Catherine Achin et Sandrine Lévêque, « ‘Le genre c’est la classe ?’ Capitaux corporels identitaires, compétition politique et contextes sociaux »

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Par exemple, la figure masculine dans le 10e est associé à un « mentor », un conseiller, un guide quand dans le 16e ce dernier tient le rôle du protecteur qui « entérine les rapports de domination masculine ». Dans dans le 10e cette relation se réduit manifester « alors un engagement dans un courant ou une sensibilité qui à un sens politique », quand dans le 16e cette dernière est beaucoup plus importante et présente, découlant d'un « ancrage du politique dans les espaces privé […] caractéristique des beaux quartiers et plus largement des modes de politisation de la bourgeoisie » et qui démontre bien la dynamique de l'entre-soi à l’œuvre localement : « la force des liens domestiques permet une accélération de la carrière mais aussi de transcender les (relatifs clivages) ».

Politique de l'entre-soi qui est valorisée dans le 16e par « l'importance de l'autochtonie […] d'autant plus précieuse qu'elle évoque à la fois le capital économique qui la rendu possible et le capital social qui dérive de cette socialisation ancienne dans l'arrondissement ».

A l'opposé dans le 10e, arrondissement qui renvoie à des « logiques sociales plus aléatoires » les élu(e)s n'évoque jamais l'ancrage territoriale comme une ressource politique.

La sexualité et sa place dans la stratégie politique varient aussi fortement que l'on soit dans le 10e ou le 16e, si dans le premier la question paritaire est le seul élément de sexualité abordée brièvement en début de campagne pour au final tomber très rapidement au oubliettes, dans le second, la « sexualisation des questions politiques » est l'une des composantes principales des stratégies politiques mises en places. En effet dans un contexte local très codifié socialement « l'évocation de la sexualité des candidat-e-s est en fait une occasion de réaffirmer la division sexuelle des rôles sociaux et de consacrer les représentations dominantes des manières féminines de s'imposer en politique » et c'est dans l'optique de coller au plus près cette figure politique de la « Pompadour » que les candidates mettent en scène leur bourgeoisie.

Au final alors que dans le 10e, « les ressources sexuelles apparaissent très faibles en regard des critères légitimes de sélection », c'est encore une fois l'inverse dans le 16e ou la nécessité de « jouer » de sa personne dans le but de provoquer une identification des électeurs ainsi le « recrutement du parti majoritaire dans le 16e arrondissement de Paris correspond à des logiques sociales plus que politiques, qui renvoient aux représentations des rôles sexués propres à la haute bourgeoisie ».

En conclusion Catherin Achin et Sandrine lévêque voient dans cette analyse localisé l’indicateur de l'influence du contexte local ainsi que du genre sur la stratégie politique ainsi l'influence de codes sociaux anciens dans certain espace géographique pousse les acteurs politiques à s'adapter, comme ces « femmes du 16e qui mobilisent leur « féminité » ou leur ancrage territorial comme gages de leur légitimité politiques ».

Avec le replis sur soi généralisé par la crise depuis bientôt 8 ans, il serait intéressant de se questionner sur l'influence du contexte local de nos jours.