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"Pareil j'égale au soleil que j'adore", Ronsard

Par   •  18 Septembre 2018  •  3 216 Mots (13 Pages)  •  1 049 Vues

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beauté de la femme peut être relevée à partir du groupe nominal « au soleil ». Mais cette beauté possède une certaine ambiguïté car « au soleil » ne renvoie pas seulement à la beauté de la femme mais aussi à la dangerosité de l’amour. Si le poète décrit la beauté de Cassandre c’est pour ensuite montrer sa supériorité par rapport au poète. Quant à la supériorité de la figure de la femme par rapport au poète, Ronsard le montre dès le 1er vers « Pareil j’égale au soleil que j’adore ». En effet la proposition « que j’adore » témoigne de l’admiration que ressent le poète envers sa bien-aimée. Cette admiration montre que le poète est obligé de s‘agenouiller devant le désir. C’est une catégorisation de l’amour où la Dame est supérieure à l’homme. C’est aussi un vestige de l’amour courtois du chevalier qui se sentait en perpétuelle admiration envers sa Dame. Cela montre bien que la fibre Pétrarquiste était le mouvement en vogue à l’époque, on passe d’un univers de guerre où règnent les hommes vers un univers de dévotion pour les femmes. Si le poète évoque la figure de la femme c’est pour ensuite parler de l’éthos poétique.

L’éthos poétique chez Ronsard se présente de façon particulière car d’un côté on retrouve la supériorité du poète par rapport au peuple et de l’autre sa position de prisonnier. Pour ce qui est de la supériorité du poète par rapport au peuple on peut la voir dans le vers 1 « Pareil j’égale au soleil que j’adore ». L’éthos poétique est tellement important qu’il se présente deux fois dans le même vers. Ici la figure du poète à le pouvoir de mettre au même niveau la femme et l’astre solaire grâce à l’écriture poétique. Il est donc supérieur au peuple car il reçoit l’inspiration. Dans le vers 7 « Ont prodigué le parfais de leur mieux », le poète se place encore à un niveau supérieur par rapport au peuple car le « parfait » est le résultat du travail du poète. Son écriture est parfaite car tout ce que les dieux avaient de mieux ils lui ont donné. Si le poète se place à un niveau supérieur par rapport au peuple c’est pour ensuite évoquer sa position de prisonnier. En ce qui concerne la position de prisonnier du poète on la retrouve au vers 10 « N’eut emmuré d’un fort diamantin ». Dans ce vers la construction pléonastique « Emmuré d’un fort » montre que le poète est réduit à une position de condamné. Dans le dernier vers « de clous de feu sur le front de sa glace », le terme « clous » à une connotation biblique puisqu’il représente les martyrs du Christ. Il y a un parallélisme entre cette évocation et la position du poète. Le concetto évoque la chaleur brulante et la froidure paralysante de la glace et montre situation du poète qui se retrouve paralysé par ses sentiments.

Ce sonnet est un sonnet pétrarquiste, une élévation qui permet d’évoquer femme, muse et Nature. Mais dans in élan d’élévation lyrique le poète subit une chute et se retrouve prisonnier à cause de sa passion amoureuse. Si Ronsard propose ici un mouvement d’élévation c’est pour mieux dessiner sa descente vertigineuse. Dans ce poème Ronsard est victime d’une métamorphose poétique. Ce topo du changement sera repris par Rimbaud dans son poème « Le bateau ivre et la rivière de Cassis »

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