Comment expliquer l’instabilité de la croissance ?
Par Matt • 13 Octobre 2017 • 5 591 Mots (23 Pages) • 721 Vues
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- Lorsque l’écart de production est nul le taux de chômage gravite autour de 6%. Cela est du au chômage structurel *chômeurs en reconversion, en transition, ou qui n’ont pas les qualifications adaptées.
- Une économie qui connaît une production effective durablement inférieure à la croissance potentielle risque de dégrader à long terme son potentiel de croissance * chômage élevé qui provoque à long terme une diminution du capital humain et donc de l’employabilité, faible investissement-innovation et fuite des capitaux
- La faible croissance réelle dégrade la PGF et le capital humain.
B) Comment explique-t-on les fluctuations économiques ?
- L’humanité a de tout temps connu des crises économiques
- Les crises précapitalistes de l’Ancien Régime, résultaient d’une production agricole trop faible pour répondre à la demande, aux besoins physiques : crises de sous-production.
- Aujourd’hui, la crise moderne est due à une surproduction par rapport aux besoins solvables.
LE PARADOXE DE SOLOW
- Les années 1980 marquent le début de l’utilisation à grande échelle des nouvelles technologies de l’information et des télécommunications (NTIC), ce que l’on a appelé l’économie numérique.
- L’économiste américain R. Solow s’étonnait, au milieu des années 1980 de « Voir des ordinateurs partout, sauf dans les courbes de productivité » et de croissance.
- Il lui semblait en effet paradoxal que le progrès technique se diffuse dans une économie sans que cela ne fasse augmenter la croissance.
- En effet, le passage aux NTIC nécessitait une adaptation des travailleurs, le capital humain n’était pas en mesure de s’approprier ce progrès technique.
- Ce n’est qu’à partir du milieu des années 90 qu’on observe la « fin du paradoxe de Solow »
- La productivité globale des facteurs augmente et entraine une hausse de la croissance économique.
- Les innovations liées aux NTIC transforment le fonctionnement économique. Les méthodes de production et l’organisation du travail se sont vues changées en profondeur par le progrès technique.
- L’innovation peut améliorer la croissance potentielle et réelle si les agents-économiques mettent en œuvre des transformations des méthodes de production pour s’approprier cette innovation.
CYCLES ECONOMIQUES
- Selon plusieurs auteurs, la production serait soumise à des cycles. C’est à partir de la fin du 19ème siècle que les économistes vont faire apparaître cette explication des fluctuations économiques par les cycles de l’économie.
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- Pour Schumpeter, trois cycles se superposent et expliquent pour l’essentiel l’évolution de la conjoncture.
- des cycles courts : repérés par Joseph Kitchin (R-U, 1923) d’une durée de ¾ ans. (=cycles Kitchin)
Ils sont liés aux pratiques de stockage et de déstockage des entreprises.
> En période d’expansion les entreprises produisent pour répondre à la demande ce qui a tendance à accélérer la croissance.
> Au contraire, pendant les ralentissements, elles vont chercher à écouler leurs stocks et donc elles ne produisent plus ce qui accélère la récession.
- des cycles des investissements : mis en évidence par l’économiste français Clément Juglar (1862).
Ce sont des cycles moyens ou « cycles des affaires » d’une durée moyenne de 8/9 ans.
Il analyse pour sa part le retour des crises sous l’angle de cycles du crédit : un crédit donné trop facilement par les banques en période d’expansion pousse à un surinvestissement. Lorsque, le ralentissement intervenant, les entreprises qui ont surinvesti sont dans l’incapacité de rembourser le crédit progresse vers un surendettement.
Dans les périodes de croissance, de prospérité, on constate donc une euphorie collective qui provoque l’aveuglement des agents-économiques aux risques économiques ce qui les amènent à prendre des risques excessifs.
- On parle d’une phase d’auto-intoxication
- des cycles dits de Kondratiev : ce sont des cycles longs (40/60ans).
Reprenant l’analyse de Marx au niveau du long terme, l’économiste russe Nikolaï Kondratiev, met en lumière l’alternance de périodes de franche accélération, qui succèdent à des périodes de croissance ralentie.
Schumpeter va les expliquer par l’innovation c’est à dire par un ensemble d’inventions qui va créer un cercle vertueux d’innovations « en grappe » (une innovation dans un secteur en entrainant dans d’autres). *textile, machine à vapeur, chimie.
- Cela va provoquer un phénomène de destruction créatrice qui va se terminer par une crise du fait de l’épuisement de l’innovation. La fin de ces cycles étant donc l’épuisement de ces vagues d’innovations.
- Schumpeter estime que les cycles sont liés et que la superposition de ces trois cycles équivaut aux crises les plus graves.
CYCLE DU CREDIT
- Ces cycles sont également liés au comportement des banques : l’existence de fluctuations est aussi à relier à la dynamique de l’endettement. C’est le cycle du crédit.
- En période d’expansion, il y aurait un excès de confiance qui se traduirait par :
- une surévaluation de la solvabilité des emprunteurs.
Des prêts sont accordés dans des proportions de plus en plus importantes et notamment à des agents de moins en moins solvables. *NINJA pendant la crise de 2007.
- augmentation des crédits distribués car on considère qu’il y a un risque de défaut faible. Les agents économiques sont d’autant plus incités à s’endetter du fait de l’augmentation de la valeur de leur patrimoine
- Cela est accéléré par les phénomènes de mimétismes des investisseurs qui créent des bulles spéculatives
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