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Le thème du rêve dans Les Mains libres, Man Ray, Paul Eluard.

Par   •  24 Mai 2018  •  1 731 Mots (7 Pages)  •  790 Vues

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Pour Eluard, le rêve est donc une chose contraire à la création. Il nous empêche d’avoir un contact avec le monde et les autres et il nous empêche d’écrire, de voir, de créer des poèmes. C’est comme si nous nous condamnions à une mort certaine.

(Partie III Léa, blabla)

Conclu :

Pour conclure, nous pouvons dire que bien qu'elles soient très différentes, les visions du rêve de Man Ray et Paul Éluard ne sont pas totalement opposées. Les images du rêve utilisées par les deux artistes sont parfois similaires, ce qui montre que leurs visions du rêve convergent en certains points. Man Ray et Paul Éluard possèdent une même définition du rêve ; ce sont leurs façons de l'aborder et de l'évoquer dans leurs œuvres qui ne sont pas les mêmes.

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III - Une même vision du rêve

En dépit des nombreuses différences entre les imaginaires de Paul Éluard et de Man Ray, ceux-ci partagent tout de même, par certains aspects de leur travail, une vision similaire du rêve.

En effet, certaines images du rêve apparaissent comme récurrentes dans le recueil, et on les retrouve aussi bien dans le travail de Man Ray que dans celui de Paul Éluard.

Ainsi l'érotisme et la femme, bien qu'étant au même titre que le rêve un des thèmes récurrents des Mains libres, est une des images du rêve qui revient le plus fréquemment, dans les dessins de Man Ray comme dans les poèmes d'Éluard. Il est vrai que la femme, très érotisée dans le recueil, semble plus souvent être une représentation des fantasmes et des rêves des deux artistes qu'une représentation de la réalité. On peut ainsi relever le poème et le dessin « Femme portative » qui illustrent bien cette situation. Sous le crayon de Man Ray, la femme devient une statue et ne se résume plus qu'à son corps et ses courbes, ce qu'Éluard illustre en imaginant une poupée gonflable (« terrestre dérision la femme/ Quand son cœur est ailleurs »). Dessin et poème se rejoignent ici pour témoigner d'une vision commune de la femme dans les rêves : une femme érotisée. L'exemple de « Femme portative » peut aussi s'appliquer aux poèmes et dessins « Les Yeux stériles » et « Les Tours d'Éliane ».

On remarque également que la liberté est un thème très présent dans Les Mains libres, souvent évoquée à la manière d'une scène issue d'un rêve. Le dessin « L'Aventure », qui représente une cariatide cessant de soutenir un plafond de pierre, prend ainsi une dimension onirique, puisque l'on sait cette scène impossible dans la réalité. L'idée de liberté contenue dans l' « évasion » de la statue est clairement traduite par Éluard lorsqu'il évoque « l'instant où se rompent les digues » et « l'instant échappé aux processions du temps ». Le fait d'échapper au temps fait d'ailleurs autant référence au rêve qu'à la liberté, car le rêve est un moment hors du temps. Ainsi, avec l'idée de liberté, les deux artistes partagent une fois de plus la même vision du rêve.

D'autre part, par leur appartenance au mouvement surréaliste, Man Ray et Paul Éluard partagent avec les autres surréalistes une même définition du rêve, et donc une vision similaire de celui-ci.

Ainsi, le rêve constitue pour les surréalistes une voie privilégiée pour accéder à l'univers intérieur de l'artiste. En dessinant ou écrivant leurs rêves, Man Ray et Paul Éluard nous proposent un aperçu de leur univers intérieur, soit de leurs pensées et de leur imagination. On peut ainsi relever le dessin et le poème « Rêve », qui n'ont absolument rien en commun. Dans son dessin, Man Ray libère son imagination et associe un accident ferroviaire s’étant produit à Paris au XIXème siècle à un lieu où il a vécu, la ville de New York. Paul Éluard, lui, fait complètement abstraction du dessin et délaisse le train pour raconter un cauchemar, où il est angoissé et seul, sans aucun moyen de communication : « La tour Eiffel est penchée/ Les ponts tordus/ Tous les signaux crevés ». Mêmes si leurs rêves n'ont rien en commun, les deux artistes les voient comme un moyen de partager avec le lecteur, de lui donner un peu d'eux-mêmes.

De plus, le rêve est un thème cher et commun à tous les surréalistes, puisqu'il constitue l'un des fondements du surréalisme. Pour Man Ray et Paul Éluard, comme pour tous les surréalistes, le surréalisme implique un rapprochement, un mélange du rêve et de la réalité. Il s'agit de « rendre visible l'invisible » en « débusquant le surréel dans le réel », c'est-à-dire de dépasser les apparences et s'aventurer dans un imaginaire où tout devient possible car il n'y a plus ni limite, ni contrainte. Man Ray et Paul Éluard partagent donc ici une vision similaire du rêve.

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