Les principaux enjeux et leviers des banques mutualistes françaises
Par Stella0400 • 2 Décembre 2018 • 24 473 Mots (98 Pages) • 824 Vues
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Les établissements de crédits sont présents dans plusieurs métiers (banque de réseau ou de détail, banque de financement et d’investissement, banque privée et gestion d’actifs et services financiers spécialisés) et ce fait plus connus sous le nom de banque universelle. Nous nous focaliserons uniquement sur la banque de réseau. Les banques de détail commerciales et mutualistes ont un agrément de plein exercice pour pouvoir effectuer à la fois des opérations de banques (réception de fonds du public, opérations de crédit et services bancaires de paiements) et des opérations connexes (opérations de change, ingénierie financière). Même si à première vue les banques de détails ont tendance à se ressembler, des distinctions existent entre banque mutualiste (Credit Agricole, Credit Mutuel, Banque Populaire et Caisse d’Epargne) et banque capitaliste (Société Générale, BNP Paribas). Le « mutualisme » est encore très présent en France dans les domaines de la santé, de l’assurance et bancaire. Comme le secteur bancaire français est un cas atypique en Europe au même titre que le secteur bancaire allemand, l’Etat français souhaite le préserver en raison de sa forte stabilité.
Pour faire face à la fois aux contraintes qui sont imposées aux banques (réglementation, concurrence, etc) et aux changements de la société française (technologies, mobilité de la clientèle française, nouveaux modes de consommation, etc), les banques doivent développer des stratégies et mettre à disposition des conseillers clientèles de puissants leviers ou moyens d’actions afin de faciliter la conquête et la collecte. Aujourd’hui, les banques n’hésitent plus à diversifier leurs sources de revenus en proposant des activités non bancaires (téléphonie, sécurité, etc) afin d’augmenter leurs parts de marché. En plus de vouloir se diversifier, les banques veulent aussi se différencier des banques en ligne en mettant en avant les atouts de la relation clientèle davantage axée sur le conseil et la qualité. Par ailleurs, la rentabilité peut également être améliorée en diminuant les coûts de fonctionnements des réseaux d’agences bancaires ou en supprimant certaines agences non rentables. Mais cette dernière solution ne sera pas sans nuire à l’image de la banque et les valeurs qu’elle partage risquent d’être remisent en cause. Plutôt que de supprimer des agences, les banques ont décidées de réinventer le format des agences bancaires, de redéfinir le rôle et le métier des conseillers clientèles et de proposer une offre de produits et services bancaires innovante répondant aux attentes des clients particuliers et professionnels.
En Master « Carrières Bancaires et Financières » en alternance, il est demandé de réaliser un mémoire de fin d’études en lien avec nos pratiques professionnelles en agence. Au début de ma deuxième année de Master, je n’avais pas encore identifié de thème majeur, ni même de sujet ou de mots clés. Mes camarades de classe se trouvaient également dans cette situation. Au fur et à mesure de l’avancement de mon apprentissage, j’ai pu enrichir mes connaissances et c’est alors qu’au mois de mai de cette année, j’ai pu commencer ma réflexion. En effet, le mot « mutualisme », revenait assez souvent lors des différents entretiens clientèles auxquels j’ai pu assistée pendant mon apprentissage au Crédit Agricole. J’ai tout de suite compris que ce mot avait une importance particulière pour cette banque. Il m’est alors rapidement venue l’envie d’axer une partie de mon sujet sur ce concept ou du moins de l’intégrer dans ma problématique. Lors de mes périodes en agence, il m’est arrivé de rencontrer des difficultés lorsque les clients sociétaires me demandaient des précisions quant à leur statut de sociétaire et les avantages que cela pouvait leurs procurer. En réalité, j’avais moi même une vague idée de la signification de ce terme « sociétaire » et plus généralement je ne connaissais pas la définition du mot « mutualisme ». J’ai également été confrontée à d’autres mots tels que «coopératif » et « mutuelle », qui semblent être assez proche du mot « mutualisme ». Ces concepts sont donc à priori encore « flous » et mal employés dans la mesure où il n’est pas évident de les distinguer.
Ensuite, je suis allé plus loin dans mon questionnement afin que ma problématique soit en lien direct avec mon quotidien en agence. Il est en effet plus aisé de s’inspirer de sa pratique professionnelle pour illustrer ses propos ou justifier ses idées avec des exemples concrets. Le constat que j’ai pu y faire m’a amenée à m’interroger sur les préoccupations du moment au Crédit Agricole : collecte, conquête, conformité, risque, produit net bancaire, satisfaction client. Autant de priorités qui animaient les réunions en agence. Toujours intéressée par le mutualisme et souhaitant tirer profit des diverses recherches effectuées en parallèle, j’ai décidé de faire un lien entre ces trois termes : enjeux, leviers et banque mutualiste. Consciente d’avoir choisi un sujet extrêmement large, il était donc important que je puisse rétrécir mon champ d’étude et élaborer une problématique précise. Comme il n’est pas possible de traiter toutes les dimensions d’un sujet, j’ai volontairement choisi d’écarter certains points et de détailler ceux que je jugé les plus pertinents dans mon analyse.
Ainsi, j’ai choisi, à travers ce mémoire, d’apporter des pistes de réponses à la problématique suivante : « Quels sont les principaux enjeux et les leviers des banques mutualistes permettant de combiner gestion des risques et meilleur rentabilité dans un environnement commun à toutes les banques de détails françaises et en perpétuel évolution ? ».
Dans ce mémoire, j’ai choisi de m’appuyer sur le cas du Credit Agricole comme banque mutualiste de référence pour plusieurs raisons. Premièrement, car j’y travail en tant qu’apprentie et je peux ainsi rapidement faire le lien entre la théorie et la pratique en agence. Deuxièmement, le Credit Agricole est leader dans le secteur bancaire français de part ses fonds propres, par le nombre de clients, par son réseau d’agences, etc.
Après avoir présenter dans une première partie les principaux enjeux qui animent les banques de détails mutualistes, j’aborderai dans une seconde partie, les leviers actuels et les axes stratégiques qu’il est possible de mettre en place compte tenu de deux variables clés indissociables que sont l’amélioration de la rentabilité et la maîtrise des risques.
Chaque partie est composée de deux sous parties :
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