Les banques centrales, quelles responsabilités dans la crise actuelle ?
Par Matt • 31 Mai 2018 • 1 020 Mots (5 Pages) • 547 Vues
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La présence massive de liquidités afin d’éviter la paralysie des marchés financiers et plus largement de l’économie, de même que les plans de sauvetages des banques mis en place très rapidement (notons qu’aux Etats-Unis, seule Lehman Brothers a fait faillite) pose la question de l’utilisation de ces fonds. En effet, ils pourraient avoir servi à financer à nouveau des spéculations et au-delà, de nouvelles bulles financières. De plus, le sauvetage de ces banques reste controversé car il représente un poids considérable pour l’économie, notamment lorsque les Etats se sont lourdement engagés. En Islande, où les banques en difficultés n’ont pas été sauvées, on constate actuellement une meilleure reprise de l’économie comparativement aux états de la zone euro.
Pour autant, l’intervention des banques centrales était incontournable et a par ailleurs eu également des répercussions positives.
II Les atouts de l’intervention des banques centrales
A tentative de regain de confiance
Dès le début de la crise et compte tenu de l’impact incontournable du facteur confiance sur les marchés, les banques centrales ont fortement tenté d’envoyer un message visant à préserver un climat serein (via le déblocage massif de liquidités). De cette façon, et très lentement, les crédits aux ménages et aux entreprises ont repris, permettant ainsi à l’économie réelle de se financier.
B Mise en place d’objectifs quantitatifs
En utilisant l’expansion de leurs bilans comme principal instrument de politique monétaires, les banques centrales ont permis que les établissements financiers soient durablement en excès de liquidité. Ce quantitativisme permet également une anticipation des taux (et des taux proches de 0%). Enfin, ces taux facilitent le financement de la relance publique et ainsi stimulent davantage l’activité.
Depuis la crise des subprimes et la contagion à la zone euro, les banques centrales ont dû faire preuve d’innovation et de réactivité vis-à-vis des solutions proposées pour sortir de la crise et relancer d’une part la confiance dans les marchés financiers et d’autre part faciliter la reprise économique.
Pour autant, le défi qu’il reste à surmonter concerne les quantités de liquidités toujours en circulation. En effet, à terme, l’inflation redevient le risque majeur d’une telle situation. Pour le limiter, il faudrait notamment relever progressivement les taux mais les marchés sont encore extrêmement fragiles et cette annonce doit pouvoir être anticipée afin d’en limiter les répercussions à court terme.
En parallèle et à plus long terme, il conviendrait également de réfléchir à la mise en place d’une règlementation plus adaptée de l’activité bancaire. Rappelons que dans la mesure où la BCE a pour mission d’assurer le fonctionnement des systèmes de paiement et la surveillance des infrastructures de paiement et des autres marchés financiers, elle serait en capacité d’initier des évolutions positives en ce sens.
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