 1997.
TISSERON Serge : « Les secrets de famille » Que sais je, Puf, 2011
Video « Secret de famille » sur youtube de Philippe Claire https://www.youtube.com/watch?v=yQKA7rV07po
Video « Les secrets de familles: les aspects pathologiques » TISSERON https://www.youtube.com/watch?v=duddI8CRevw
Video « Les secrets de familles, comment en parler ? » TISSERON
https://www.youtube.com/watch?v=n1BBUuHrKhg
VIGOUROUX François : « le secret de famille », Pluriel, Janvier 1993
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