Le genre littéraire révolutionnaire
Par Plum05 • 3 Décembre 2018 • 1 740 Mots (7 Pages) • 421 Vues
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L’importance de ce détail est minimal si comparée aux qualités esthétiques de l’œuvre, à sa valeur culturelle en tant que témoin d’un patrimoine quelconque, et à sa dimension historique. C’est l’enjeu même de l’écriture autobiographique qui se révèle ainsi ; comment la résurgence des souvenirs recrée l’identité de l’écrivain et comment la sensation présente recrée la sensation passée. Chez Proust dans son autobiographie Du côté de chez Swann, le souvenir est une autre réalité qui coexiste avec la fuite du temps, et que le projet autobiographique peut faire revivre par l’évocation. Les sens ont un pouvoir de résurrection et lui font revivre tout un monde de visages, de lieux, et d’objets disparus. Marcel Proust revis ses souvenirs précis comme des touches de peintures, et triomphe ainsi sur le temps. Car n’ya-t-il pas chez les autobiographes un réel désir de vaincre la fuite du temps comme l’affirme Rousseau dans Les confessions ? Désir qui se traduit par le recourt constant à l’introspection. Si cet enjeu est principal dans les écrits autobiographiques d’autres s’y ajoute. L’auteur écrit aussi pour s’exorciser, à travers, la plume de ses démons passés et présents, pour témoigner d’une réalité historique, pour résister, pour se soulager et soulager ou encore pour se justifier et justifier. L’un des moteurs principaux de l’autobiographe c’est la nostalgie de l’enfance, l’auteur souhaite revivre une jeunesse qui lui manque. Il retrouve en lui l’enfant à jamais perdu, et aspire secrètement à gouter un bonheur insouciant, seulement vivant dans les décombre de sa mémoire. L’autobiographie est donc un récit intime, à cœur ouvert l’auteur se montre vulnérable aux yeux des autres et s’avoue coupable de tous ses crimes. Il fait ses aveux, et recherche le soulagement espérant trouver le réconfort au sein de ses semblables.
Somme toute, l’autobiographie est un genre important puisqu’elle s’inscrit dans plusieurs dimensions ; culturelles, sociales, économiques, historiques, ethnique et religieuses. Le travail de l’autobiographe étant basé sur la mémoire d’une part et sur la présence des sentiments et jugements de ce denier d’autre part ne lui permet pas une totale honnêteté envers ses lecteurs. Pourtant ce caractère subjective ne diminue en rien l’authenticité d’une œuvre autobiographique et lui procure même sa spécialité. Lyrique et passionnée l’autobiographie est une lecture enrichissante et émouvante. C’est d’ailleurs là, certainement, l’intérêt de la littérature : nous présenter une vision du monde qui noud touche et nous enrichit.
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