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Nana, Emile Zola

Par   •  10 Décembre 2017  •  1 094 Mots (5 Pages)  •  816 Vues

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(corruption, débauche, courtisanes, …). Cette opposition entre extériorité et intériorité se traduit dans le texte par : l’opposition entre les deux portraits (1ère et dernière partie du texte), l’oxymore «mouche d’or», un ensemble d’antithèses: «une mouche couleur de soleil», «envolée de l’ordure», «bourdonnante, dansante», «ordure» / «charognes» vs. «pierreries» / «palais».

2. Nana : une créature mythique

Le texte fonctionne sur un grandissement épique de Nana qui la transforme en créature mythique.

Deux mouvements : de la «plante» à la «force de la nature»: Idée de croissance (verbes «avait poussé»,«remontait», gradation «grande, belle, de chair superbe», terme «ferment»), usage de pluriels ou de noms collectifs («les gueux», «les abandonnés», «le peuple», «l’aristocratie», métonymie «Paris»...), opposition entre l’un (reprise anaphorique du pronom «elle») et la multitude, termes hyperboliques, participes présents à valeur durative («corrompant», «désorganisant», «faisant tourner»). L’image de Nana enserrant Paris entre ses cuisses transforme Nana en une divinité vengeresse géante.

3. La mouche devient presque surnaturelle et contamine tout le régime

Pluriels épiques suggérant la propagation de la pourriture de Nana («sur les charognes», «le long des chemins», «les hommes», «les palais», «les fenêtres», …), ampleur des phrases (l.9 à 13 p.ex.) et reprises (p.ex. répétition du terme «mouche»), assimilation implicite de Nana au «soleil», force naturelle dont l’éclat implacable pénètre partout (terme «soleil» + référence à la lumière avec «éclat de pierreries»).

4. Nana ou l’empire de la Chair

Le portrait de Nana au miroir transforme le personnage en créature maléfique. Un ensemble de termes rappelle indirectement l’enfer : «regardant le feu», «à la diable», le «petit signe brun» = marque du diable (cf. Les chasses aux sorcières au Moyen-Âge). Nana semble fascinée par son propre reflet comme Narcisse : puissance irrésistible du corps féminin (la sexualité, le désir = un des leviers qui remue le monde d’après Zola, l’autre levier serait la religion). Dans tout homme, il y a une «bête humaine», des instincts plus forts que tout. La danse finale de Nana : jeu de sonorités avec assonance en [en] et allitération en [s] («le frémissement continu d’une almée dansant la danse du ventre»). Allitération en [s] + ondulations de la danse rappellent le serpent tentateur de la Bible.

Nana = incarne la puissance de la Chair = symbole des pulsions animales (ici, celles du désir) qui se trouvent dans chaque homme (cf. influences des théories de Darwin sur le naturalisme, et notamment la théorie de l’évolution des espèces qui fait de l’homme un animal parmi les autres dans la chaîne de l’évolution).

Conclusion

Transformation du personnage de Nana en créature mythique et en symbole (à la fois du peuple et du régime corrompu) porteur d’une virulente critique du second Empire.

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