Les animaux malades de la peste, Jean de la Fontaine
Par Andrea • 5 Octobre 2018 • 2 287 Mots (10 Pages) • 645 Vues
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une victime, un bouc émissaire pour apaiser la fureur du ciel et mettre fin à l’épidémie. Le discours flatteur du renard permet de le disculper. Enfin, la péripétie décisive est due à l’aveu d’une faute mineure par l’âne. C’est l’occasion pour le Loup de désigner le pauvre animal comme la victime idéale.
3. Les vers 61-62 constituent un véritable dénouement avant que le fabuliste ne formule la moralité de sa fable.
1. UNE FABLE POLITIQUE QUI DENONCE LE POUVOIR ARBITRAIRE
1. Le pouvoir de la parole : à chaque statut social sa stratégie argumentative
1. Le lion, qui personnifie le roi, est celui qui a le temps de parole le plus long ; il cherche à convaincre par un raisonnement logique et utilise une question rhétorique ; il entoure son discours d’autorité en évoquant « l’histoire » (vers 21) ; il avoue un comportement fautif et semble prêt à se sacrifier pour le bien de son peuple ; pourtant la conclusion va à l’encontre de l’issue attendue : le verbe « dévouer » au futur de l’indicatif annonce le sacrifice du roi, mais cette annonce est immédiatement anéantie par les deux restrictions qui suivent : « s’il le faut » et la conjonction de coordination « mais ».
2. Le renard, quant à lui, ne s’exprime par sur le fond ; il cherche à persuader l’auditoire de l’innocence du roi et à persuader le roi de sa fidélité. En utilisant les mots « Sire » (34) puis « Seigneur » (37), il fait preuve de déférence à l’égard du roi ; de plus, il en fait l’éloge à travers l’expression « trop bon roi » (34). Si le renard pose une question rhétorique pour avancer ses propres arguments « Est-ce un péché ? » (37), il y répond tout de suite par la négative en doublant la réponse, ce qui rend toute opposition impossible « non, non » (34)
3. L’âne n’argumente pas ; il apporte un témoignage dans une courte réplique ; sa bêtise le fait s’accuser lui-même : « Je n’en avais nul droit » (54) ; il prend les paroles du lion au sens littéral du terme et confesse ses fautes sans s’en dédouaner comme l’ont fait les autres animaux.
4. Enfin le loup se positionne comme procureur et se lance dans un réquisitoire brutal et peu convaincant : l’énumération d’injures aux vers 57 et 58 (« ce maudit animal, ce pelé, ce galeux d’où venait tout le mal ») laisse apparaître sa haine et son mépris pour les faibles.
1. Une ironie puissante :
1. A travers le discours de l’esclave, Voltaire dresse une critique sévère de l’église catholique. Il met à jour le paradoxe hypocrite qui consiste à convertir les noirs et à prétendre qu’ils sont égaux aux blancs, alors que dans les faits, ils sont traités comme des animaux. L’énumération d’animaux (« les chiens, les singes et les perroquets » ligne 32) met en exergue l’injustice qui est faite aux noirs, encore moins bien traités que des animaux ; cette injustice est soulignée par l’hyperbole « mille fois moins malheureux que nous » (ligne 32).
2. L’esclave énonce un syllogisme perturbant : la religion catholique enseigne que tous les hommes sont enfants d’Adam : les noirs sont les cousins germains des blancs ; par conséquent, les noirs devraient être traités par les blancs comme des frères ; le nègre de Surinam met donc en relief la contradiction de la religion catholique et révèle l’hypocrisie des blancs qui n’appliquent pas la religion qu’ils enseignent. Les « fétiches » (ligne 33) sont des objets matériels adorés mais désignent ici les prêtres de la religion catholique ; par cette comparaison, Voltaire se moque des prêtres.
1. L’EVOLUTION DE CANDIDE
1. Une critique de l’optimisme
1. L’optimisme prôné par Pangloss est dénoncé subtilement. Le contraste entre la misère de l’esclave et les richesses, la paix, l’harmonie d’Eldorado du chapitre précédent éclate de façon saisissante.
2. L’esclave retranscrit le discours de sa mère lorsqu’elle l’a vendu aux esclavagistes ; or ce discours ressemble en tout point à celui de Pangloss : « mon cher enfant, bénis nos fétiches, adore-les toujours, ils te feront vivre heureux ; tu as l’honneur d’être esclave de nos seigneurs les blancs, et tu fais par là la fortune de ton père et de ta mère ». Tout comme Pangloss prêche l’acceptation de l’ordre établi comme « le meilleur des mondes possibles », la mère de l’esclave fait de leur condition misérable un honneur.
1. Le changement de Candide
1. Ce spectacle pathétique émeut Candide profondément au point qu’il s’exclame « Eh ! Mon Dieu ! lui dit Candide en hollandais, que fais-tu là, mon ami, dans l’état horrible où je te vois ? » Cette réaction ne surprend guère de la part de Candide, personnage bon et empathique. L’intensité de son émotion est soulignée par la ponctuation expressive (exclamations et interrogations) et l’adjectif « horrible ».
2. Le discours du nègre va produire un effet encore plus fort sur Candide. Pour la première fois dans le conte philosophique, Candide critique les enseignements de Pangloss « O Pangloss ! tu n’avais pas deviné cette abomination, c’en est fait, il faudra qu’à la fin je renonce à ton optimisme ». L’adjectif possessif « ton » implique le recul de Candide par rapport à la philosophie de Pangloss qu’il ne fait plus sienne et commence même à le mépriser. Enfin, à Cacambo qui lui demande naïvement « qu’est-ce qu’optimisme ? », Candide dépeint une maladie « Hélas ! c’est la rage de soutenir que tout est bien quand on est mal ».
CONCLUSION :
Pour conclure, dans ce chapitre, Voltaire met à jour le caractère ignoble et infamant de l’esclavagisme. Si le récit s’inscrit dans la tradition du conte par ses invraisemblances, son humour et ses noms propres imagés, il cherche avant tout à transmettre un message construit et argumenté. Il provoque la compassion et l’horreur du lecteur par la tonalité pathétique et tragique du récit de l’esclave et par les réactions émues et humaines de Candide.
Voltaire critique très violemment la civilisation européenne qui est intolérante, égoïste et marchande et qui possède une religion mensongère. Il défend donc indirectement les valeurs de tolérance, de liberté, de religion universelle, qui sont les valeurs des Lumières.
Enfin, ce chapitre marque une étape décisive dans l’évolution
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