Introduction à la sociologie
Par Ninoka • 13 Septembre 2017 • 6 956 Mots (28 Pages) • 735 Vues
...
- De la division du travail social (1893) : comment la société peut-elle tenir, alors que l'individualisme grandit?
- Les règles de la méthode sociologique (1895)
- Le suicide (1897) : applications des méthodes sociologiques.
L'objectif est de proposer une analyse rationaliste des faits sociaux tout en appliquant la méthode des sciences dures aux sciences sociales. Plus de séparation science naturelles / de l'esprit.
DONC la sociologie peut revendiquer le statut de science.
Pour DURKHEIM, le sociologue doit se détacher de ses pré-notions (préjugés) afin de produire un savoir productif. Il faut observer vis-à-vis des faits sociaux une certaine attitude mentale.
→ Peut-on étudier scientifiquement un objet doué de conscience (ou un sujet) ?
→ Peut-on étudier rationnellement un monde social auquel j’appartiens forcément?
Durkheim veut rompre avec :
- Le déterminisme biologique : il n'explique rien.
- La philosophie de l'Histoire : trop descriptive et pas assez ancrée dans le moment présent.
- La psychologie : inutile car n'analysant que la conscience individuelle (inutile car l'Homme est un être social).
→ Existence de la sociologie comme discipline universitaire.
2 règles : traiter les faits sociaux comme des choses
expliquer le social par le social : tout fait social est auto-reproductif (suicide : explication différente de la folie.)
l'analyse de Durkheim profondément marquée par la sociologie Française, qui sera longtemps dominé par le 'holisme' (la société détermine les individus dont la société est supérieure au somme des parties des individus). Peu à peu, la sociologie va effectuer un regard sur elle-même et va même permettre aux autres sciences d'effectuer un retour réflexif sur elle-même.
Robert MERTON dans un article de 1938 met en évidence l'existence d'un ethos scientifique. C'est un état d'esprit caractérisé par 4 normes essentielles :
- Il faut un certain universalisme
- Le communalisme
- Le désintéressement : la connaissance doit être recherchée pour elle-même donc pas de but lucratif
- Le scepticisme organisé : toute proposition scientifique doit être soumise à la critique et à des tests de vérification perpétuels.
Il va jusqu'à dire que ces caractéristiques ne sont valables que dans des régimes démocratiques, et qu'un régime totalitaire laisse place au scepticisme organisé. Toute science est donc le résultat d'une construction sociale et donc pas une production naturelle.
2. UNE SCIENCE PLURIELLE, DANS SES METHODES ET DANS SES PRATIQUES
A. UNE DIVERSITE DE PARADIGMES
2 ouvrages fondamentaux dans les années 30 : Le nouvel esprit scientifique de Gaston BACHELART
La logique de la découverte scientifique de Karl POPPER
→ dépasser l'opposition empirisme / rationalisme. Il faut mettre en œuvre un matérialisme rationnel. Le chercheur est un sujet actif dans la construction du savoir. Pour Popper, la science naît dans les problèmes et finit dans les problèmes. Pour Bachelard, la démarche scientifique réclame la constitution d'une problématique. Il se livre à une critique très sévère de l'inductivisme et de l'empirisme, car pour lui la science se construit contre les illusions de la connaissance immédiate, contre les évidences. Il milite pour la philosophie du 'Non'. Une addition d'observations ne permet jamais d'atteindre une proposition générale. Un énoncé scientifique doit être réfutable.
Thomas KUHN dans La structure des révolutions scientifique : il s'oppose à une vision linéaire de l'histoire des sciences. Pour lui, l'Histoire du développement scientifique ne suit pas une ligne continue, il s'agit plutôt de cycles caractérisés par des périodes de science normale, au cours de laquelle les chercheurs d'une discipline travaillent au sein d'un paradigme dominant.
Un paradigme dominant peut toujours être remis en cause. S'ouvre alors une période de révolution scientifique à l'issu de laquelle une science normale émerge.
Critiques :
- La conception de Kuhn peut pencher vers un certain relativisme (le fait que tout se regroupe)
- Dans sa vision, on a l'impression qu'un seul paradigme existe à un moment donné de l'Histoire. En réalité, il y en a toujours plusieurs.
B. UNE DIVERSITE DE FACONS DE PRODUIRE LA SOCIOLOGIE
2 grandes méthodes pour concrètement faire de la sociologie :
- Quantitatives (stats et chiffres) : prendre de la hauteur, de la distance, par rapport à la réalité sociale. Cette méthode permet de procéder à des comparaisons dans l'espace et dans le temps.
- Qualitatives : produire des connaissances à partir de rencontres établies entre le chercheur et l'objet étudié. Cette démarche repose sur la vigilance de l'enquêteur, cherche à s'approcher du terrain et à prendre en compte la vue de l'individu. Méthode très utilisée en ethnologie. Elle permet de mieux prendre en compte le sens que les acteurs donnent à leur propres actions. Mais le risque est que le chercheur perde son objectivité.
3. QUI N'EMPECHE PAS LA REELLE INSTITUTIONALISATION DE LA SOCIOLOGIE
A. L'ECOLE FRANCAISE : UNE TRADITION DETERMINISTE ET HOLISTE ?
Une des opposition centrale en sociologie est celle entre holisme et individualisme méthodologique. La tradition française s'inscrit plutôt dans le holisme. La totalité est plus que la somme des parties qui la compose (1 + 1 = 3).
Bourdieu se situe dans cette tradition. Il exerce
...