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Elections, facteur de stabilité ou d'instabilité ?

Par   •  6 Novembre 2018  •  3 189 Mots (13 Pages)  •  367 Vues

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de Côte d’ivoire est un exemple probant de cette inéquité et de cette justesse des élections. En effet, de nombreuses accusations ont été portées mutuellement à l’encontre du candidat sortant Laurent Gbagbo et à son opposant Alassane Ouattara sur des actes d’intimidations des citoyens électeurs dans certaines régions du pays avant, pendant et après les élections. C’est ainsi par exemple que dans la capitale du pays, des affrontements ont eu lieu à Yopougon, un quartier ayant voté en majorité pour Alassane Ouattara et ou les troupes loyales de Gbagbo sèment la terreur. Cette période électorale se termine avec un bilan de 3248 morts, soit 1452 pour le camp de Laurent Gbagbo, 752 pour celui d’Alassane Ouattara et 1069 non attribués à aucun des camps en raison de la difficile identification des victimes.

Par ailleurs, une étude effectuée par le réseau de recherches non partisane su la démocratie et la bonne gouvernance « Afrobaba baromètre : donner une voix au peuple » quelques années après cette période électorale sanglante et publiée le 17 février 2015 dévoile à quel point les populations vivent dans la peur de l’intimidation politique et des violences électorales. Ainsi, il en ressort que un ivoirien sur trois vit dans une grande peur lors des campagnes électorales, donc avant le déroulement proprement dit de la tenue des élections.

Ensuite, l’un des principes qui est loin d’être respecté en Afrique et qui est généralement source de conflits est l’acceptation des résultats des élections par les partis non seulement gagnants mais encore et surtout perdants. Ces derniers ne font plus preuve d’un esprit de « fair-play », mais revendiquent leur victoire sur la base de fraude électorale, de corruption ou encore de tricherie. Cette non-acceptation de la défaite a été source de conflits tant politiques que socioculturels au sein de ces territoires, allant jusqu’à entraîner de nombreuses pertes en vies humaines, des tueries entre partisans opposants et des dommages en infrastructures. L’un des exemples types de ces violences électorales et post-électorales est le Kenya lors des élections présidentielles de 2007-2008. Plus communément connue sous le terme de « crise kényane de 2008 », celle-ci naît à la suite de la proclamation des résultats présidentiels faisant du candidat sortant Mwai Kibaki vainqueur face à son opposant Raila Odinga, ce dernier ainsi que ses partisans n’acceptant malheureusement pas ce résultat. Un bilan de 1500 morts et de 300 000 déplacés révèlent à quel point la négligence de principes démocratiques électoraux peuvent être un facteur d’instabilité au sein du cadre national.

B) L’incompétence des institutions électorales

Lors de leur entrée dans un cycle de démocratisation, les Etats africains se sont empressés de mettre en place des institutions chargées de gérer le processus électoral, afin que celui-ci se passe dans la transparence, la légitimité et le plus calmement possible. Il s’agit par exemple de l’ONEL (Organisation Nationale des Elections) au Sénégal ou encore des différentes commissions électorales qui y sont respectivement représentés.

Les commissions électorales sont mises en place pour répondre à la méfiance manifestée envers les administrations électorales qui sont beaucoup ancrées dans la culture du parti unique ou encore des régimes politiques militaires. Elles doivent être autonomes et/ou indépendantes du gouvernement. Elles doivent également s’assurer de la légitimité des élections, ainsi que viser l’adhésion consensuelle de tous les acteurs de la vie politique à la conduite des processus électoraux. Dans sa décision du 23 décembre 1994, La cour constitutionnelle du Benin fait bien part de cette idée lorsqu’elle dit : « La création de la commission électorale nationale autonome (CENA), en tant qu’autorité administrative indépendante, un organe disposant d’une réelle autonomie par rapport au gouvernement, aux départements ministériels et au parlement, pour l’exercice d’attributions concernant le domaine sensible des libertés publiques, en particulier les élections honnêtes, libres et transparentes (...) la création d’une commission électorale indépendante est une étape importante de renforcement et de garanties des libertés publiques et des droits de la personne ; elle permet, d’une part d’instaurer une tradition d’indépendance et d’impartialité en vue d’assurer la transparence des élections, et d’autre part de gagner la confiance des électeurs et des partis et mouvements politiques ».

Or, dans les pays africains, ces commissions sont non seulement incompétentes du fait qu’elles ne respectent pas leur indépendance vis-à-vis du gouvernement, mais encore et surtout pendant les périodes électorales, elles sont loin de faire preuve de neutralité et d’impartialité et se révèlent incapables de gérer les « affrontements politiques » qui y ont pignon sur rue en leur sein. Lors des élections présidentielles de 2010-2011 en Côte d’Ivoire, à la suite de proclamation des résultats faisant d’Alassane Ouattara le vainqueur face à Laurent Gbagbo, la commission électorale indépendante composée en majorité de l’opposition au pouvoir en place aurait proclamé la victoire de Ouattara malgré le délai de proclamation dépassée. De l’autre côté, la Conseil Institutionnelle dudit pays avec à sa tête Paul Yao N’Dre réputé proche de la femme du candidat sortant, conteste les résultats en les qualifiant d’invalides du fait du délai abordé précédemment. Si même les commissions électorales et les administrations électorales se retrouvent dans l’incapacité de parvenir à la bonne gestion et au contrôle des élections, qui est ce qui le ferait ?

Cette opposition au niveau politique engendre également des oppositions au niveau de la société qui se traduisent par des conflits et violences tels que ceux ayant été évoqués dans le cas de Côte d’Ivoire ou encore du Kenya.

II) Moyens de résolution des conflits électoraux en Afrique : Pour une bonne stabilité politique et socioculturelle

Dans cette partie, il s’agit de proposer des moyens appropriés pour prévenir ou guérir à long terme les ‘’maladies violentes’’ causées par les élections. C’est notamment les avancés à tous les plans du pays (A) et les interventions de communauté

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