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Les animaux malades de la peste - La Fontaine

Par   •  24 Octobre 2018  •  2 092 Mots (9 Pages)  •  808 Vues

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- Verbe « dévouer » au futur de l’indicatif annonce le sacrifice du roi MAIS cette certitude = anéanti par les 2 restrictions = « s’il le faut » et la conjonction de coordination « mais » ==> en gros le roi ne va pas se sacrifier

III - La flagornerie des courtisans

A - La flatterie du renard

A travers la réplique du renard, La Fontaine montre les flatteries basses et intéressé des courtisans

Renard => maitrise l’art de la rhétorique —> travesti les crimes du lion en objet de louanges =

- exclamation + question rhétorique à laquelle il répond de façon répété —> disculpe le roi : « Eh bien, manger moutons, canaille, sottes espèces, / Est-ce un péché ? non, non. »

- Ce qui était sujet au blâme provoque l’éloge =

- la cruauté du lion se transforme en « scrupules » et en « délicatesse »

- les victimes du lion sont dénigrées (« canaille, sotte espèces »)

- le crime est requalifié en « honneur » (« vous leur fîtes Seigneur / En les croquant beaucoup d’honneur »)

- Abondance de formule obséquieuse « Sire », « Roi », « seigneur »… et superlatives « trop bon Roi », « trop de délicatesse » ===> fait pour flatter la vanité du roi

- Berger = prétexte supplémentaire pour louanger le lion = d’après le renard les homme sont des êtres « qui sur les animaux / se font un chimérique empire » (v.41 et 42) ==> ils ont donc été justement punis

—> adjectif « chimérique » => sous entendu de la toute puissance du lion

B - L’hypocrisie des animaux puissants

Flatterie du renard => produit effet attendu « Ainsi dit le renard, et flatteurs d’applaudir »

==> les autres (en tant que mouton lol) adopte la même rhétorique => ils feignent de se confesser pour mieux se disculper

MAIS ils travestissent leurs faits grâce à des antithèses : « Les moins pardonnables offenses » (v.46) / « de petits saints » (v.48)

IV- L’injustice envers les faibles

A- Le discours de l’âne

L’âne commet une erreur = ne pas avoir su décoder le discours du lion ==> il a pris les paroles au sens littéral et confesse ses fautes sans se dédouaner comme l’ont fait les autres animaux.

===> Ses fautes sont sans gravité —> il est herbivore et a brouté très peu d’herbe dans le pré des moines ==> En gros personne n’a été lésé puisque = il n’a tué personne + les moines ne mangent pas d’herbe + à cette époque les propriétés des moines étaient disputées + les faits ne se sont produits qu’une seule fois (« j’ai souvenance »)

B- La harangue du loup

MAIS l’aveu de l’ane provoque la vindicte (punition) des autres animaux :

- Le loup prend la place du procureur (pelage noir = robe des procureurs et des clercs) = se lance dans réquisitoire brutal et peu convaincant :

- Vers 57 et 58 = énumération d’injures qui laisse paraitre sa haine et son mépris pour les faibles et enthousiasme la foule : « ce maudit animal, /ce pelé, ce galeux d’où venait tout leur mal »

- Invective du loup => reprise en choeur par les autres animaux : « Manger l’herbe d’autrui ! Quel crime abominable ! » ==> discours indirect libre = vitesse de propagation de ces mauvaises paroles

C- La violence de l’exécution

La « pecadille » devient un « cas pendable » => il y a une quasi homophonie entre les deux termes de cette antithèse => amplifie le travestissement de la réalité

Vers 60 et 61 => rapidité de la chute qui fait écho à la brutalité de la sentence et de l’exécution ==> violence = mise en valeurs par le hiatus inhérent à la diérèse sur le verbe « expier » (expier est à prononcer ex-pi-er au lieu de ex-pier)

==> LA mort de l’ane a perdu toute dimension sacrificielle = verbe expier = punition humaine suivant un crime

La morale de cette fable = dénonciation de l’arbitraire de la justice qui n’a pour seul but de maintenir l’ordre social établi

==> formule percutante = série de 2 antithèses mise en valeur par un parallélisme «« Selon que vous serez puissant ou misérable, / les jugements de cour vous rendront blanc ou noir. »

Conclusion

A travers cette fable, La Fontaine nous apporte un témoignage sur les mœurs de son temps et dresse un constat pessimiste. Le sacrifice d'un bouc-émissaire est recherché au nom de la religion, qui logiquement le réprouve. Et le jugement tombe sur l'âne, le plus faible, afin de toujours protéger les plus puissants : la justice est corrompue et la conclusion reste en suspens car la Peste n'a probablement pas disparu avec ce sacrifice inutile. Le récit animalier permet à La Fontaine d'exprimer toutes ses opinions sur la politique de l'époque et les inégalités.

Oeuvre en lien :

-« Le loup et l'agneau », La Fontaine => un loup interpelle un agneau qui se désaltère dans la même eau que lui (que « sa Majesté »). Après un court échange, il le tue sans autre forme de procès. Nous retenons la moralité de cette fable très connus : « la raison du plus fort est toujours la meilleure ».

Element à connaitre :

- La peste : maladie infectieuse et contagieuse transmise par les rats

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- Le Classicisme : mouvement littéraire compris entre 1650 et 1750 (environ), qui cherche à plaire et à l'instruire le lecteur. Le grand inspirateur du Classicisme est Louis XIV. Le Classicisme est un copié / collé de l'Antiquité. C'est un mouvement littéraire basé sur la clarté, sur le respect des valeurs, sur l'ordre et la symétrie (règle des trois unités au théâtre + langage soutenu dans la tragédie). La figure

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