Commentaire de texte Jean Paul Sartre
Par Orhan • 10 Mai 2018 • 2 389 Mots (10 Pages) • 1 174 Vues
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Sartre a donc commencé par exposer la thèse du déterminisme, selon laquelle l’impuissance humaine à changer sa condition et sa personne, ainsi que le principe de causalité des actions humaines qui stipule que l’homme ne serait pas libre de ses propres choix. L’homme est donc impuissant et incapable de changer sa situation : sa liberté ne serait alors qu’illusion. Cependant ce n’est pas ce que Sartre affirme, malgré les arguments du déterminisme, la liberté peut-elle exister et être absolue ?
Jean Paul Sartre défend expose par la suite une seconde thèse qu’il soutient, celle des partisans de la liberté. Pour débuter il s’appuie sur une figure emblématique des partisans de la liberté, René Descartes, philosophe et physicien français. Ce dernier affirme deux choses, dans un premier temps, que la volonté est infinie. Selon lui la volonté serait la faculté humaine d’exercer un libre choix, gouverné par la raison. Ainsi il entend par là que l’homme peut penser et faire les choix qu’il veut, qu’importe la situation, sans la moindre limite. En effet ce premier argument semble difficilement critiquable puisque rien n’y personne ne peut empêcher un individu d’avoir ses propres pensées, son propre avis sur une situation donnée, et au final selon Descartes, seule la raison permet de déterminer un choix. Bien que la volonté puisse être suspendue momentanément par un procédé tel que l’hypnose ou la prise de scopolamine, sur le long terme les individus semblent pleinement responsables des choix qu’ils font. Cependant l’auteur met également en avant une autre formule de Descartes qui nous amène à relativiser : « il faut tâcher de nous vaincre plutôt que la fortune », si par fortune il entend le destin ou du moins le futur, Descartes cherche ici à montrer que si notre volonté est infinie, il est cependant préférable de l’atténuer ou l’adapter au monde plutôt que de changer celui-ci. Par exemple selon lui, (trouve exemple)
Jean-Paul Sartre critique ensuite l’argument de l’adversité, en assurant que cet argument est insuffisant pour remettre en cause la liberté humaine. Selon lui, l’argument de l’adversité est invalide puisque c’est « par nous (…) que surgit ce coefficient d’adversité » en d’autres termes, chaque limite, obstacle ou résistance qui s’opposent à notre volonté, est en fait la conséquence de notre liberté, c’est elle qui détermine ses propres limites. Certaines situations peuvent à première vue sembler nous limiter dans nos actions, or cette limite dépend simplement du point de vue adopté, et d’une situation précise, dans un autre cas, cette limite peut alors être favorable. C’est ce que montre Sartre avec le rocher, qui peut paraître me barrer la route dans un premier temps et donc porter atteinte à ma liberté puisqu’il limite mon champs d’action, dans un autre cas, il me suffira d’escalader ce rocher pour admirer la vue. Il s’agit donc de prendre du recul dans une situation et de chercher dans quel cas un élément à priori contraignant peut m’être favorable. Il reprend donc l’idée de René Descartes, selon laquelle il suffit d’adapter notre volonté le mieux possible au milieu plutôt que de changer celui-ci afin que, d’une part ma liberté ne soit plus limitée, de l’autre, que l’obstacle n’en soit plus un mais alors une véritable aide. Selon Sartre la liberté ne prend plus fin là où commence l’obstacle puisque c’est à elle d’utiliser la chose brute comme un tremplin à la liberté. Les obstacles n’existent pas avant nos actions, ce sont nos choix qui font apparaître des obstacles, ce n’est donc pas notre milieu qui nous contraint mais bien nos actions qui déterminent nos obstacles et notre champs d’action. Si la liberté existe, les obstacles existent.( TROUVER EXEMPLE) Enfin, l’auteur reprend l’argument de l’adversité, cette fois pour montrer que sans obstacle ni limite, la liberté ne peut pas exister. C’est grâce aux obstacles divers qui entravent notre champs d’action que la liberté prend tout son sens, qu’est-ce qu’être libre sans limite ? C’est bien parce qu’il existe des règles et des impossibilités que je j’ai la liberté de les transgresser. Il n’y a donc pas de liberté sans limite. C’est dans ce sens que Sartre insiste sur le fait que c’est en surpassant les obstacles que nous rencontrons, que nous atteignons finalement notre liberté. Ainsi pour lui, « il ne peut y avoir de sujet libre que comme engagé dans un monde résistant, obstacles et liberté sont liés et indissociables, les obstacles sont essentiels à l’existence de la liberté. Sans obstacles, la liberté n’est point, ou du moins n’a aucun sens.
L’extrait de « L’Être et le néant » oppose donc deux points de vue sur la liberté. En prenant soin de souligner les faiblesses de la thèse du déterminisme, Jean Paul Sartre met en avant son point de vue : l’existence indéniable de la liberté. Cependant si l’on en croit la définition de la liberté de Baruch Spinoza, philosophe néerlandais du 17ème siècle, « une chose est libre quand elle existe par la seule nécessité de sa nature, et quand c’est par soi seule qu’elle est déterminée à agir, une chose est nécessaire ou plutôt contrainte quand elle est déterminée par autre chose à exister et à agir suivant certaines lois déterminées.» L’homme ne serait-il pas alors esclave de la nature, ou plus simplement, esclave de ses propres besoins physiologiques. Peut-on considérer la liberté humaine comme absolue malgré les besoins fondamentaux de l’homme ? L’homme ne mange pas par choix, mais par besoin, quand bien même il pourrait croire qu’il choisit ce qu’il mange, il n’empêche qu’il a des besoins nutritifs qu’il ne peut négliger à moins de pâtir de graves maladies ou pire, la mort. Choisir les maladies ou la mort est certes envisageable mais peut-on vraiment parler de liberté ? Est-ce être libre de choisir entre se soumettre aux lois qui me déterminent ou la fin de ma vie, et donc de ma liberté ? Choisir de mourir c’est aussi choisir de ne plus avoir de liberté, si parfois nous pouvons nous poser le choix de la vie ou de la mort, ce n’est plus le cas une fois qu’on a choisi la deuxième option. C’est ainsi que Spinoza écrivait dans son traité de la réforme de l’entendement : « L’âme agit selon des lois déterminées, tel un automate spirituel »
Cependant, le modèle de Sartre n’est peut-être pas faux pour autant, en effet, serait-il possible d’être libre tout en obéissant aux lois ? Si la formule peut sembler paradoxale à première vue, c’est pourtant ce que défend Rousseau, philosophe des lumières, qui affirme qu’il suffit d’être l’auteur de la loi à laquelle je
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