Les médias et la vie politique
Par Matt • 5 Décembre 2018 • 1 975 Mots (8 Pages) • 505 Vues
...
→ La centralité politico-médiatique des sondages d’opinion : Explosion de la technique sondagière, du big data qui permettent aux partis de faire leur travail de communication. Par exemple en Angleterre, les travaillistes ont créé "Excalibur", banque de donnée qui regroupe toutes les déclarations publiques, c'est un mode de fact-checking permanent. Il y a une sorte de mise en attente de la vie politique qui appauvri la vie politique.
De cette montée, Roland CAYROL met en avant 3 dérives imputables aux médias :
→ La personnalisation du pouvoir et l'effondrement des partis : Le parti disparait tel qu'il était à l'origine et ce qui devient important est la personne (Obama, Macron). On observe la capacité à instrumentaliser la médiatisation à leur opinion. Aujourd'hui, remporter des élections c'est être un bon candidat médiatique
→ Le déplacement de la fonction de mise à l'agenda : Les médias assument la hiérarchisation des sujets entre autres, les politiques suivent le mouvement et l'actualité.
→ La mutation médiatique du discours politique : La temporalité médiatique est deux phénomènes, la centralité du direct et le principe de l'immédiateté, chaque info immédiate recouvre la précédente. On retrouve une temporalité sur le présent (chaines d'info en continu, bandeau défilant, etc.). Les temporalité politique suit la temporalité médiatique. Le discours politique s'est contracté, les extraits de discours diffusés passe de 45 à 8 secondes.
Le discours doit répondre aux 4 C (clair, court, cohérent, crédible) et s'accompagne au niveau physique d'une transformation car ils sont diffusés, qui passe d'abord par la gestuelle, on parle de pacification des corps, bémolisation de la voix, expressivité du visage.
Il y a une grande transformation de la démocratie, on passe d'une trilogie (organisation à trois pôles), citoyens en base, assemblées et partis au milieu et gouvernants en haut. Les médias ont remplacé l'assemblée et les partis au milieu. Ils ne correspondaient plus aux nouvelles exigences de la société.
- Faut-il condamner la médiatisation de la vie politique
Il y a une américanisation de la vie politique, c’est-à-dire une transformation des partis en machines électorales gérées par des experts en communication et un peoplisation de la vie politique, apparition des infotainment et de l'importance du storytelling (art de raconter une histoire pour faire vendre), l'histoire la plus belle étant celle d'Obama, la tyrannie de l'info en continu.
Il peut y avoir des effets positifs comme l'interaction pouvoir peuple en temps réel, ce qui permet une forme de permanence de la présence citoyenne, les sites des grands médias pratiquent souvent les discussions live avec des questions des citoyens et des experts, il y a un gain de transparence la vie privée devient quasiment impossible.
Importance des médias dans la vie politique :
→ Approfondissement de la délibération : parole aux citoyens à travers les réseaux sociaux.
→ Légitimation directe par l’opinion : Les politiques et leurs décisions sont légitimés ou délégitimés.
→ Production de contre-pouvoirs : Les médias sont un 4ème pouvoir, leviers de contestation
- Que fait Internet à la démocratie ?
En 2005 en France, toute la classe politique était pour le oui au traité de l'UE et l'opposition a émergé par Internet avec une constitutions d'opposants. Il y avait un phénomène inédit où les partis étaient pour et que le contre l'a emporté. Il y a eu prise de conscience du pouvoir d'Internet.
Il y a des questions autour du marasme d'Internet.
- Internet est-il un véritable espace démocratique ?
Internet met en situation d'égalité rigoureuse l'émetteur et le récepteur, on s'informe, lit des articles (position de récepteur), on peut commenter, aimer, produire (position d'émetteur).
Des chercheurs parlent d'un laboratoire des alternatives à la démocratie représentative (Dominique CARDON, La démocratie Internet, 2006), car c'est un espace qui relie des personnes égales qui peuvent communiquer en toute liberté voire même de façon anonyme ("Sur Internet personne ne sait que vous êtes un chien")
Il parle d'émancipation masquée, sous couvert d'anonymat on expose des opinions et on rencontre des personnes qui ont les mêmes, des opinions minoritaires s'agrègent. Des communautés ciblées sont créées et cela produit une sorte de satellisation de pôles qui s'agitent sans jamais se rencontrer, c'est l'opposé de l'Agora et du débat démocratique, on reste entre soi. Les internautes fréquentent des sites est des blogs proches de leurs opinions. C'est la logique des communautés d'intérêt commun, qui est aussi une logique d'éclatement des opinions qui a des effets pervers.
Des études ont montré que les individus ne veulent pas se risquer à poster des avis contraires, on parle de spirale du silence, qui consiste à se taire plutôt qu'à se faire rejeter de son groupe d'amis. Les réseaux sociaux ne sont pas démocratiques. La logique d'entre-soi sur Internet produit des effets pervers sur la vie politique, comme de l'aveuglement provoqué.
Un sondage dit que 22% des français s'informent sur Internet, et 55% par la télé et la radio et dans le même temps, 87% des français pensent qu'Internet facilite les hoax et 72% qu'il est dur d'identifier les sources sur Internet.
On parle de notion de bulle filtrante qui filtre ce qui va contre ce que l'on pense
- Les effets pervers d'Internet sur la vie politique
On assiste à nombre de transgression des règles du jeu politique (des sites de ventre de votes aux enchères, vote-swapping (échange de votes), cybersquatting (usurper une identité politique en enregistrant le nom de domaine du site internet).
Problèmes des fakes news défavorables à Clinton en 2017, exemple d'une information selon laquelle le Pape soutient Trump. Le patron de Facebook
...