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Mélancolie et Bovarysme, analyse de Mme Bovary, Flaubert.

Par   •  20 Avril 2018  •  1 636 Mots (7 Pages)  •  611 Vues

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Entre l'idéal et la médiocrité quotidienne, l'esprit d'Emma passe sans cesse de la torpeur à l'exaltation. Elle est excessive en tout et elle retombe toujours dans les même ornières. Elle se répète sans progresser, incapable de tirer parti de l'expérience. Elle use avec Léon des mêmes "ressources naïves" (p.361) qu'avec Charles au début de son mariage quand, en pure perte, elle récitait des vers et "chantait en soupirant des adagios mélancoliques" (p.75) pour se donner de l'amour et rendre son mari plus passionné. Et ses constatations sont les mêmes lorsqu'il s'agit de dresser le bilan de ses relations avec Rodolphe et Léon "...ils se retrouvaient l'un vis à vis de l'autre comme deux mariés qui entretiennent tranquillement une flamme domestique." (p.229) ; "Emma retrouvait dans l'adultère toutes les platitudes du mariage" (p.371). ---> Or Emma cherche la passion amoureuse

S'il y a évolution chez elle, c'est dans le sens d'une plus grande irritation, d'une plus profonde souffrance. La répétition accroît la déception.

Emma a aimé pourtant, elle a également été aimée. Elle a été heureuse. Sa liaison avec Rodolphe lui a apporté de l'amour. Dès son premier abandon, "quelque chose était survenu de plus considérable que si les montagnes se fussent déplacées." (p.219)

Mais elle ne savoure vraiment son amour qu'après s'être rappelée "les héroïnes des livres qu'elle avait lus, et la légion lyrique [des] femmes adultères" (p.219)

C'est ce qui la perd. Car, dans l'incapacité de croire à ce qui ne se manifeste que par des formes convenues, elle n'accorde de réalité et de prix qu'aux êtres de fiction, plus grands, plus beaux, plus ardents que nature. ---> Admirative, modèles

Elle évolue continuellement dans l'écart entre les "sommets du sentiment" et "l'existence ordinaire", entre le rêve et la réalité. A ses yeux, le bonheur n'a besoin pour s'épanouir que de "terrains préparés, une température particulière" (p.94). C'est ainsi qu'elle s'imagine qu'il suffit de s'enfuir dans l'Italie de ses rêves pour connaître toutes les félicités. Elle ne comprend pas que le bonheur aurait pu être à sa portée si elle avait su lutter pour le conquérir et sortir de ses rêves romantiques. ---> Ne cherche le bonheur que dans des idéaux en général impossibles à atteindre, alors qu'elle peut le trouver dans les instants du quotidien

Certes, la société ne lui faisait guère les possibilités de s'affranchir des liens de toute nature qui emprisonnaient les femmes au XIXe siècle. Mais Emma est, de toute façon, faible. Elle ne sait pas toujours clairement ce qu'elle veut, partagée parfois enter les souhaits contradictoires de voyager ou de retourner vivre dans son couvent, de mourir ou d'habiter Paris. (p.96) ---> Capricieuse, change d'avis

Il lui arrive pourtant de faire preuve de lucidité. A la mort de sa mère, elle s'est rendue compte de la fausseté de "ce rare idéal des existences pâles, où ne parviennent jamais les coeurs médiocres" qu'elle voulait atteindre (p.68). De même, "l'immense duperie" de la dévotion qu'elle affiche après la fuite de Rodolphe lui apparaît cruellement (p.281). Mais dans ces deux cas, son orgueil l'empêche d'en convenir. A l'opéra, elle est profondément consciente des artifices et des exagérations de l'art, assez intelligents pour "ne plus voir dans cette reproduction de ses douleurs qu'une fantaisie plastique que bonne à amuser ses yeux" (p.293). Cette clairvoyance ne résiste pas à l'apparition du héros lyrique sur la scène, et elle retombe aussitôt dans ses rêveries habituelles. Cet épisode est bien significatif de ce conflit constant en elle entre désir de lucidité et besoin d'idéal, qui recoupe l'autre conflit opposant la réalité au rêve ou à l'idéal. L'envie de voluptés plus hautes dans l'ordre du plaisir la mène à la dépravation. Une soif d'absolu et un profond pessimisme, dans l'ordre du sentiment, la persuadent de "l'insuffisance de la vie" et lui interdisent de croire longtemps à rien : "Rien, d'ailleurs, ne valait la peine d'une recherche ; tout mentait !" (p.363)

Le drame d'Emma c'est de se faire toujours illusion sur elle-même, soit en niant ou en reniant les sentiments vrais qu'elle éprouve ou qu'elle a éprouvés, soit en croyant vivre des sentiments qu'elle n'éprouve pas. Elle se conçoit toujours autre qu'elle n'est. C'est de que l'on a appelé le Bovarysme. Finalement, la seule expérience qu'Emma vivra sans se référer aux modèles de ses livres sera le suicide. Il lui aura fallu affronter l'épreuve de la mort pour rencontrer l'authenticité. ---> Fait une action qui vient d'elle même ---> Tragique

III/ Le dépassement de la fiction : un concept philosophique :

Le Bovarysme se cache en chaque Homme. C'est le désir qu'il a à se visualiser plus grand, plus fort qu'il n'est en réalité. Il se crée un idéal, des désirs grandioses qu'il ne peut combler que par la rêverie.

---> Métaphysique : Se concevoir autre que l'on est. // concept de la conscience : il ne discerne plus ce qu'il n'est et ce qu'il n'est pas, il se persuade qu'il vit dans une existence parallèle à la sienne. Il devient spectateur de son existence.

Parallèle : L'Education Sentimentale, Flaubert

Frédéric Moraux, tombe amoureux de Mme Arnoux alors qu'il est très jeune.

Celle-ci est déjà mariée.

Différences : Frédéric : passion passif, Emma : multiples passions actives

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