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Devoir 3 BTS Culture Générale

Par   •  11 Octobre 2018  •  2 937 Mots (12 Pages)  •  600 Vues

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se déchaîner pendant un temps donné, puis de rentrer dans le rang la fête finie.

2. Résumer

Bien que les fêtes actuelles, très fragmentées, aient tendance à s’engluer dans le décor insipide du quotidien, on y perçoit toujours le besoin de défoulement et de frasques diverses qui atteste leur caractère social persistant. Car se donner en spectacle, ripailler, s’enivrer, ce jusqu’à la défaillance, est inhérent au concept même de fête.

3. Développement personnel :

Les énormes banquets d’antan qui réunissaient plusieurs dizaines de convives autour d’une table abondamment garnie semblent s’être raréfiés au profit de ce qu’on appelle aujourd’hui repas festifs. Ces derniers ne présentent plus les mêmes caractéristiques : quels sont les changements survenus et comment les expliquer? Une étude préalable des nouvelles formes revêtues par les repas festifs et de ce qui les motive nous conduira ensuite à analyser leurs fonctions actuelles.

Par comparaison avec les agapes du Moyen Âge et du 19e siècle, nos tables de fête semblent connaître une évolution notable. Le

premier changement apparu de nos jours se situe dans une diminution notable des mets proposés, en particulier des viandes ; même lors d’un mariage où le repas offert reste assez traditionnel, aucun hôte n’envisagerait une succession de bœuf, de veau, de porc et d’oie, comme c’était le cas pour la fête de Gervaise. En fait, si, par le passé, ce type d’aliment a connu une telle faveur, c’est qu’il est longtemps resté l’apanage des nantis, le peuple se contentant, dans le meilleur des cas, de la poule au pot du dimanche. Les riches, tel le seigneur de Trêves, servaient donc de la viande à leurs invités pour affirmer leur statut et, parallèlement, les petites gens se faisaient un devoir d’en offrir aux leurs pour marquer une rupture avec la pitance ordinaire. Depuis l’industrialisation de l’élevage dans les années 60 qui a conduit à une baisse des prix en boucherie, cette distinction n’opère plus et la viande n’est plus proposée en quantité. Plus globalement, le spectre de l’obésité étant devenu plus menaçant que celui de la famine, les convives répugnent aux excès de nourriture, comme en témoignent les nombreux régimes proposés par les médias et qui aideront, dit-on, tous ceux qui rêvent de perdre les trois kilos pris au cours des fêtes de fin d’année. Le second changement, quant à lui, affecte la quantité de boissons alcoolisées. Qu’il soit piquette ou grand cru, le vin ne coule plus à flot, au contraire de ce qu’on voit chez les Coupeau et, en moindre mesure, dans les banquets politiques de 1848. L’explication la plus évidente tient à nos moyens modernes de transport ; la plupart des invités utilisent leur voiture et, si certains se restreignent uniquement par peur du gendarme, beaucoup n’ont aucune envie de mettre en danger la vie de leurs passagers, ni celle d’autres automobilistes. Aujourd’hui, on ne peut plus compter sur son cheval pour retrouver seul le chemin de l’écurie. En outre, la participation active des femmes aux repas festifs, ce qui n’était pas le cas dans les manifestations politiques dépeintes par Jacqueline Lalouette, invite à la tempérance.

La dernière modification concerne le nombre de participants et, par là même, les manifestations extérieures de la fête. Il existe bien sûr encore des festins assez traditionnels donnés par exemple à l’occasion d’un mariage ou de noces d’or, et auxquels peuvent être conviées une centaine de personnes, voire davantage ; les hôtes louent alors une salle qui leur permet d’accueillir tous ces invités. Mais la plupart de nos repas festifs s’organisent aujourd’hui entre amis et la tablée de celui qui reçoit reste modeste. En effet, la plupart de nos contemporains vivent en milieu urbain, dans des appartements souvent peu spacieux et, sans même espérer réunir plus de mille hommes comme en témoigne J. Lalouette, ils doivent se contenter de quelques convives, quitte à multiplier les occasions de se réunir autour d’une table. Qui plus est, la vie citadine nous oblige à respecter certaines règles : le bruit n’est pas légal dès lors qu’il dérange le voisinage, de sorte que réunir des dizaines de participants qui chanteraient et danseraient jusqu’à n’en plus pouvoir, comme le dit Roger Caillois, n’est plus guère possible. Nos repas festifs ont donc perdu de leur tapageuse folie pour gagner en discrétion. On constate donc que les quantités de nourriture, de boisson, le nombre de convives diminuent considérablement au profit de repas plus modérés et moins éclatants, mais qu’en est-il des fonctions du repas festif actuel ? En effet, la première fonction des festins d’autrefois était de renforcer les liens d’appartenance à une classe. Qu’on se réunisse entre aristocrates comme en témoigne Jacques Voisenet ou entre prolétaires dans le passage de Zola, on pratique l’entre-soi, la mixité sociale n’est pas de mise. Aujourd’hui, cet état d’esprit se retrouve dans ce qu’il est commun d’appeler la jet set , sorte d’aristocratie nouvelle qui se reconnaît à l’argent qu’elle dépense et à sa notoriété médiatique. Cette fonction de distinction sociale, en revanche, semble s’estomper nettement dans les repas festifs du commun des mortels. À l’heure où le travail qu’on accomplit ne reflète plus ni le niveau d’études, ni même les efforts accomplis puisque tous sont aujourd’hui susceptibles de perdre leur emploi à la suite d’une délocalisation pour ne citer que cette technique

chère aux entreprises, on ne juge plus son voisin en fonction de son activité. On privilégie alors d’autres affinités, on se réunit autour de passions, de goûts communs, de sorte que les invités sont souvent issus de milieux sociaux hétérogènes. Cette mixité sociale apparaît clairement dans une émission proposée par M6 Un dîner presque parfait qui, pendant une semaine, met en concurrence cinq candidats qui devront réaliser un repas évalué sur la qualité des mets, la présentation et l’ambiance. L’enjeu de mille euros est assez faible pour ne pas transformer ce jeu en règlement de comptes et on voit souvent se nouer des liens chaleureux entre des passionnés de cuisine venus d’horizons divers. La fonction de rupture soulignée par Caillois est

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