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Lecture analytique de pierre et jean

Par   •  9 Avril 2018  •  1 564 Mots (7 Pages)  •  721 Vues

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Mais cette écriture vivante permet aussi de suggérer une logique du récit qui va suivre.

[2. Un contraste qui annonce la suite] Ne pas faire figurer le titre sur la copie mais rédiger une phrase complète (voir ci-dessous).

En effet, le contraste entre les 2 parties du texte préfigure la mise à l’écart de Pierre.

Les deux univers sont totalement distincts, illustrant la remarque de la serveuse sur l’absence totale de ressemblance entre les frères. La réflexion de Pierre est entièrement intellectuelle, sauf pour les sensations évoquées au début, avec des termes abstraits comme « raisons », « doute », « idée », « esprits », « résolution », « conditions », « sujet » et une incertitude, un flottement marqués par les interrogations et des expressions telles « une chose pareille », « cette chose ». Le champ lexical est dévalorisant : «odieux », « exaspérantes », « ignominie », « affreux danger » »menaçant », « inacceptables ». Sa solitude contraste avec l’ambiance conviviale et festive qui met l’accent, dans la deuxième partie, sur le plaisir des sens : boisson et nourriture, le bruit et la conversation sur des sujets futiles. Le vocabulaire est significatif : « rires » -le pluriel soulignant l’échange, « fêter la bonne nouvelle », « belle humeur », « excellente », « riait », « rose de bonheur », « luxe », « cérémonie », « magnifique », …

Ce spectacle remet complètement en cause le projet de Pierre. Sa solution : « refuser l’héritage » devient caduque puisque chacun l’a déjà accepté : « C’était une affaire finie, une affaire signée ». La nouvelle a même été rendue publique par l’intermédiaire de Mme Rosémilly et Beausire et Jean a déjà assimilé son rôle : « dans la façon dont il riait … l’aplomb que donne l’argent. » Pierre avait prévu de voir son frère seul, ce que la fête rend impossible, et il ne lui reste plus qu’à s’incliner : « nous célébrons l’avènement de Jean le Riche », ce dernier mot contredisant son projet : « l’héritage irait alors aux pauvres ».

En outre, Pierre reste à l’écart des festivités. Il n’a pas été prévenu, ni associé à ce moment et il ne découvre la fête qu’en arrivant : « Dès la porte, il entendit… ». Tous les personnages ont un rôle, plus ou moins important, qui les rend sujets d’une ou plusieurs phrases du texte mais Pierre, bien que présent, n’apparaît nullement, ni dans la conversation, ni dans la dégustation de l’apéritif. L’auteur ne lui attribue qu’une phrase, une petite intervention peu valorisante à la fin du passage lorsqu’il s’assoit et qu’il fait le constat aigre du triomphe de Jean.

Ce dernier est bien le roi de la fête, comme le suggère l’expression métaphorique : « l’avènement » -mot utilisé pour un souverain- « de Jean le Riche ». Les comparatifs : « plus sonore », « plus nettes », « plus grande » montrent qu’il a accédé à un grade supérieur, jusqu’à prendre la place du chef, celle de son père : « assis à la place de son père ». Il est le centre de toute l’attention : « contemplait son fils Jean », « aujourd’hui, tout est pour Jean », son assiette est distinguée par un énorme bouquet, le bras de Mme Rosémilly lui est réservé et l’ampleur de l’événement est soulignée par l’emploi redoublé du mot « luxe » : « luxe inaccoutumé », « luxe inouï » qui renvoie à l’abondance d’argent dont il dispose désormais et sur lequel l’auteur insiste par le lexique : « vingt mille francs de rentes », « « l’aplomb que donne l’argent », « le Riche ». La description de la table développe les notions de qualité, quantité et plaisir auxquels l’argent donne accès : « un énorme bouquet », « rempli », « soie », « grande cérémonie », « pyramide », « magnifique », « monumental », « cathédrale », « venu des pays chauds ».

Conclusion : 2 ou 3 phrases de bilan (réponse à la problématique = résumé du développement, en reformulant) et 1 phrase d’élargissement (la dernière).

La gloire pour Jean, l’insignifiance pour Pierre qui ne peut faire valoir son point de vue, ni calmer ses inquiétudes, préfigurent le destin de ces deux personnages. De façon vivante, l’auteur fait de cette scène réaliste une étape de l’enchaînement logique qui conduit au dénouement. Il est bien rare que les fêtes soient complètes, chez Maupassant !...

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