Environnement Social et Enjeux de la Solidarité
Par Andrea • 23 Octobre 2017 • 1 325 Mots (6 Pages) • 752 Vues
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- Pauvreté, minimas sociaux et stigmatisation
« Il est devenu courant, dans le monde politique, les médias ou l'opinion publique, de montrer du doigt tout ou partie des chômeurs, en les accusant d'être des profiteurs ou des assistés.»(Camille DORIVAL).
La plupart des études, des enquêtes menées auprès de différents publics mettent en évidence, l’idée qu’une personne dite « au chômage » est nécessairement une personne qui l’aurait mérité. Car elle n’a pas su garder son poste ou bien par ce qu’elle ne fait pas assez d’efforts pour regagner sa place sur le marché de l’emploi.
De même, le fait de bénéficier des minimas sociaux réduit ces individus à des « profiteurs » du système social. Cette catégorie sociale est souvent prise pour cible par les travailleurs actifs à revenus « très moyens », ces derniers ne pouvant bénéficier des mêmes aides de l’Etat les jalousent. Et, cette jalousie, voire même cette rancœur est d’autant plus visible en période de crise.
Cette opinion en fait un groupe social au regard duquel s'exercent des formes multiples de stigmatisation.
Dans la conjoncture présente, cette stigmatisation s’est renforcée avec l’avènement d’une valorisation de l'individualisme et de la responsabilité individuelle. Les tenants du néolibéralisme diront que si des gens ne sont pas en mesure de se payer certains services fondamentaux parce qu'ils sont trop pauvres ou n’arrivent pas à trouver un travail décent, ils doivent en porter la responsabilité. À eux de se débrouiller !
Cette stigmatisation entrave les efforts des associations et des pouvoirs publics pour que les personnes en situation de grande pauvreté osent sortir de la honte et se considèrent comme des citoyens à part entière ayant des droits et des responsabilités. Et elle devient dangereuse lorsque celle-ci vient ébranler :
- le droit à l’éducation quand des enfants et des jeunes ne peuvent apprendre, tant l’image qu’on leur renvoie d’eux-mêmes et de leur milieu leur fait honte ;
- le droit au logement quand certains habitants refusent la construction de logements sociaux dans leur quartier ;
- le droit au travail quand on refuse d’embaucher quelqu’un à cause du lieu où il habite,
- le droit à la santé quand certains refusent de soigner les bénéficiaires de la CMU ;
- le droit aux moyens convenables d’existence quand les soupçons de fraudes amènent à des ruptures de droits en cas de doute.
Cette stigmatisation atteint la dignité des personnes quand elle amène les personnes concernées à ne plus vouloir réclamer leur droit de peur d’être cataloguées de profiteurs. Elle complique les relations difficiles entre les populations les plus démunies et les professionnels. Elle favorise des comportements dissuasifs qui s’apparentent à une forme de discrimination sociale.
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