Commentaire de la Première Promenade de Jean Jacques Rousseau
Par Orhan • 8 Septembre 2017 • 979 Mots (4 Pages) • 2 068 Vues
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Un auteur paradoxal et pluriel
- Amalgame entre lettres et sciences inattendues : Il emploie le champ lexical et sémantique de la météorologie : « physiciens » (ligne 2), « baromètre » (ligne 2), « opérations » (ligne 3) « résultats » (ligne 4). Une démarche scientifique s’introduit dans la présentation d’un auteur qui se distingue des autres. Ce vocabulaire de la météorologie laisse présager un être cyclothymique (= trouble de l’humeur dans le cycle de la spectre de la bipolarité). Le fait qu’il fasse à la météo renvoie au fait que son attitude change tout le temps, qu’on ne peut pas vraiment le prévoir ses intentions, tant à l’égard de lui-même qu’envers son entourage. L’attente d’un résultat scientifique a aussi son importance car l’auteur semble revenir sur ses pas.
- Un personnage en contradiction avec lui-même : Rousseau prétend des choses et il en écrit d’autres. Il fait le contraire de ce qu’il dit. En effet, il explique qu’il écrit ses rêveries que pour lui or il sait que l’écriture lui permet de rester présent plus longtemps que le temps qui lui est accordé. Il explique d’ailleurs la fonction de ses rêveries : « doublera pour ainsi dire mon existence » (ligne 11). Grace à cette autobiographie il espère une certaine pérennité. Ainsi, son idée de départ, d’écrire ses rêveries que pour lui, se voit contredite quelques lignes plus tard, par une fonction différente. Il présente ainsi des paradoxes.
- Discours clivé en deux idées contraires : Son discours est double. Ce texte présente un rythme binaire. Répétition de « Jouissance » deux fois aux lignes 30 et 31, « enlever » ligne 23 deux fois. De plus il emploie le verbe « doubler » (ligne 11) pour parler de son existence. Enfin, le texte est coupé en deux paragraphes. Un autre paradoxe caractérise Rousseau : alors qu’il clame ne pas avoir besoin des « autres » pour s’affirmer, il ressort de cet extrait que s’il écrit, c’est bien pour que les « autres » qu’il renie puissent rendre son œuvre éternelle.
C’est donc un auteur à la fois unique et paradoxal que nous découvrons dans la Première Promenade de Rousseau dans “Rêveries d’un promeneur solitaire”. Alors que le sentiment de supériorité paraît à l’auteur essentiel pour atteindre l’absolu ataraxique qu’il espère. Cette ambition est appuyée par sa polymathie qu’il exhibe par le biais de références à la meteorologie. Se dévoile finalement un homme qui clame n’écrire que pour lui, paradoxe puisqu’il se sert des autres pour accéder à la prospérité.
C’est donc grâce à la réunion de différentes personnalités de Rousseau que sont liées singularité et pluralité dans ce texte.
Le personnage paradoxal de Rousseau est également révélé par le fait qu’il ait écrit trois prétendues autobiographies ( “Les Rêveries d’un Promeneur solitaire”, “Les Confessions” et “Rousseau juge de Jean-Jacques”) où des éléments supposés être similaires divergent.
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