Consommateurs du CAARUD
Par Matt • 18 Septembre 2018 • 1 167 Mots (5 Pages) • 481 Vues
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Il y a quatre ans, notre CAARUD avait participé à l’évacuation des personnes vivant dans les tunnels situés sous le forum des Halles, avec l’aide d’intervenants du 110, d’Emmaüs et des Captifs. A l’époque, une opération d’ampleur avait ainsi été menée, permettant le relogement d’une soixantaine de personnes.
Aujourd’hui, notre CAARUD est la seule structure associative à intervenir dans ces tunnels, sous la forme de maraudes hebdomadaires. Nous y intervenons pour créer du lien avec les personnes qui y résident, leur permettre d’obtenir du matériel de réduction des risques lié à l’usage de drogues ou à la sexualité ou les orienter vers notre local, une autre association, ou vers des services de soins ou sociaux si nécessaire. Pour notre CAARUD, les priorités sont de limiter les facteurs qui pourraient augmenter les risques de contamination VHC et VIH et de donner aux personnes rencontrées des conditions de vie permettant de faire des choix favorables à leur santé, rompre l’isolement et permettre la réinsertion sociale.
Nous dénombrons actuellement une vingtaine de personnes qui s’y sont réinstallées dans des conditions très précaires. Les conditions de vie dans ces tunnels contribuent à la longue à augmenter les tensions et les actes de violences entre les résidents. Toutes celles que nous avons rencontrées sont nouvelles par rapport à l’ancienne opération d’évacuation. On dénombre 5 femmes dont la plus jeune a 26 ans et la plus âgée 53. Les personnes rencontrées dans ces tunnels sont majoritairement consommatrices de produits psychoactifs, originaires d’Afrique subsaharienne, des pays du Maghreb ou des Caraïbes et nous n’avons rencontré que des personnes francophones. Une partie d’entre elles sont en lien avec notre CAARUD, le CSAPA 110 ou l’UASA. Ce travail de suivi n’est pas évident car certaines de ces personnes ont du mal à sortir des tunnels pour se rendre à des rendez-vous.
Nous souhaiterions pouvoir engager en 2016 une nouvelle procédure pour favoriser leur relogement, la réouverture de leurs droits sociaux et l’entrée dans des parcours de soins, avant que leur nombre n’augmente trop et que cela nécessite une opération plus conséquente et plus coûteuse.
Les autres problèmes sociaux récurrents, pour les usagers réguliers du CAARUD, sont des problèmes liés au logement, au chômage, à l’exclusion et la misère sociale ainsi qu’à l’errance. La majorité d'entre eux sont hébergés dans des centres d'hébergement et de réinsertion sociale type CHRS alors qu'une autre partie est SDF ou en centre d'hébergement d'urgence. La perte régulière des papiers d’identités font que certaines personnes ne peuvent pas avoir accès aux structures d’hébergement sociales d’urgence. Les contrôles d’identités opérés par la police de façon régulière instaurent, chez les usagers, des tensions. Certains d’entre eux ont une peine de prison avec sursis. Le vol à l’étalage et les petits actes de délinquance tel que le deal font aussi partie des problèmes sociaux marquants.
Pour les HSH consommateurs de produits psychoactifs, les problèmes sociaux marquant sont essentiellement de la désocialisation, des absences répétées sur leur lieu de travail avec un risque accru de perte d'emploi. On constate aussi, pour certains, un sentiment d’autodestruction, de la consommation solitaire, ainsi que de la culpabilité à consommer, car ces personnes ne se définissent pas comme usagères de drogue ou toxicomanes.
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