VIE POLITIQUE CONTEMPORAINE
Par Andrea • 4 Mars 2018 • 24 286 Mots (98 Pages) • 708 Vues
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Section 1 : Qu'est ce qu'un parti politique ?
Paragraphe 1 : La définition de Weiner et de La palombara :
La définition de Weiner et de La Palombara. A propos de cette définition on pourra parler de notion restrictive. Les 4 critères du parti politique sont les suivants :
- Il faut une organisation durable :
C'est une organisation qui se prolonge au delà de ses fondateurs. Un parti ne peut se réduire à un rassemblement de fidèles autour d'un leader charismatique. On peut prendre l'exemple du FN car on a pu se poser la question si le parti allait perdurer au delà de la présidence de Jean-Marie Le Pen. Il y a eu une succession en 2011.
Ce premier critère permet de distinguer les partis de ce que l'on appelle les clics ou les factions personnelles. Ce sont des groupes organisés autour d'un chef et en général le départ de ce chef signifie la fin de cette faction. Le caractère durable de l'organisation permet aussi de distinguer le parti politique de certains mouvements structurels non pas autour d'un leader mais autour d'une cause ou d'une revendication. L'organisation disparaît avec la disparition de la cause ou de la revendication. On peut évoquer l'exemple des jeunes partis politiques en Europe orientale. En effet, il y a eu dans les années 1990 des partis qui étaient très peu structurés. Ils étaient centrés sur la vie parlementaire.
- Il faut une organisation complète c'est à dire qui va de l'échelon national à l'échelon local :
Le parti politique doit avoir des ramifications locales. En général il existe des sections locales qui sont regroupées dans une fédération c'est à dire au niveau départemental. Et ensuite jusqu'au niveau national. Ce critère distingue les partis politiques des comités de notables ou des comités électoraux. Le but est d'assurer une bonne information du sommet et une bonne application des décisions centrales par l'ensemble du territoire. Il faut à la fois que l'information remonte du local au national et du national au local. Ce n'est pas le cas du groupe parlementaire, en effet il n'a pas de relais organisé dans l'ensemble de l’État. Dans le début des années 1990 dans l'Europe orientale, seul le parti communiste pouvait s'appuyer sur les relais locaux. La plupart des autres partis n'avaient pas d'assise locale et donc ne pouvaient pas s'appuyer sur des relais locaux. Les mouvements régionalistes et autonomistes n'ont d'existence qu'au niveau local.
- Le parti politique doit être une organisation dont les dirigeants ont la volonté délibérer de prendre et d'exercer le pouvoir :
Le critère fondamental est que les dirigeants ont la volonté de prendre et d'exercer le pouvoir. Cette volonté de conquête du pouvoir, c'est le critère déterminant et cette volonté explicite singularise le parti politique de toutes les organisations. L'intérêt de ce critère est de distingue le parti politique du groupe d'intérêts. Ce groupe intervient dans le champ politique mais ne vise pas à prendre le pouvoir. C'est le cas par exemple du syndicat. Son but est uniquement l'influence du pouvoir.
- Soutient populaire à travers les élections :
Le parti doit mobiliser le plus largement possible, le corps social. On constate ici que les adhérents ne représentent pas qu'eux mêmes car ils doivent faire en sorte de travailler pour le parti. Un parti politique est une organisation dotée de statuts réunissant des adhérents.
Les groupes de réflexions participent à la réflexion du parti et donc participent à l’élaboration du programme de ce parti, il n'empêche que ces groupes ne prétendent pas rechercher un soutient populaire. L'importance de ces clubs de réflexion n'est pas résiduelle. La victoire de Sarkozy en 2007 est une victoire idéologique avant d'être une victoire électorale. Le candidat de l'UMP a su s'imposer sur ses adversaires et à imposer ses éléments de discours et ses mots d'ordre. Finalement Ségolène Royal n'a fait que courir après les slogans de Sarkozy sans être capable d'imposer ses idées de gauche.
On peut dire que ces 4 conditions sont cumulatives pour parler de parti politique. C'est ainsi que l'on pourra définir le parti politique comme une organisation durable implantée sur l'ensemble du territoire, dont le but est d'accéder au pouvoir politique et cela grâce au soutient et aux ressources collectives qu'il peut mobiliser.
Ces caractéristiques communes n'empêchent pas une grande diversité des partis politiques tant au regard de leur organisation que de leurs idées.
Il y a une extension plus générale proposée par Max Weber
Paragraphe 2 : La définition wébèrienne du parti politique ou le parti comme ensemble de relations sociales :
Le sociologue Max Weber donne une définition plus large du parti politique. Son but est de prendre en considération les évolutions historiques. C'est ainsi que cette définition plus large va rendre compte de l'évolution des proto-partis vers les partis modernes. Autrement dit il s'agit pour Max Weber de penser le passage d'organisations politiques comme nous l'entendons aujourd'hui. La définition de Max Weber va mettre l'action sur les relations sociales qui définissent un parti.
« On doit entendre par parti, des associations reposant sur un engagement formellement libre ayant pour but de procurer à leur chef le pouvoir au sein d'un groupement et de procurer à leurs militants actifs des chances idéales ou matérielles de poursuivre des buts objectifs, d'obtenir des avantages personnels ou de réaliser les deux ensembles ».
L'intérêt de cette définition permet d'insister sur le caractère relationnel d'un parti politique. Parti politique composé d'individus et de sous groupes qui doivent articuler ensembles leurs volontés et qui ont des visées différentes.
Les militants vont faire en sorte que leur chef accède au pouvoir.
Cette définition met aussi l'accent sur le caractère libre d'une adhésion à un parti politique.
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