Migrations internationales et développement économique au Maroc

...

sont déplacés dans l’espoir de s’établir dans des lieux plus hospitaliers. Ce voyage se poursuit aujourd’hui encore pour des millions d’êtres humains : au total, ceux-ci représentent près de 3 % de la population mondiale. Il est frappant de constater que, dans de nombreux cas, ces migrations engendrant les mêmes conséquences et sont engendrés par les mêmes causes, généralement économiques.

Ce visage humain de la mondialisation a été constaté sur les quatre coins du monde. « Bouger nous permet d’apporter de nouvelles idées, une nouvelle énergie, de nouveaux liens concrets, nous mangeons des pizzas italiennes, des currys indiens et des sushis japonais… » . Mais cet acte contient plusieurs autres effets globalisés sur les pays d’accueil ainsi que ceux de destination.

CHAPITRE 1 : Le concept des migrations internationales

Les phénomènes migratoires existent depuis toujours et font toujours partie de l’histoire des hommes en se justifiant du besoin de bouger et de découvrir ou améliorer sa situation économique, et en engendrant d’importantes conséquences sur les pays d’origine notamment via les transfères de fonds comme sur le pays d’accueil surtout la fuite des fonds ainsi qu’une main d’œuvre prête à offrir sa force de travail sur de multiples domaines.

SECTION 1 : Définition et histoire des migrations internationales

I- Définition des migrations internationales

La migration est un transfert de domicile par un individu ou un groupe humain amenant à une installation prolongée hors de son espace de vie courant. Elle désigne aujourd’hui l’entrée, dans un pays, de personnes étrangères qui y viennent pour y séjourner ou s’y installer. Le mot immigration vient du mot latin in-migrare qui signifie « rentrer dans un lieu ». Elle correspond, vue du côté du pays de départ, à l’émigration.

Le droit international reconnait à chacun le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et n’admet sa restriction que dans des circonstances exceptionnelles.

Flux d’immigration actuels par pays

Liste des 10 principaux pays d’origine des immigrés annuels en Australie, au Canada, aux États-Unis, en France et au Royaume-Uni. Les pourcentages correspondent à la part de chaque pays dans le nombre total d’immigrés légaux au cours d’une année donnée. Les données les plus récentes disponibles sont utilisées .

Australie

(2009) Canada

(2011) États-Unis

(2011) France

(2010) Royaume-Uni

(2012)

Inde 18,6 % Philippines 14,1 % Mexique 13,5 % Algérie 12,4 % Inde 20,4 %

Chine 12,9 % Chine 11,5 % Chine 8,2 % Maroc 12,2 % Pakistan 10,1 %

Nouvelle-Zélande 8,4 % Inde 10,0 % Inde 6,5 % Chine 7,2 % Nigeria 5,0 %

Angleterre 7,5 % États-Unis 3,5 % Philippines 5,4 % Tunisie 6,4 % Chine 4,9 %

Philippines 4,0 % Iran 2,7 % République dominicaine 4,3 % États-Unis 3,8 % Philippines 4,4 %

Viêt Nam 3,4 % Royaume-Uni 2,6 % Cuba 3,4 % Turquie 3,3 % Afrique du Sud 3,8 %

Népal 3,0 % Haïti 2,5 % Viêt Nam 3,2 % Roumanie 2,9 % États-Unis 3,6 %

Afrique du Sud 2,9 % Pakistan 2,4 % Corée du Sud 2,1 % Mali 2,8 % Australie 2,8 %

Corée du Sud 2,4 % France 2,4 % Colombie 2,1 % Sénégal 2,5 % Bangladesh 2,5 %

Malaisie 2,3 % Émirats arabes unis 2,1 % Haïti 2,1 % Russie 2,4 % Népal 2,5 %

II- Historique des migrations internationales

Le XIX ème siècle a été caractérisé par une grande liberté de circulation des hommes. Les Hommes partaient essentiellement d’Europe, d’abord du nord et de l’Ouest, puis de plus en plus du sud et de l’est pour aller vers le nouveau monde.

Lorsque l’arrivée de nouveaux migrants commença à nuire à ceux qui étaient déjà installés en exerçant une pression à la baisse salariale, des restrictions à l’entrée ont été instaurées, dans les années 1860, jusqu’à interdire complètement l’accès aux Etats Unis, dans les années 20.

Mais, partout où on a laissé s’élargir ces flux, on a constaté une forte convergence salariale, c’est-à-dire, une réduction des écarts de salaire surtout pour les salariés non qualifiés.

Image1 : Immigrants européens au Brésil .

Ces flux humains sont le premier signe de la globalisation qui s’est apparu depuis longtemps. La globalisation à travers les flux migratoires se fait aujourd’hui sans action concertée, sans cadre collectif. Elle n’est pas protégée comme l’est la globalisation financière, comme le sont les investisseurs et les actionnaires.

Pourtant, une libéralisation des migrations vers les pays industrialisés constitue un moyen rapide et efficace d’accroitre les avantages offerts par la mondialisation. Elle offre de gros avantages à tous, y compris aux pays industrialisés dont les populations sont vieillissantes et diminuent, tandis que les pays en développement ont généralement des populations jeunes en expansion.

III- Les formes et les types de migrations

Les classifications des migrations sont diverses et multiples, mais généralement ce sont les causes et la régularité qui se trouvent derrière ces classifications.

Il y a plusieurs causes pour la migration à savoir la sécurité, les études… mais principalement ce sont le travail et l’amélioration de sa situation économique qui poussent les gens à migrer :

Migrants économiques : migrants quittant leur pays d’origine pour s’installer sur le territoire d’un Etat étranger afin d’améliorer leurs conditions d’existence.

Migrants de travail : migrant dont l’entrée et le séjour sur le territoire d’un Etat étranger sont conformes au droit applicable.

Concernant le critère déterminant correspondant à la régularité de la migration, on distingue :

Migrants en