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Du contrat social, Livre II, chapitres I, II, II, IV, Rousseau

Par   •  9 Octobre 2018  •  2 899 Mots (12 Pages)  •  559 Vues

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En revanche, la volonté générale, qui ne se trompe pas, peut être trompée. En premier lieu, elle peut être trompée par les sophistes, c’était là le sens de la fin du chapitre précédent. Mais surtout, elle peut être trompée par l’esprit de parti. Partis, groupes d’intérêt et de pression etc.…, tout cela concourt à tromper le peuple, à le détourner de ses buts. Pour Rousseau, les partis ne concourent pas à l’expression de la volonté générale pour la raison qu’ils sont ; par définition même, l’expression de la particularité. Or, la volonté générale est la pensée de l’universel : c’est en ce sens qu’elle exprime la moralité objective.

Sur la différence essentielle entre volonté générale et volonté de tous, nous apporterons de plus amples précisions dans la suite de notre exposé.

- Les délibérations du peuple peuvent aboutir à l’erreur si, au lieu d’en comptabiliser chaque voix et chaque volonté on les laisse se dissoudre dans des associations partielles : la somme de ces associations n’aboutit alors pas à la volonté générale et au bien commun.

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Des bornes du pouvoir souverain

La première ligne de ce chapitre IV fait explicitement référence à la conception selon laquelle l’Etat est une personne morale. Cette conception convient à Rousseau car elle lui permet de concevoir le peuple comme moi moral collectif, siège de l’unité du pouvoir et de l’agir au sein de l’Etat. Chez Rousseau, l’Etat est, peut-on dire, la demeure du peuple : sans l’Etat il n’y aurait pas de peuple. Pourquoi ?

Parce que la souveraineté est la définition de l’Etat, elle est l’âme de la république. En tant que telle, elle est passive, parce qu’elle est l’idée de l’Etat ; mais en tant que volonté elle est active : volonté qui existe dans le peuple ou le roi. Rousseau, on le sait, la fait exister dans le peuple. Il n’y aurait pas de « peuple », s’il n’y avait pas de souveraineté, pas d’Etat. Le peuple est donc le souverain, et sa volonté est souveraine si, et seulement si, elle prend corps au sein de l’Etat.

Le pacte social donne au souverain un droit absolu sur tous ses sujets. Néanmoins ce droit, pour exister, doit être raisonné : la volonté du souverain a toujours une cause et « ne peut charger les sujets d’aucune chaîne inutile à la communauté ». Le souverain ne peut agir que sur des cas généraux et doit laisser les faits ou les droits particuliers à l’exécutif (« par la nature du pacte, tout acte de souveraineté oblige ou favorise également tous les Citoyens, en sorte que le souverain connaît seulement le corps de la nation et ne distingue aucun de ceux qui la composent »).

- La volonté générale doit rester générale : elle forme les lois et c’est le gouvernement et le judiciaire qui par leurs décrets ou leurs arrêtés font que la loi s’applique aux situations particulières.

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Explication de notions conceptuelles

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Souverain, souveraineté

- Souverain

Du point de vue étymologique, le souverain est le pouvoir suprême au dessus duquel il n’y a pas de supérieur.

Dans un sens plus spécifique, le souverain désigne l’instance qui, dans une société, détient en droit le pouvoir d’où dérivent tous les autres.

Pour Rousseau, le souverain c’est le peuple en tant que corps moral collectif doté de volonté.

- Souveraineté

La souveraineté c’est l’autorité suprême. Selon Rousseau elle réside dans le peuple et ne peut être cédée ou divisée. Se faisant, la souveraineté appartient à l’ensemble des citoyens.

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Volonté générale et Volonté de tous

Jean-Jacques Rousseau nous invite à distinguer la volonté générale de la volonté de tous.

La volonté de tous est un consensus obtenu par un compromis où chacun cède sur certaines exigences. Ce n’est rien de plus que la somme de plusieurs volontés individuelles.

La volonté générale quant à elle entend intégrer toutes les exigences individuelles dès lors qu’elles ne s’opposent pas au bien commun. La volonté générale est donc bien générale car elle est celle d’une personne une – à savoir le peuple, qui en sa qualité de moi collectif est doué d’une volonté propre qui est une.

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Citoyen et Sujet

L’homme considéré comme membre du souverain qui décide des lois est un citoyen. Il n’est tel qu’en considérant son lien avec les autres membres du corps politique. Mais sa volonté individuelle tant qu’elle est en harmonie avec le bien commun est entièrement intégrée dans la loi. La loi est donc l’émanation de sa volonté raisonnable.

Sous l’angle de celui qui est amené à obéir à la loi, l’homme est un sujet. Il est contraint par la loi qui est le reflet de sa volonté de citoyen. En un sens le sujet obéit en partie à lui-même en tant que citoyen. Comme sujet, il est donc contraint par la loi mais non forcé par un pouvoir extérieur.

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Confrontation de la pensée de Rousseau a celles d’autres penseurs

Proudhon, critique de Rousseau

Extraits et présentation

Les extraits ci-dessous sont tirés de deux ouvrages de Proudhon se situant à deux moments distincts de l’histoire de sa pensée. Il s’agit d’une part d’Idée générale de la révolution au XIXe siècle (1851) et d’autre part Du principe fédératif (1863). Ces textes permettent d’analyser plus précisément les différences entre le républicanisme néo-athénien de Rousseau (basé sur la démocratie directe), un libéralisme économique (antiétatique), l’anarchie, puis le fédéralisme de Proudhon. En particulier, ces extraits abordent la notion de contrat politique et économique.

“Négation traditionnelle du gouvernement”, in Idée générale de la Révolution au XIXe siècle (1851)

Rousseau selon Proudhon dénature la notion de contrat social qui

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