Stress - police
Par Ramy • 5 Juillet 2018 • 2 412 Mots (10 Pages) • 702 Vues
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Afin de bien répondre au stress, les policiers doivent maintenir une excellente hygiène de vie. Cette hygiène comporte plusieurs aspects. Il est important d’accorder autant d’importance à la santé physique (repos, nutrition et entrainement) et psychologique (connaitre ses zones de contrôlabilité, bien réguler nos émotions, avoir une bonne estime de soi et être positif) qu’aux relations interpersonnelles (conserver des relations interpersonnelles externes à son milieu de travail, avoir un bon support social et offrir de son temps à une cause quelconque). S’assurer de maintenir un équilibre au sein de ces trois aspects permet aux policiers de traverser plus facilement les périodes de stress. (Thiboutot, 2000)
Pour comprendre comment le corps réagit à une période de stress prolongé, il faut venir à l’évidence que tous ne sont pas égaux en période de stress. Certains seront plus résistants alors que d'autres, beaucoup plus fragiles. Cette résistance est due en grande partie à hygiène de vie des policiers. En effet, lors d’une période de stress continue, le corps traverse trois phases. Il y a la phase d’alerte (L’organisme mobilise ses ressources.), de résistance (L’organisme puise dans ses réserves.) et d’épuisement (L’organisme n’a plus de ressource.). Ces trois phases bien distinctes peuvent mener les policiers à un apprentissage, une remise en question, une dépression ou encore la mort. (Thiboutot, 2000)
L’impact du stress sur l’organisation policière
Il est évident que la première personne touchée par le stress est le policier lui-même. Malgré les conséquences au plan personnel, il y a de nombreuses conséquences au plan collectif. Il y a le volet sanitaire (de l’eczéma, de l’hypertension, du diabète et des dépressions), économique (l’absentéisme, des problèmes de discipline, l’augmentation de l’agressivité et des accidents de travail), et sociétal (les arrêts de travail de longue durée et la prise chronique de médicaments). L’ensemble de ces conséquences se fait sentir au sein d’une entreprise. (Merck & Landier, 2009) (Berghmans, 2010)
Afin de bien comprendre comment un service de police est affecté par ces conséquences, il est important de tresser le parallèle entre ces problématiques et le métier de policier. Plus haut, nous avons mentionné les facteurs de stress lié à la fonction policière. Il est maintenant possible de relier tous ces éléments ensemble et de comprendre comment le stress affecte les organisations policières.
Les coûts du stress pour l’organisation policière dépassent largement le volet économique. Évidemment, cet aspect est le principal levier d’action pour la haute direction. Cependant, il est important de mesurer les impacts sous-jacents à cette problématique. Afin de bien comprendre l’impact du stress pour l’organisation, rappelons-nous que les services de police sont imputables des services qu’ils rendent à la communauté. (Demers, 2009) Souvent oubliée, cette vision de l’organisation policière comme un service à la collectivité est rarement prise en considération lorsque l’on parle du coût du stress dans le milieu policier. Ainsi, lorsque les membres de l’organisation subissent un stress constant, des comportements répréhensibles peuvent être commis. L’aspect majeur à prendre en considération est soulevé plus haut. Le stress augmente l’agressivité des travailleurs. (Merck & Landier, 2009) Cet aspect est très important, considérant que les policiers sont les seuls à pouvoir employer la force physique dans le cadre de leur travail. Or, dans le cas d’une mauvaise utilisation de la force, les policiers engendrent non seulement leur propre responsabilité civile, mais aussi celle de l’organisation. Encore pires, ils peuvent engendrer leur responsabilité criminelle. En somme, rappelons-nous que le policier exerce un rôle complexe. Leurs actions ont un impact direct sur les citoyens qu’ils côtoient. En effet, leur prise de décision est d’une importance capitale considérant qu’ils peuvent priver un individu de sa liberté.
Conclusion
Il est évident que le stress n’a pas que des effets négatifs sur les policiers. Il y a plusieurs milliers d’années, le stress permettait aux hommes paléolithiques de survivre. Aujourd’hui encore, le stress permet au policier d’avoir les ressources nécessaires afin de combattre lors de situation à haut risque. Bien que le stress comporte plusieurs vertus important à la vie humaine, notre mode de vie moderne nous impose un niveau de stress largement supérieur à ce dont l’humain peut supporter. Bien que les études présentées plus haut mentionnent toutes que le stress est mauvais pour la santé, des études récentes tendent à démontrer que notre vision du stress a un impact considérable sur notre santé. En effet, celles-ci tendent à démontrer qu’une personne qui se soucie peu ou pas du fait qu’elle est stressée sera moins affectée par le stress que la personne qui se soucie de son stress chronique. (McGonigal, 2013) Or, il est possible de croire que la façon dont les policiers choisissent d’aborder les problèmes qu’ils vivent au travail a un impact considérable sur leur santé globale.
Les points de convergence et de divergence des documents
Afin de bien comprendre ce travail, il est important de savoir que le stress chez les policiers est très peu documenté. Le sujet se rapprochant le plus du stress chez les policiers est celui des forces armées. Cependant, dans le cas des forces armées, les recherches abordent surtout le stress post-traumatique. Ainsi, l’utilisation de sources d'il y a plusieurs années a surtout permis de faire des parallèles avec les nouvelles études sur le stress qui ne traitent pas directement du métier de policier.
L’ensemble des textes consultés présente le stress sous une forme plutôt négative. Bien que tous les textes aillent sensiblement dans la même direction, chacun de ces textes abordent différents points de vue. Tout en présentant le stress de façon générale, certains textes soulignent l’importance de la santé du sujet alors que d'autres soulignent l’importance du temps d’exposition ainsi que les éléments nécessaires à la formation d’un stresseurs. Malgré que tous soulignent que le stress est nuisible, certains accordent beaucoup d’importance à la responsabilité du sujet. Or cet aspect a été soulevé plus directement par une seule source. En effet, cet aspect semble être tabou dans les recherches sur le stress. La tendance semble accorder beaucoup plus d’importance
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