Lecture analytique - Les animaux malades de la Peste, Jean de La Fontaine
Par Andrea • 8 Octobre 2018 • 1 663 Mots (7 Pages) • 845 Vues
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- L’hypocrisie des animaux puissants
La flatterie du renard produit l’effet attendu : « Ainsi dit le renard, et flatteurs d’applaudir ».
Les autres animaux puissants se livrent alors à une rhétorique similaire : ils feignent de se confesser pour mieux se disculper.
Le travestissement des faits avoués est souligné par l’antithèse : « Les moins pardonnables offenses » V. 46, « de petits saints » V.48
IV- L’injustice envers les faibles
- Le discours de l’âne
L’âne commet l’erreur de ne pas avoir su décoder le discours du lion.
Prenant ses paroles au sens littéral, il confesse ses fautes sans se dédouaner comme l’ont fait les autres animaux.
Les faits avoués sons sans gravité : herbivore, il n’a fait que brouter très peu d’herbe (« la largeur de ma langue ») dans me pré des moins.
Il n’a donc lésé personne (n’a pas tué, les moines de mangent pas d’herbe et leurs propriétés étaient à ‘époque disputées). Par ailleurs, les faits ne se sont produits qu’une seule fois (j’ai souvenance »).
- La harangue du loup
Pourtant, l’aveu de l’âne provoque la vindicte des autres animaux.
Le loup se mue en procureur (son pelage noir évoque la robe des procureurs et des clercs) et se lance dans une réquisitoire brutal et peu convaincant.
L’énumération d’injures aux V.57 et 58 (« ce maudit animal, ce pelé, ce galeux d’où venait tout leur mal ») laisse transparaître sa haine et son mépris pour les faibles et galvanise la foule.
Les invectives du loup sont reprises en chœur par les autres animaux : « Manger l’herbe d’autrui ! Quel crime abominable ! ». Le discours indirect libre met en évidence la vitesse à laquelle ces mauvaises paroles se propagent.
- La violence de l’exécution
La « peccadille » devient un « cas pendable ». La quasi homophonie des deux termes de cette antithèse (« peccadille » et « cas pendable ») souligne le prompt travestissement de la réalité.
La rapidité de la chute aux V.60 et 61 fait écho à la brutalité de la sentence et de l’exécution dont la violence est mise en valeur par le hiatus inhérent à la diérèse sur le verbe « expier »
La mort de l’âne a perdu toute dimension sacrificielle, le verbe expier évoquant une punition humaine consécutive à un crime.
La morale de Les animaux malades de la peste dénonce l’arbitraire de la justice qui n’a pour seul but que de maintenir l’ordre social établi.
La formule est percutante : une série de deux antithèse est mise en relief par le parallélisme des 2 vers : « Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.
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La fable a pour vocation d’éduquer le fils du roi. Elle dénonce les monarques, la justice royale aveugle et arbitraire.
Cette fable est construite sur le principe de l’hétérométrie. Elle comporte des alexandrins, vers de la tragédie classique permettant de dire les choses graves, lourdes, importantes.
Mais également des octosyllabes et décasyllabes, héritage de la métrique médiévale (ode et ballade) servant des sujets plus légers et permettant de contrebalancer l’alexandrin.
Mais elle n’est pas seulement question de rythmique, elle permet d’allier contenu et intention avec la longueur du vers.
Il s’agit d’une parodie.
L’on distingue plusieurs types de prise de parole.
Les paroles du roi sont rapportées directement afin de mettre en évidence une hiérarchie politique, la dénonciation d’une psychologie.
La stratégie d’argumentation vise à mettre le lecteur au même niveau que les courtisans en exposant une stratégie fallacieuse, fausse.
Le renard tient quant à lui le discours type des courtisans. Il ne se livre jamais à l’exercice de l’autocritique.
Les paroles rapportées indirectement et le style indirect libre permettent de maintenir l’anonymat des autres courtisans, fondus dans un groupe.
De plus seuls les noms communs sont au pluriel.
L’on notera également l’anthropomorphisme des animaux. Le choix des personnages n’est pas anodin. En effet le lion incarne un personnage puissant tandis que l’âne est rusé et l’âne faible.
Les personnages sont ainsi l’écho de la hiérarchie et de la place sociale.
La stratégie argumentative est indirecte (il s’agit d’un récit) en dépit de la morale qui adopte une stratégie argumentative directe.
A TRAVAILLER : la critique de la parole judiciaire
QUESTION DE SYNTHESE : procès de Meursault et Les Animaux malades de la peste, mise en scène et critique de la parole judiciaire
AUTRES PROBLEMATIQUE ET AXES :
En quoi cette fable est-elle vivante ?
- Dramatisation de la situation initiale
- Mise en scène théâtrale du procès
- La vivacité du récit
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