Les droits et les biens. La redistribution.
Par Ninoka • 3 Juin 2018 • 1 001 Mots (5 Pages) • 432 Vues
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- Comment les inégalités évoluent –elles dans le monde ?
Les écarts de revenus et de richesses continuent de se creuser de par le monde. « Les inégalités dans les pays de l’OCDE n’ont jamais été aussi élevées depuis que nous les mesurons », a déclaré, jeudi 21 mai à Paris, le secrétaire général de l’Organisation de coopération et de développement économiques, Angel Gurria, en présentant le rapport In it together : Why Less Inequality Benefits Alls (« Tous concernés : pourquoi moins d’inégalité bénéficie à tous »). « Nous avons atteint un point critique », a-t-il ajouté.
Ce rapport montre que les écarts de revenus et de richesses se sont creusés depuis le milieu des années 1980 dans de nombreux pays, pendant les années fastes et pendant les crises. Le revenu des 10 % les plus riches est aujourd’hui 9,6 fois plus élevé que celui des 10 % les plus pauvres. Dans les années 1980, ce multiplicateur était de 7.
» Evolution des revenus pour les 10 % les plus riches et les 40 % les moins riches (base 100 en 1985)
- A) Trouvez des informations sur le décollage économique des pays émergents ?
- Des facteurs favorisent se décollage, lesquels ?
Les pays émergents se définissent d’abord par leur décollage économique comme en témoigne le poids croissant de certains d’entre eux dans l’économie mondiale. Celui de la Chine a été par exemple multiplié par 5,7 entre1980 et 2008 et celui de l’Inde par 2,2. Ce sont pour l’essentiel d’anciens « pays en développement », pour reprendre une formule qui paraît aujourd’hui bien datée – précisément parce que l’essor des émergents l’a singulièrement démodée.
Leur insertion accélérée dans l’économie mondiale, attestée par l’augmentation de leurs exportations (de marchandises comme de services) et par l’attrait – certes inégal suivant les pays – qu’ils exercent sur les investisseurs étrangers depuis les années 1990, est aussi l’une de leurs caractéristiques Ajoutons que les pays émergents ont en commun une relative stabilité institutionnelle. Ils se sont par exemple dotés d’instances de régulation des marchés performantes. Enfants de la globalisation, ils ont su construire des États qui ont rendu durable la croissance dont ils jouissent depuis plusieurs années – un signe de plus que la mondialisation a besoin d’État ! Mais tous n’en ont pas moins opté pour une forme de libéralisation économique et ont donné naissance à des variantes du capitalisme dont Robert Boyer fait l’analyse dans l’entretien qu’il nous a accordé.
Certains ont pris leur essor avant les autres ; il s’agit de ces pays asiatiques qu’on appelait nouveaux pays industrialisés (NPI) dans les années 1970-1980. Ces précurseurs, aussi connus sous le nom de « Tigres » ou de « Dragons » en vertu de leur appartenance géographique, ont bénéficié d’une aide occidentale massive dans le cadre de la guerre froide, d’un État fort à l’origine de réformes structurelles – notamment agraires – et d’une insertion croissante dans le commerce mondial grâce à de faibles coûts de main-d’œuvre et à l’accueil qu’ils réservaient aux multinationales. Beaucoup sont maintenant arrivés à bon port et ce n’est donc pas à eux que nous nous intéressons dans ce livre mais à leurs successeurs dont le nombre et le poids sont bien plus grands.
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