Cyrano de Bergerac - Edmond Rostand
Par Christopher • 4 Février 2018 • 2 627 Mots (11 Pages) • 738 Vues
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Drame historique en cinq actes écrit en vers, Cyrano de Bergerac, la pièce de Rostand se présente au public comme une bouffée de romantisme.
II- RENCONTRE ENTRE L’HOMME DE THEATRE ET LE POETE
C’est Sarah Bernhardt, comédienne et directrice du Théâtre de la Porte Saint Martin, qui présente Coquelin à Edmond Rostand. Le jeune auteur, alors âgé de 27 ans, vient de terminer La Princesse Lointaine, qu’il a écrit pour Sarah et pour lequel n’a connu qu’un succès d’estime, et lui écrit également La Samaritaine.
Jean Coquelin, fils de Constant Coquelin et acteur raconte :
« Un matin, mon père reçut un billet de sa grande amie [Sarah Bernardt]. Edmond Rostand, qui n’était alors qu’un très jeune poète, de très grand talent, avait déjà fait jouer Les Romanesques, et lisait le jour même La Princesse Lointaine à ses interprètes. Et elle conviait mon père à assister à cette lecture d’une œuvre, qu’elle affirmait admirable.
Viens, ajoutait-elle, tu ne regretteras pas ton après-midi. Nous nous rendîmes à son invitation et nous eûmes tôt fait de partager son enthousiasme. En sortant de là, mon père, très emballé et qui, je crois, parlait à Rostand pour la première fois, lui dit : "Faites-moi un rôle, et je le jouerai quand vous voudrez, où vous voudrez » .
A partir de ce jour, Edmond Rostand et Coquelin se lièrent d’une grande amitié. Se serai ce jour là qu’Edmond Rostand lui parla de son projet d’une pièce consacrée à un écrivain querelleur du XVIIe siècle, Savinien de Cyrano. Coquelin est très enthousiaste à l’idée. Au point de louer sur ses deniers, le théâtre de la Porte-Saint-Martin pour y monter la pièce.
Edmond Rostand, Rosemonde, Sarah Bernhardt, Jean et Constant Coquelin, vers 1900
Rostand se met alors à l’écriture de la pièce. Il crée un personnage atypique, romantique, démesuré, héroïque et aimant les bons mots. Cyrano, personnage presque complètement inconnu jusque là. L’œuvre de Rostand est un savant mélangé d’humour, de pathos, d’héroïsme et de farce. Alternant des scènes tantôt grand spectacle, tantôt intimes. Un total d’environ 2600 vers, dont plus de 1600 pour le rôle principal de Cyrano.
Un texte conséquent qui n’effraie pas le comédien à la mémoire exceptionnelle. Coquelin crée alors le rôle de Cyrano à l’âge de 56 ans.
III- DES INCERTITUDES AUX DIFFICULTES A MONTER LA PIECE
Les répétitions débutent à l’automne 1897, au Théâtre de la Porte Saint-Martin, et tournent rapidement au cauchemar. Edmond Rostand ayant le souci du détail met beaucoup de pression aux comédiens. Il exige des dizaines d’essais pour trouver le fameux faux nez de Cyrano, réalisé en diachylon, un emplâtre utilisé par les médecins pour plus de réalisme.
Tout est sujet à difficulté. Le texte est très long, et par chance, Coquelin apprend rapidement son rôle. Mais Edmond Rostand reste très pointilleux sur les détails. De plus, beaucoup de comédiens et figurants sont présents sur le plateau, ce qui n’est pas toujours propice à une bonne entente .
Les costumes des comédiens principaux sont également très travaillés. De plus, nous pouvons remarquer que les costumes des comédiens ne sont pas toujours les mêmes. Est-ce dû à des changements de costumes entre les scènes, ou est ce des photos de costumes correspondant aux différentes années où Cyrano a été joué ? N’ayant pas trouvé de réponse à cette question, et les photos n’étant pas toutes datées, nous ne pouvons formuler que des hypothèses. Cependant, avec nos différents documents iconographiques, nous pouvons fortement supposer que les différents costumes correspondent aux différents actes .
Les décors sont également sujets à discorde. La pièce comporte cinq actes, et chacun de ces actes se déroulent dans un lieu différent. Et Edmond Rostand, veut des décors neufs et différents pour chacun de ces actes. De plus certains décors doivent être praticables, notamment pour la scène du balcon du IIIème acte .
Le ton monte, rien ne se passe réellement bien, et entre chamaillerie et réconciliation, les associés de Coquelin râlent à chaque nouvelle dépense.
Pourquoi une distribution si nombreuse ? Pourquoi des costumes neufs ? Pourquoi une pièce si longue ? Pourquoi tant de décors ? Coquelin et son associé, sous la pression de ce dernier, ne dépensèrent que le strict nécessaire pour les décors. A tel point que Rosemonde Gérard, la veille de la générale, dévalisa une charcuterie voisine en pâtés, jambons, galantines, poulets et saucisses pour compléter in extremis, le décor du deuxième acte.
Quelques années plus tard, Rostand confie à un journaliste : « Ni Coquelin ni les autres interprètes ne comptaient sur un succès, et, moi-même, j’étais fort déprimé, parce que les doutes et les craintes des autres m’avaient ébranlé » .
Les comédiens doutent également. La comédienne Maria Legault, qui avait des réticences à jouer dans la pièce, accepte finalement de jouer le rôle de Roxane, ne s’engageant que "pour la durée de la pièce". C’est-à-dire pour la première, et pas au-delà, car elle pense que la pièce sera un désastre.
La construction du décor éprend du retard. Ils sont nombreux et imposant. De plus, lors d’une des dernières répétitions, Maria Legault prend froid. Elle se fait remplacer provisoirement par l’épouse d’Edmond Rostand. La poétesse et comédienne Rosemonde Gérard, se dévoue.
Après avoir reporté de nombreuses fois la répétition générale, elle aura finalement lieu le 27 décembre 1897. Les plus grands critiques de Paris sont présents dans la salle : Georges Clemenceau, Catulle Mendès, Jules Renard, Francisque Sarcey,...
IV- ACCUEIL DU PUBLIC ET DE LA PRESSE
La représentation débute dans le silence. Et enfin, petit à petit, les spectateurs se laissent gagner par l’enthousiasme. La tirade du nez déclenche les applaudissements. C’est un succès. La première du lendemain provoque le même enthousiasme. Tout au long de la représentation, le public manifeste sa ferveur par des applaudissements, des bravos. Au point de couvrir certaines tirades. Chaque acte est marqué par des rappels.
Le succès sera alors confirmé lors de la première du lendemain .
La
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