Ces objets qui nous envahissent : objets cultes, culte des objets

...

Donc, deux façons d’envahir peuvent être mis en évidence. D’une part, il peut se créer une dépendance aux objets et nous n’arrivons plus à nous en passer. C’est une tendance qui conduit à ne plus pouvoir vivre sans être entouré d’objets qui ne sont pas vitaux, ni nécessaires. Ne pas pouvoir se passer de bijoux, téléphones portables… devient addictif. Qui ne veut pas de la dernière tablette ou du dernier téléphone portable soit disant plus performant. De nos jours, l’informatique et l’électronique ont aidé à ce comportement. Avec tous ces objets connectés, c’est une utilisation permanente et excessive de ces objets. Ils ne sont plus utilitaires : Internet est là pour chercher à ma place donc pourquoi apprendre par cœur, une calculatrice est là pour calculer à ma place. Le désir et la consommation de ces objets ne cesse d’augmenter de plus en plus. De notre plein gré, nous acceptons que ces objets nous envahissent. Le développement numérique aide énormément. Mais le fait de tout numériser ne donne-t-il pas au contraire le besoin de plus posséder, de plus consommé ? Ce qu’il faut c’est rester vigilants dans l’utilisation de ces objets connectés. Un autre type de relation aux objets peut venir de la valeur symbolique que l’on attribue aux objets de façon excessive, démesurée. Au niveau individuel, les objets deviennent dangereux : cela devient une histoire personnelle comme un porte-bonheur. Cela devient un attachement excessif comme les collectionneurs qui encombrent leur maison, accumulant durant toute une vie des objets avec passion. Certains même deviennent des accumulateurs compulsifs, amassant tout et n’importe quoi. Au niveau collectif, c’est une appartenance à un groupe, une communauté comme la religion avec la croix, le voile ou une appartenance sociale avec une cravate, des montres de luxe.

Ainsi, dans « Mythologies », Barthes apporte déjà des éléments comme quoi le culte des objets est présent et qu’ils nous envahissent avec le début de la société de consommation. Et souvent, notre rapport avec l’objet est déformé. On lui confère des attributs qu’ils n’ont pas. Les objets ont une grande place dans nos vies. Une grande quantité d’objets est fabriquée chaque jour et les médias, télévision, presse, publicité nous poussent à les acheter et à nous faire penser que l’on ne peut plus s’en passer, qu’ils nous sont indispensables. Il faut les avoir, c’est tout. Mais un autre problème surgit. L'industrie produit et rend accessible un nombre considérable d'objets. Emblèmes de la société de consommation, ils posent des problèmes de stockage, de recyclage : que faire des objets inutiles et désuets, des objets cassés ? On ne se débarrasse pas de ces objets comme cela, mais l’éducation doit nous permettre de prendre de la distance et de relativiser la place qu’on leur accorde.