La démocratie de marché, Jean-Paul Fitoussi
Par Junecooper • 17 Octobre 2018 • 2 071 Mots (9 Pages) • 532 Vues
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Le marché seul, conduit à une insécurité économique radicale qu'aucune société ne peut toléré. D'autant plus qu'aujourd'hui la mondialisation augmente la fréquence des chocs sur le marché.
L'allocation des ressources et la répartitions des revenus par la démocratie : la dévolution démocratique des revenus, des positions et des emplois :
Dan Usher à travers son livre "The economic Prerequisites of democracy" (1981) nous montre que si toutes les décisions étaient soumises à des votes, elles ne seraient pas pour autant justes : les votes mèneront à des coalitions dans l'intérêts d'une majorité au détriment de la minaurité (tyrannie de la majorité). De plus si le destin de chaucun étaient entièrement dépendant de l'issue de chaque vote, plus personnes n'adhèreraient à la démocratie. La démocratie ne peut subsister si elles ne limite pas son emprise sur la dévolution des revenus, des richesses et des emplois. Selon Dan Usher il doit exister d'autres systèmes indépendant du politique (systèmes d'équités) comme le marché par exemple.
Il est bon de considérer la forte complémentarité entre démocratie et marché dans le sens ou le système politique et le système économique se conforte mutuellement, ils sont interdépendant.
Cependant le travail de la démocratie est de corriger les imperfection du système économique, et aujourd'hui elle etend à prendre de plus en plus de pouvoir : les prélèvements obligatoires n'ont jamais étés aussi élevé qu'aujourd'hui (entre 35 et 50% du revenu national), cette montée en puissance de la redistribution est le miroir de décisions politiques prises sous l'empire de la démocratie. Les systèmes d'équités (le marché souvent) sont ainsi manipulable par la démocratie afin d'en accroitre l'accéptabilité.
- La diversité des formes institutionnelles de la "Démocratie de marché".
L'économie de marché est en théorie le systhème économique le plus efficace : selon Jacques Rueff le marché est un système d'équité dont la démocratie ne devrait pas chercher à corriger les effets nous explique cela à travers un article "L'assurance chômage, cause du chômage permanent.", je cite "Ce que prouve le chômage Anglais, ce n'est pas l'impuissance du mécanisme des prix, mais, bien au contraire, le fait que lorsqu'on en paralyse le fonctionnement, aucun équilibre économique ne saurait subsister."
Robert Lucas (père de la nouvelle école Classique) insiste en disant que rien n'empêche aux chômeurs d'installer un étals de pomme à un coin de rue afin de travailler et d'être rémunéré. (ce qui se passe dans de nombreux pays émergeants.)
Cependant Fitoussi va renchérir lui même : le système d'équité que fournit le marché ne peut être que partiel et doit être manipulable par la démocratie, car c'est sont acceptabilité, et donc la survie du régime politique et du système économique lui-même, qui est en cause. En réalite chaque pays a une démocratie de marché qui lui est propre : il est de dire que la moindre intervention favorise toujours et partout l'efficacité économique... En effet les rigidités structurelles des pays européens au 20ème siècle auraient alors dû les conduires à un appauvrissement total, ce qui n'a pas été le cas.
Chaque démocratie de marché est singulière et s'inscrit dans une culture, une tradition, qui fond que les résultats ne sont pas les mêmes partout et aux mêmes moments. Olivier Passet et Fitoussi ont montrés que sur les deux dernières décennies, les pays qui ont réussis à faire baisser, ou à maintenir à bas niveau le chômage sont caractérisés par des structures institutionnelles très différentes. (Cf :Réduction du chômage : les réussites en Europe. Rapports Jean-Paul Fitoussi et Olivier Passet)
Malgré tout la réponse du FMI au problème de la relation démocratie/économie de marché reste celle de la doctrine dominante :
Les institutions les plus favorables au développement sont celles qui permettent un fonctionnement libre des marchés, qui protègent les droit de propriétés et contraignent l'action du pouvoir exécutif.
- Globalisation et démocratie (Conclusion) :
Cette dernière partie conclue le livre de Fitoussi. Il termine donc en nous exposant le mauvais rapport Mondialisation et Démocratie. En effet la mondialisation accroit dans le système d'équité (Marché/Démocratie) la part du marché et réduit celle de la démocratie, et cela au nom de l'efficacité du marché qui serait plus important que la démocratie en elle même. Ce raisonnement conduit à l'impuissance du politique et la légitimisation de cela serait pour plus d'efficacité. Les valeurs sont renversées : l'efficacité prime sur la démocratie...
Cela est d'autant plus étrange sachant que depuis la seconde guerre mondiale rien ne pousse à dire que la recherche de cohésion sociale est un obstacle à l'efficacité économique, et même inversement les Etats les plus "solidaires" sont loins d'être les moins performent. Ainsi, ce n'est pas l'ouverture économique qu'il faut remettre en cause, mais le discours de légitimisation d'un capitalisme dominateur considérant toute forme de politique étatique comme obstacle au développement. Cette idéologie a pénétré tout les esprits, et personne n'ose plus la contredire : il faut redébattre le système d'équité Marche/Démocratie, de façon à redonner à la démocratie sa vigeur perdu.
Citations :
"L'extension de la sphère du marché et celle du cahmp de la démocratie se renforce mutuellement en se limitant l'une l'autre."
"Nous vivons dans des démocraties de marché plutôt que dans des économies de marché."
"L'allocation des ressources et la répartition des revenus par le marché – sans intervention de la démocratie – conduiraient à une insécurité économique radicale qu'aucune société ne peut tolérer."
Références :
- Robert Barro Determinant of economic growth : a cross-country empirical study (1996) : la liberté politique est considéré comme un bien de luxe, qui ne produit pas de croissance, n'étant
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