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Cémine, voyage au bout de la nuit

Par   •  28 Septembre 2018  •  1 169 Mots (5 Pages)  •  471 Vues

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- Il sait que les H. sont capables d’une tel barbarie mais il est aussi abasourdie par cette découverte. Il éprouve pour ses compagnons de guerre des sentiments complexes : méchanceté et indifférence, mais sympathie pour le messager car c’est son alter ego. Il sait se réjouir de la mort du maréchal qui est une ordure (l.28) « c’est une bien grande charogne en moins ». Étranger à ce qui se passe autour de lui, cette guerre n’est pas la sienne.

b) Vision d’un Candide.

- C’est la vision d’un vagabond, c’est un Candide. En effet comme lui, Bardamu porte un nom portrait. Barda = paquetage, mu = mouvoir. C’est un médiocre qui, comme Candide, ne mène jamais l’action. Il s’engage dans la cavalerie en 1917, il est catapulté dans un conflit qui ne le concerne pas et découvre un monde qui le dépasse de même que Candide. Incompréhension des motifs du combat. Ce sont des témoins désorientés, on le voit aux comparaisons en décalage avec la réalité.

- Le sang de la décapitation = confiture. Bombardement = partie de canotage. L’odeur de la poudre = insecticide. Mitrailleuse = paquet d’allumette. Il parle des adversaires avec possessif « nos Allemands » = ils apparaissent grotesques. Aspect ludique, impression de donner boîte d’allumette à des enfants. Guerre est donc comparé à un jeux comme dans Candide = les soldats sont des pantins.

- Pour les 2 psg (Candide et Bardamu), le voyage semble initiatique. Néanmoins, on trouve une différence majeure : Candide se fixe dans un lieu protégé clos « La métairie », il dit « je sais qu’il faut cultiver notre jardin ». Pour B. on peut parler d’anti-voyage d’initiation car il va au bout de la solitude et du désespoir.

- Autre différence entre personnage : Candide = blanc éclatant. Allusion à la lumière dans le nom de Candide alors que B. renvoie au fripon de la littérature espagnol (Lazarillo), au vaurien, au va-nu-pied. Il n’a rien d’héroïque « C’est une belle nouvelle » = c’est un anti-héro qui prend le contre pied de l’image véhiculée par la littérature de guerre. Chez Céline, il n’y pas d’idéaux. La désertion renvoie à la multiplication des aventures des Picaros incapable de s’installer, de se fixer.

c) La langue orale.

- La guerre nous plonge dans le chaos, face aux charniers, c’est la débacle d’un univers. La frénésie s’empare de l’écriture elle-même. La syntaxe éclate pour épouser le chaos du monde. Explosion des phrases dans les ellipses (coupe la phrases) « faut en convenir » « que je me dis » (l.29). Céline dit que l’argot se nourrit des images nées de la haine.

- La narration utilise le monologue intérieur qui permet au lecteur de suivre les pensées du personnage, elles sont transcris à l’état brut. Forme moderne de narration depuis les romans de Virginia Woolf. Le monologue intérieur peut-être définie comme un dialogue du psg avec lui-même. Cette technique de narration vise à traduire les émotions du langage parlé. Le récit adopte les marques de l’oralité qui visent à embarquer le lecteur. Répétition de « et puis » (l.23). « Foutre le camp », « non de dieu » = vulgarité.

Conclusion.

Ce passage semble illustrer la chanson initiale du roman « Notre vie est un voyage dans l’hiver et dans la nuit... ». Faire de la guerre l’origine du voyage de Bardamu revient à entrer dans le roman par l’événement qui marque la fin d’un monde « Je m’étais engagé dans une croisade apocalyptique ».

On rentre dans un univers bouleversé où les repères ordinaires de la vie sociale volent en éclat. Mais derrière l’épisode de la guerre peut se lire aussi une réflexion désenchantée de l’H. et du monde quand

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