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TRAGEDIE DES COMMUNS HARDIN 1968

Par   •  21 Août 2018  •  3 092 Mots (13 Pages)  •  387 Vues

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- La croissance démographique

Certains scientifiques considèrent la croissance exponentielle de la population humaine d'être un exemple de tragédie des biens communs. Dans ce cas, la ressource commune est la planète Terre et toutes ses ressources partagées. La population du monde a atteint un énorme 7 milliards d'individus.

Examiner la croissance de la population comme une tragédie des communs montre que l'épuisement des ressources communes ne sont pas toujours le résultat de la cupidité. Juste en existant, chaque personne utilise de l'eau, l'air, la terre et les ressources alimentaires ; diviser ces ressources entre les 7 milliards de personnes (et comptage) tend à les étirer assez minces.

Critiques de la tragédie des communs

Bien sûr, une critique facile à formuler à Hardin, c’est qu’en attaquant la gratuité de l’accès aux ressources, il ouvre la porte à une volonté de tarification, voire de marchandisation de celles-ci. Bien que son article n’affiche pas une position claire entre la gestion publique ou la gestion privée des ressources communes, d’autres se sont chargés d’avancer en ce sens.

En effet, les tenants du marché ont tôt fait de voir le problème de la gestion des ressources communes comme résidant dans la gratuité de celles-ci plutôt que dans les conditions dans lesquelles le marché place les gens qui tentent de vivre de ces ressources. Conséquence : on réduit l’accès en faisant une discrimination par le prix qui élimine les petits joueurs tout en rendant tout à fait possible la surexploitation par les plus gros. Car ce qu’oublient – volontairement ou non – les tenants de cette option, c’est que la limitation par le prix n’empêche en rien la surexploitation. La question centrale pour ceux qui exploitent cette ressource étant la capacité de générer des profits et non le coût d’exploitation. Tant que des prix de vente permettent de dégager un profit, on exploitera la ressource. Ainsi devant la raréfaction d’une ressource autrefois commune et maintenant privée, l’augmentation constante du prix de vente rend possible (voire encourage) une surexploitation, malgré la présence d’une tarification.

Les apports de Ostrom dont nous parlions plus haut permettent de contrecarrer cette critique en proposant une alternative au libre-marché. Cependant, dans son excellent Green economics, Robin Hahnel formule un certain nombre de critiques à la vision d’Ostrom.

D’abord, au sujet de l’équité, Hahnel pose de sérieuses questions au principe de la gestion par les communautés ou par les utilisateurs et utilisatrices des ressources. Que ce soit pour un pré, une forêt ou une rivière, si la communauté qui bénéficie de la ressource est déjà très riche et se voit concéder la gestion d’une partie du bien commun, ne venons-nous pas de donner à cette communauté encore plus de richesse commune, augmentant ainsi les inégalités ? La gestion par les communautés peut facilement avoir comme point aveugle les intérêts de l’ensemble de la société.

Ensuite, les utilisateurs et utilisatrices ou les communautés environnant les ressources auront-ils vraiment les moyens de s’organiser entre eux ? Il n’est pas question ici de dire que cette organisation est impossible, Ostrom étudie d’ailleurs plusieurs cas de communauté faisant elles-mêmes la gestion de leurs ressources. Cependant, les tenants de la gestion communautaire oublient commodément que l’économie de marché comporte des biais importants qui défavoriseront cette organisation.

Hahnel rappelle que les utilisateurs et utilisatrices auront d’abord de la difficulté à se coaliser, car chaque différence entre eux (de meilleures ressources, de meilleures capacités physiques, etc.) sera vu comme un potentiel avantage individuel sacrifié pour la communauté et poussera ceux qui les détiennent à être réfractaires à la mise en communauté.

Si la mise en communauté fonctionne néanmoins, l’apparition de joueurs extérieurs (un bateau de pêche qui vient pêcher sans suivre les règles fixées par la communauté, une entreprise de coupe qui vient sabrer dans une partie de forêt que les utilisateurs locaux avaient choisi de préserver, etc.) déstabilisera la situation. En particulier si la communauté n’a pas de pouvoirs légaux afin d’arrêter l’exploitation des ressources par d’autres. Le problème du free-rider, récurrent dans la gestion des biens publics au sein d’une économie de marché, frappe encore. Ceux et celles qui se restreignent sur le champ pour la préservation à long terme de la ressource ont alors d’importants incitatifs à cesser de participer à l’effort commun.

Face à ce genre de critique Ostrom a établi une série de conditions que devait rencontrer la gestion communautaire des ressources pour être efficace. Au Québec, la gestion de l’eau par bassin versant est un exemple de gestion par les communautés coordonnées par l’État qui n’est pas sans intérêt. En effet, l’intervention étatique force les communautés à s’entendre et à s’organiser et permet d’empêcher que des joueurs externes ne respectent pas les règles fixées par les organisations locales.

Bref , Hardin estimait que l'homme est prisonnier d'un système qui l'oblige à accroître l'exploitation sans limites, dans un monde pourtant limité. La validité de ce modèle a été contestée à partir des années 1970, tant sur le plan théorique qu'au niveau empirique.Hardin aurait effectué une confusion entre les concepts de propriété commune et de ressources en libre accès. Une ressource en régime de propriété commune appartient à un groupe d'individu qui peut généralement exclure les non-membres de l'usage, tandis qu'il n'existe aucune restriction d'entrée et d'usage pour une ressource en situation de libre accès. Les règles limitant l'exploitation, présentes dans de nombreuses ressources en propriété communes, ont ainsi été ignorées par Hardin.

Solutions pour éviter la surexploitation des ressources :

Trouver une solution à la tragédie des biens communs fait partie des problèmes récurrents de la philosophie politique et de l'économie politique. Pour schématiser, il existe, trois solutions différentes pour éviter la surexploitation des ressources : la nationalisation, la privatisation (selon Hardin), et la gestion par des communautés locales.

- Nationalisation

L'idée, apparue dans

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