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Constitution des athéniens - Pseudo-Xénophon

Par   •  20 Septembre 2018  •  1 776 Mots (8 Pages)  •  470 Vues

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Le misthos n’est pas le seul avantage que le peuple athénien perçoit. En effet, l’impérialisme d’Athènes permet une croissance économique propice à l’enrichissement des citoyens ainsi que des métèques (étranger résident à Athènes) et de la cité : « D’abord la taxe du centième qui se lève au Pirée […] » (ligne 24). Le Pirée est un port aménagé qui fut fortifié entre -458 et -456 puis de nouveau entre -448 et -443. Il permet d’accueillir la flotte militaire d’une part et des navires de commerce de l’autre. Ce projet de grande construction n’est pas le seul à être entrepris par Périclès aux alentours des années -450, période à laquelle le trésor de la Ligue, alimenté par le tribut (phoros) que chaque cité alliée doit verser tous les quatre ans et est calculé en fonction de la richesse de la cité par les dix hellénotames athéniens, jusque-là entreposé dans le sanctuaire de Délos fut transféré à l’Acropole (vers -454). « […] ce serait une force pour Athènes d’avoir des alliés en état de lui fournir des subsides […] » (lignes 10-11). Le phoros de principe, devait servir à consolider une flotte de 200 trière (navire de guerre), la flotte de la Ligue. Cette immense flotte de guerre permet à Athènes de contrôler et dominer la mer Egée. En plus d’avoir le control de la mer (thalassocratie), les athéniens se méfient de ses alliés devenues sujets et donc pour les surveiller, des contingents de soldats (phrourai) et des citoyens-garnisaires (clérouques) s’installent dans les cités qui ont tenté de se révolter comme en -450 à Andros ; en -447/6 en Thrace et en Eubée. Leurs furent confisquées et administrées comme des terres athénienne par les clérouques : « […] les démocrates croient qu’il vaut mieux que chaque athéniens fasse main basse sur les biens des alliés et ne leur laissé que ce qu’il faut pour vivre et travailler la terre, afin qu’ils soient dans l’impuissance de comploter. » (Lignes 11 à 13). Cet excès de surveillance instaure une méfiance continuelle entre athéniens et alliés.

Pour finir, le « vieil oligarque » reconnait la supériorité des athéniens en mer, qu’il attribue aux différents déplacements politique : « grâce à leur possession hors des frontières et aux charges qu’ils vont exercer outre-mer les athéniens ont appris […] le maniement de la rame et […] les termes de l’art nautique. » (Lignes 35 à 38) et à l’entrainement : « Il se forme ainsi de bons pilotes […] parce qu’ils s’y sont exercés d’avance pendant toute leur vie. » (Lignes 39 et 42). En effet, Périclès armée chaque année une soixantaine de navire de guerre de citoyens qu’il rémunérait et ainsi entrainait les garnisons et intimidait les cités sujettes.

Donc la symmachia réunit dans le but de chasser un tyran, en créa en quelque sorte un nouveau qui imposa au monde grec sa vision de la politeia et instaura aux cités alliés une « triple servitude » (Christophe Pébarthe) à la fois judiciaire, commerciale (avec la thalassocratie de la mer Egée et le control du Pirée) et financière (avec l’unification des poids et mesure par le décret de Cléarque vers -437).

Athènes parvient à bénéficier de sa puissance politique et militaire et grâce à l’exercice de l’archê, de faire vivre plus de 20000 personnes.

L’auteur anonyme de ce pamphlet reste un mystère, même si plusieurs historiens s’accordent pour dire qu’il aurait été écrit par Critias, le chef politique des trente tyrans. Malgré son opposition prononcée pour la démocratie, le « vieil oligarque » construit tout de même un raisonnement critique et pertinent.

Néanmoins, les sources du Ve siècle avant notre ère et de l’époque classique en général pose un problème philologique dû à l’athéno-centrisme de cette période.

Bibliographie :

- M.-C Amouretti, F.Ruzé, Le monde grec antique, Hachette Supérieur, 2011

- P. Brun, Le monde grec à l’époque classique, 500-323 av. J-C, A. Collin, 2016

- V. Sebillotte Cuchet, 100 fiches d’histoire grecque (VIIIe-Ive siècle av. J-C), Bréal, Paris, 2011

- V.Azoulay, Xénophon et les grâces du pouvoir : De la charis au charisme, Publication de la Sorbonne, Paris, 2004

- Pseudo-Xénophon, Constitution des athéniens (traduit et annoté par M. Casevitz), Les belles lettres, Paris, 2008

- Plutarque, Vies parallèles – « vie de Périclès », (traduction A-M. Ozanam), Quatro Gallimard, 2001

- D. Levystone, « La constitution des athéniens du pseudo-xénophon. D'un despotisme à l'autre », Revue Française d'Histoire des Idées Politiques, 1/2005 (N°21), p. 3-48

- C. Pébarthe, « L’empire athéniens est-il toujours un empire comme les autres ? », Dialogue d’histoire ancienne Supplément 5/2011 La notion d’empire dans les mondes antiques. Bilan historiographique, p. 57-88

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