La consumérisation et le droit des assurances
Par Andrea • 4 Septembre 2018 • 1 360 Mots (6 Pages) • 596 Vues
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Dès lors, on peut se demander si la loi Hamon va encourager ou non le développement des comparateurs d’assurance. Avec la place désormais prédominante d’Internet chez les consommateurs, alors qu’avant, l’assurance a été un secteur strictement réservé aux professionnels, les choses sont différentes. En effet, l’objectif des comparateurs est de synthétiser les offres pour en faciliter la compréhension et la comparaison. Positionnés en acteurs neutres dans la recherche d’informations, ils garantissent aux internautes des avis fiables et concrets.
La nouvelle loi Consommation, en redonnant plus de liberté aux consommateurs pour résilier et changer de contrat, s’inscrit dans ces tendances fortes de changement de mode de consommation. Ces facilités réglementaires, ainsi que ce rééquilibrage de l’information, impliqueront une nécessaire évolution de la distribution. La loi Hamon a clairement été conçue dans une intention précise : celle de fluidifier le marché de l’assurance, en améliorant l’offre produit et la compétitivité tarifaire pour le client. Les assureurs essaient aujourd’hui d’anticiper l’impact général de cette loi sur l’assurance auto et habitation en termes de jeu concurrentiel, de prix, de pratiques commerciales sur le marché, bien que les chiffres soient encore très récents et non encore significatifs pour arrêter une stratégie de réponse définitive.
- La dématérialisation du contrat d’assurance par la blockchain
La blockchain est apparue en 2008 concomitamment à la monnaie numérique. Il s’agit d’une technologie de stockage et de transmission d'info transparentes et sécurisées, fonctionnant sans organe centrale, ni intermédiaire. C'est à la base le secteur de la finance qui s'est intéressé à cette technologie. Mais depuis quelques mois, le secteur de l’assurance s’y est également intéressé. Cela s’explique par le fait que les assureurs sont les 1ers investisseurs à long terme. En cette qualité, depuis quelques mois, on constate des investissements massifs de leurs parts dans le cadre de la blockchain. À ce titre, Axa a investi près de 55 millions de dollars dans le secteur des assurances. L’idée principale est de faciliter les déclarations d’assurances. Via les codes de la blockchain, les données qui sont entrées dans le réseau sont transparentes, sécurisées et infalsifiables. De fait, si tout est automatisé, les risques de fraude ou d’erreur, corrélativement, seront diminués.
De la même façon, les procédures d’indemnisation en matière d’assurances seront largement accélérées. Mais ce n’est pas le seul intérêt immédiat. Avant de simplifier les démarches déclaratives, l’idée est d’aboutir à moyen terme à une disparition complète des déclarations d’assurance. Cela veut dire que les démarches déclaratives seront totalement automatisées et il y aura une déshumanisation des procédures, qui se traduira certainement via les contrats intelligents. C’est un bouleversement manifeste de la situation qui va mettre en avant ces codes informatiques qui, clairement, vont remplacer le tiers de confiance.
Ainsi, avec les smarts contracts, par exemple, la compagnie d’assurance Axa a expérimenté une piste. Désormais, il pourrait être possible d’encapsuler la transaction entre l’agriculteur et une compagnie d’assurance. Si le contrat prévoit qu’en cas de sécheresse, il sera indemnité dans une certaine mesure et qu’une zone sera considérée en état de sécheresse, à T0, il y aura versement direct de l’indemnité dans le compte bancaire de l’agriculteur, automatiquement. En ce sens, on peut se demander si, à long terme, la consumérisation aura un impact possiblement négatif sur l’intermédiaire. En effet, le risque est qu’il n’y aura plus besoin de l’intermédiaire.
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