Question 60 : Pourquoi et comment une banque centrale agit-elle sur la masse monétaire ?
Par Andrea • 5 Juillet 2018 • 1 107 Mots (5 Pages) • 675 Vues
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d’intérêt directeur (c’est-à-dire sur le taux de refinancement des banques commerciales).
Ainsi, une hausse du taux d’intérêt directeur de la banque centrale est répercutée sur les taux d’intérêts débiteurs des banques commerciales afin d’assurer sa rentabilité. Le coût du crédit devient alors plus élevé pour les agents économiques, cela entraîne une réduction de la création monétaire et donc de la masse monétaire. Il doit en résulter un ralentissement de l’inflation.
A l’inverse, une baisse du taux directeur de la banque centrale se traduit par une baisse des taux d’intérêts débiteurs des banques commerciales et donc par une hausse des crédits accordés aux agents économiques. Il en résulte une augmentation de la masse monétaire, un accroissement de la consommation et des investissements qui favorisent la croissance de l’économie.
b) la création monétaire
Il y a création monétaire lorsque dans une économie la quantité de monnaie en circulation augmente à un moment donné
Pour mesurer la création monétaire, il est nécessaire de constater l’évolution de la masse monétaire d’une période sur une autre. Pour cela est utilisé l’agrégat M1 qui comprend la monnaie fiduciaire (pièces et billets de banque) et la monnaie scripturale (dépôts à vue dans les banques commerciales) détenue par les agents économiques. C’est donc la masse monétaire au sens strict.
Les banques sont à l’origine de la création de monnaie, sous une forme scripturale (plus de 90% de la masse monétaire), à l’occasion de leurs opérations de crédit.
Lorsqu’une banque commerciale octroie un crédit à une entreprise ou à un ménage, cela entraîne une augmentation d’un montant égal de la masse monétaire.
Le crédit accordé fait apparaître sur le compte de l’emprunteur une somme qui n’existait pas auparavant. C’est pourquoi on dit que ce sont les « crédits qui font les dépôts ».
A l’inverse, l’opération de remboursement du crédit par l’agent économique non financier se traduit par une destruction de monnaie.
Ainsi la masse monétaire augmente lorsque les crédits sont supérieurs aux remboursements.
En France, les crédits accordés par les banques aux entreprises et aux ménages expliquent 76 % de la création monétaire. Mais il y a aussi les opérations qui consistent pour les banques à financer le déficit public. Enfin, il y a les opérations qui consistent pour les banques à acquérir des devises contre des euros auprès des agents économiques résidents.
c) agir sur le montant des réserves obligatoires
Troisième moyen, peu utilisé jusqu’à maintenant, pour freiner la croissance des liquidités, la banque centrale peut décider de relever le montant des réserves obligatoires que doit constituer chaque banque auprès d’elle. Ces réserves, rémunérées faiblement, sont directement liées aux montants de crédits que les banques ont accordés à leurs clients. Si la BCE décide d’augmenter la part de ces réserves, elle espère, là aussi, freiner le rythme d’expansion des crédits à l’économie.
Conclusion
Les banques commerciales, en accordant des crédits sont donc à l’origine de l’essentiel de la création monétaire. Leur pouvoir de création est toutefois limité par les fuites en monnaie centrale qui exigent un refinancement auprès de la banque centrale et régulé par la Banque Centrale Européenne qui contrôle la quantité de monnaie en circulation grâce à son taux directeur (dit taux de refinancement). Cette action sur le taux directeur permet à la banque centrale européenne de veiller à la stabilité des prix dans la zone euro, principal objectif de la politique monétaire.
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