Les mains sales, Jean Paul Sartre, 5e tableau, scène 4
Par Plum05 • 21 Novembre 2018 • 914 Mots (4 Pages) • 646 Vues
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se répètent avec « Eh bien » (ligne 45 et 46) dit deux fois,
« tu n’aimes pas les hommes » (ligne 38) et « Les hommes ? » (ligne 49)
« c’est tout juste bon à faire un assassin » (ligne 71) et « Un assassin . Oui ! » (ligne 73)
Ces répétitions montrent qu’Hugo est dans une posture défensive. La didascalie « péniblement » (l 43) qui le caractérise ici explique qu’il peine, il tente de répliquer contre la parole presque écrasante de Hoederer sans trouver de quoi répondre
De plus, la brièveté de ses répliques dénote son manque de talent argumentatif. Par exemple, à la ligne 46 « eh bien tant pis » Hugo est incapable de s’expliquer.
Les deux personnages s’opposent de plusieurs manières. D’abord, Hugo est jeune, il est d’une bonne famille « je suis un aristocrate » (ligne 17), il est plutôt timide et prudent, bien qu’ambitieux. Au contraire, Hoederer a déjà de l’expérience et c’est un homme du peuple. Il est plus passionné et à tendance à s’épancher plus longuement dans ses paroles. Hugo voit la situation de manière idéale, alors qu’Hoederer est réaliste sur ce qu’il veut.
Hoederer est assez sarcastique avec Hugo « Des gants rouges, c’est élégant » (ligne 14) est l’une de ses réparties qui fait référence au fait que même s’il n’a « pas peur du sang » (ligne 12, 13) il reste un aristocrate qui ne comprends pas vraiment la situation. Avec les mêmes intentions, il se moque aussi de sa pureté « c’est une idée de fakir et de moine » (ligne 5)
Hoederer a un vocabulaire assez familier, on dénombre quelques grossièretés comme « merde » (ligne 9) ou « saloperie » (ligne 68) ce qui met en avant sa classe sociale plus populaire alors que l’autre à une retenue aristocratique. Pourtant il a un vocabulaire plus large qu’Hugo.
Quant à lui, Hugo parle peu, mais ses paroles sont prudentes, comme s’il n’était pas sûr d’avoir raison. Il se cache derrière le Parti pour prouver ce qu’il dit « la plupart des types n’étaient pas d’accord » (ligne 23). De plus, son langage est plus soutenu, mais son manque d’argument ne lui donne pas avantage dans ce débat.
Dans cette scène, les protagonistes expriment leurs points de vue chacun à leur manière. Hugo avec ses idéaux et sa vision un peu naïve de la politique et Hoederer avec son expérience et son pragmatisme. Si l’un à peu d’arguments, l’autre se distingue par sa rhétorique.
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