Comment les banques ont favorisé l’apparition de la crise des subprimes, aux États-Unis à la fin des années 2000 ?
Par Raze • 10 Novembre 2018 • 1 818 Mots (8 Pages) • 728 Vues
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économique (2).
1/ Des prêts subprimes …
Puisque tous les ménages remplissant les conditions requises pour faire un emprunt, les banques doivent alors trouver une solution. Elles mettent alors en place une assurance : si les ménages ne remboursent pas leur emprunt, leur bien immobilier est alors saisi. Possédant alors une assurance, les banques se permettent de faire des prêts à risques, à des personnes non solvables.
Cependant, même avec cette assurance, les banques, conscientes des risques qu’elles prennent, ajoutent des spécificités à ces prêts, par rapport aux emprunts normaux : les taux d’intérêt sont plus élevés, et sont variables, c’est-à-dire que le taux d’intérêt peut changer pendant toute la période de remboursement, et sont généralement remboursable sur une durée plus longue que la normale (25-30 ans) (doc.1).
Les taux d’intérêt élevés rendent le remboursement difficile aux ménages, initialement non solvables. De plus, à taux variables, ils peuvent voir leur dette augmenter, ce qui va les pousser à épargner, et à moins consommer, ce qui va ralentir l’économie. Les banques voyant l’économie ralentir, elles augmentent alors le taux de leur prêts. « Le taux moyen de défaut passe ainsi d’environ 11% au début de 2006 à environ 14% au début 2007, pour dépasser 20% en 2008 » (doc.1). Les ménages se retrouvent dans l’incapacité de payer, et leur maison saisie par la banque, est mise en vente par la suite.
Seulement, de plus en plus de maisons sont saisies, et le marché de l’immobilier se retrouve avec beaucoup plus d’offres que de demandes, donc les prix chutent. Les maisons de ceux qui remboursent leur dette perdent de la valeur, la dette est alors supérieure à la valeur de leur bien, donc certains décident de quitter leur maison, ce qui renforce la chute des prix dans le domaine immobilier. Les banques se retrouvent avec des biens immobiliers sans valeur, leurs parts de CDO n’intéressent plus aucun acheteur, et elles se retrouvent donc dans l’incapacité de rembourser leurs dettes. Il y a alors une perte de confiance entre les banques, qui refusent de se prêter de l’argent entre elles.
2/ … qui mène à la crise économique
Les prêts subprimes entrainent une succession de dettes qui ne peuvent être remboursées, que ce soit les dettes des ménages ou des banques. Ces dettes entraînent une perte de confiance entre les banques, qui refusent de se prêter de l’argent.
On se retrouve donc dans une situation de crise de liquidité (doc.1), c’est-à-dire qu’on se retrouve à cours d’argent dans le système financier. « C’est une menace importance pour le secteur bancaire et plus largement l’économie : les banques ont en effet besoin de s’approvisionner quotidiennement en liquidités » (doc.1).
Pour surmonter cette crise, les banques ont besoin de vendre des actifs. Mais, les CDO des banques se retrouvant sans valeur, ils ne trouvent plus d’acheteur. Les banques refusent d’acheter de nouveaux prêts hypothécaires aux prêteurs, car elles n’arrivent plus à vendre leurs actifs aux investisseurs, le système financier se retrouve alors gelé, la crise de liquidité reste en place et les banques font faillite.
Cette crise de liquidité entraîne une crise de solvabilité, car on se retrouve en situation de sous-capitalisation des banques, ce qui diminue considérablement leur capacité à accorder des crédits, aux particuliers, mais aussi aux entreprises. Les entreprises n’investissent plus et produisent moins, il y a alors une baisse des salaires, et des licenciements qui entraînent une diminution de la consommation, une augmentation de l’épargne, et donc une baisse de la demande, et une baisse générale des prix. On se retrouve en situation déflationniste, et en situation de crise.
La crise se généralise à cause de la vente excessive des parts des CDO aux investisseurs, autrement appelée titrisation. La crise touche même la zone euro : de 2003 à 2004 on voit une baisse considérable de l’offre de crédits passant de 60 à 0 (doc.2). De 2005 à 2008, en pleine période de la crise des subprimes, l’offre de crédits est négative, fluctuant entre -20 et 0 car les banques sont en pleine crise de liquidités, et il y a une hausse de la demande de crédits des entreprises qui passe de 0 à 20 (doc.2), car elles cherchent à investir alors qu’elles ne trouvent plus de quoi emprunter. De 2008 à 2009 les banques centrales cherchent à lancer une politique de relance. Dans la zone euro, la BCE baisse son taux directeur à 1% ce qui explique la hausse de l’offre de crédit, qui passe de 0 à 60. Pourtant, la demande de crédits des entreprises diminue passant de 20 à -40. Cela prouve que la zone euro a elle aussi été touchée par la crise des subprimes.
Les banques jouent donc un rôle décisif dans la crise de la fin des années 2000. Cherchant à s’enrichir toujours plus, elles décident de prendre des risques, en accordant des prêts subprimes. Ces prêts entraînent une succession de dettes ne pouvant pas être remboursées, et une saisie des biens immobiliers. Les prix de l’immobilier chutant considérablement, les banques s’endettent et réduisent les crédits qu’elles accordent, dans la logique du crédit crunch. C’est le déclenchement de la crise des subprimes. Elle touche plusieurs banques, qui font faillite, mais aussi les entreprises qui ne trouvent plus à emprunter ainsi que les ménages qui se retrouvent au chômage suite aux licenciements des entreprises qui ne peuvent plus investir. L’accord des prêts subprimes entraîne des réactions à la chaîne qui mène à une crise généralisée qui va même sortir du pays et s’étendre à l’échelle mondiale. Quelles ont été les actions des États pour résoudre la crise et réguler le marché financier ? Pourquoi ont-ils mis
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