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Introduction à la sociologie

Par   •  11 Mars 2018  •  8 629 Mots (35 Pages)  •  501 Vues

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Chapitre 1 : Genèse d’une discipline

Il y a des milliers d’année que la société existe (grec polis) pourtant la sociologie est récente. On trouve dans toutes les époques des analyses proches de la sociologie (Aristote). Elle est historiquement datée car elle commence au 19eme siècle : on analyse les faits sociaux. Avant on parlait de faits politiques, en son sens étymologique. L’usage du mot « social » pour désigner les faits de société s’impose progressivement à partir du 19eme siècle, il se différencie du politique. Montesquieu (1689_1755) s’efforce d’analyser « l’esprit des lois ». D’un point du vue évènementiel on dit que la sociologie est « fille des révolutions ». Révolutions :

- Politique : révolution française

- Economique : 2 révolutions industrielles

Nouvelles interrogations = nouvelles formes de réponses

- Un contexte particulier de naissance

Nuit du 4 août 1789 : contexte politique : abolition des privilèges, premier article de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen qui déclare les hommes libres et égaux en droit. Fin de l’ancien régime, naissance d’une nouvelle société, d’une nouvelle structure sociale.

Contexte économique : bouleversement du tissu social suite aux révolutions industrielles : naissance du capitalisme moderne. Cela pose les bases d’un nouveau système productif qui engendre de profondes mutations dans le tissu social (ex : l’urbanisation, la multiplication des grandes cités industrielles [romans] identifiée comme la principale cause d’une désorganisation sociale). Avant les révolutions industrielles la société avait différentes classes et les familles avaient des liens solides, avec l’urbanisation le noyau familiale est éclaté.

Contexte idéologique : 18eme siècle (siècle des Lumières) parmi les philosophes on trouve Voltaire, Rousseau… qui placent la raison au dessus de tout et l’homme au centre des connaissances. On justifie la recherche rationnelle et on est capable de renoncer aux idées de l’Eglise. Cela amène à une attirance sans bornes pour la science.

- Une exigence scientifique

Encyclopédie (1751 à 1773) pendant 20ans Diderot et d’Alembert vont travailler sur cette encyclopédie. Au 19eme on commence à établir les bases de la sociologie, d’une science qui se consacre à l’homme. En 1832 Saint-Simon propose de l’appeler physiologie sociale « elle plane au dessus des individus qui ne sont plus pour elle que des organes du corps social dont elle doit étudier les fonctions organiques ». Les individus sont identifiés comme des organes du corps social : à l’époque on se sert des modèles de la physique-chimie, on cherche une méthode à appliquer sur les hommes grâce à laquelle on pourrait expliquer les problèmes de misères urbaines… Les saint-simoniens voulaient se rapprocher du pouvoir, ils ont réussi lorsqu’ils ont conseillé Napoléon.

Une sociologie évolutionniste. Elle se sert toujours de la biologie, et on assiste progressivement à l’émergence du scientisme = foi en la toute-puissance des sciences pour répondre à tous les problèmes humains, et au positivisme = doctrine philosophique développée par Auguste Comte qui considère que la seule connaissance est celle des faits et de l’expérience scientifique. Avec cette foi en la science on abandonne la conception religieuse, on laïcise la société.

A ses origines la sociologie était exclusivement française, on doit attendre la fin du 19eme pour que des auteurs allemands développent la sociologie.

Chapitre 2 : les grands précurseurs

- Auguste Comte (1798-1857)

Il poursuit la pensée de Saint-Simon, il se soucie du développement économique. Auguste Comte se réapproprie la théorie de saint-Simon mais il s’en détache rapidement. Les saint-simoniens (entre secte et groupe de pression) ils vont accompagner Napoléon 3 dans la mise en place de sa politique économique. A. Comte est convaincu que par la science le cours des choses devient meilleur. La physiologie sociale devient chez lui la physique sociale qu’il abandonne pour le terme sociologie. C’est un effort permanent pour rejeter les a priori. C’est l’observation et l’expérimentation qui permet de créer de nouvelles lois pour le développement de l’espèce humaine. Pour A. Comte « il y a des lois aussi déterminées pour le développement de l’espèce humaine que pour la chute d’une pierre ». A cette époque on pense pouvoir tout expliquer par des principes scientifiques formels.

- Précurseur de la méthode hypothético-inductive

Elle part des faits pour parvenir à l’élaboration d’une théorie. Elle s’oppose à une démarche hypothético-déductive qui part d’un système théorique pour vérifier les faits. Comte va proposer une hiérarchie des sciences, pour lui la sociologie complète et parachève l’évolution des autres sciences.

Schéma de hiérarchie des sciences :

Etude de la terre ou cosmologie :

- Science abstraite : les mathématiques

- Sciences concrète : la physique et la chimie

Etude de l’homme ou sociologie :

- Etude de l’ordre vital : la biologie

- Etude de l’ordre humain collectif : la sociologie

- Etude de l’ordre humain individuel : la morale

- La loi des trois états :

Loi progressive, générale qui explique l’évolution de l’esprit humain.

- Etat théologique ou fictif (religion au second plan) permet à l’esprit humain de se représenter les phénomènes comme le produit d’agents surnaturels, dont l’action est arbitraire qui peut expliquer toutes les anomalies que l’on constate dans l’univers. Proust : toute société que crée des règles de vie a des principes religieux.

- Etat métaphysique ou abstrait : les agents surnaturels et divinités sont remplacés par des entités abstraites. Ex : la société française du 18eme et 19eme met en avant les valeurs de la république « liberté égalité fraternité », la société y donne un

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